Djeuled'vak - Boulevard Pol Pot
Chronique
Djeuled'vak Boulevard Pol Pot
Ah Djeuled'vak...que de souvenirs! C'était il y a déjà cinq ans, un pote (toukene pour ne pas le nommer) m'envoie par MSN des MP3s d'un groupe de potes de sa région...une de mes premières chroniques. A l'époque j'étais jeune et insouciant, j'aimais rigoler...les choses ont changé mais je garde une affection particulière pour ces chers Picards qui m'ont permis de me faire les dents. Etant passé depuis un moment du côté obscur de la Force, je préfère désormais le metal extrême sérieux et radical mais j'aime toujours de temps en temps me mettre dans les esgourdes un groupe de déconneurs. Et Djeuled'vak, pour ça, c'est parfait!
Ce nouvel album intitulé Boulevard Pol Pot (avec une pochette à la Iowa version homosexuelle), ne déroge pas à la règle et colle toujours à l'idée que je me fais de Djeuled'vak malgré les éternels changements de line-up. C'est à dire un groupe qui ne se prend pas la tête, qui fait ce qu'il lui plait même si ça ne plait à personne mais qui, derrière un humour très con révélant une maturité toujours au point mort, sait quand même ce qu'il fait en proposant une musique qui tient très bien la route. Une musique difficile à décrire si ce n'est par cette étiquette fitness core qu'utilise le groupe mais qui ne veut pas dire grand chose pour les simples mortels. Du hardcore il y en a un peu c'est sûr, que ce soit dans la voix hurlée très convaincante ou certains riffs simples et directs. Voire les "oh oh oh" chantés de "Tautermartouf" qui rappellent les chœurs de "No Halos For The Heartless" sur le dernier Hatebreed. Mais tout ça, ce ne sont que des influences parmi d'autres, Djeuled'vak n'étant pas du tout un vrai groupe de HxC. Ce qui se rapprocherait le plus serait du power avec une optique rythmique, puissante et groovy composée de riffs simples et efficaces, sans toutefois beaucoup d'accélérations, le tempo global restant mid-tempo. Sur "V.M.", le combo s'essaie aussi avec ironie au gros bourrin (sans trop de réussite cela dit) avec gruiks à l'appui, contre-balancé par un passage pastiche d'heavy metal en chant castrat plutôt marrant. Boulevard Pol Pot bénéficie par ailleurs de la meilleure production qu'ait jamais eu Djeuled'vak grâce aux mains expertes d'Alex Wursthorn (Carnival In Coal). Un son propre et clair qui colle bien comme mes mains après un séance d'onanisme fructueuse, même si en terme de puissance on est encore loin des grosses écuries. En tout cas la basse est bien audible, contrairement à d'autres! Un autre instrument qu'on entend bien, c'est...la trompette! Hé oui car depuis Rock 'n Roll Turbo il y a de la trompette sur tous les morceaux! Ca peut choquer au début, paraître totalement déplacé, mais moi ça me plait bien, ça ajoute de la couleur aux compositions et c'est plutôt original sans ressembler à du n'importe quoi non plus (j'aurais laissé la chroniquer à cglaume sinon!). Un petit côté entraînant et festif auquel contribuent aussi certains motifs pas forcément très metal mais qui rentrent bien en tête comme sur l'intro de "Tautermartouf".
Alors Djeuled'vak toujours pareil? Non, car si les Amiénois sont toujours animés par un esprit déconnade, j'ai l'impression que la musique se fait désormais un peu plus "sérieuse". On a toujours des samples débiles (mention spéciale à celui de "Djeuled'vak Vous Emmerde" et ses belles rimes saisonnières!), des plans rigolos, des photos d'attardés dans le livret (et une bonne grosse flaque de gerbe sur le CD!), des paroles peu profondes ou des titres de morceaux farfelus ("La Gripp-A del Gruicko", "Somewhere Above The Yellow Brick Road Of The Porn", "Dominate With My Whip (Les Limites Du Racisme)" pour les plus capillotractés) mais musicalement, c'est plus raisonnable. Une tentative d'émancipation? Peut-être un peu, comme pourraient l'indiquer l'incorporation nouvelle de la langue de Shakespeare même si le sextette en fait une utilisation moins poétique et surtout plus bancale. Et puis les compositions me semblent plus "matures" (ça fait bizarre quand même de mettre mature et Djeuled'vak à côté!). Elles tenaient déjà la route mais ici les petits Français maîtrisent encore davantage leurs instruments (un bon batteur notamment) et ont progressé dans l'écriture, une suite logique de Rock 'n Roll Turbo finalement. Ce n'est pas encore Dream Theater (et heureusement d'ailleurs!), qu'on soit bien clair, mais il y a de l'idée. On a même le droit à deux soli plutôt bien branlés ("...When The Beaches Are Full Of Whores", "Boum Song 2") qui mériteraient d'autres tentatives.
Alors au final, il est bien ce Boulevard Pol Pot? Bah oui, il est bien sympatoche, efficace, varié et légèrement plus mature dans la composition. Ca reste relativement simple mais ça me suffit pour passer un bon moment. La seule chose que je trouve vraiment dommage c'est de terminer l'opus sur le titre "Dominate With My Whip (Les Limites Du Racisme)", sans doute le moins intéressant du lot. Je doute toutefois que Djeuled'vak fasse des millions d'adeptes ou qu'ils deviennent le fer de lance de notre scène nationale mais moi je reste un fan loyal et satisfait. Entre deux allers-retours dans les profondeurs bouillonnantes des Enfers, j'aime me détendre avec de l'humour con-con et une musique simple qui ne se prend pas la tête. Et puis Djeuled'vak, ça fait partie de mes premières chroniques de démos alors les petits gars auront toujours une place à part dans mon coeur. Quand je vous dis que je suis un sentimental!
| Keyser 8 Février 2010 - 2216 lectures |
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