Those Who Lie Beneath - An Awakening

Début d'année timide pour les Allemands de Metal Blade. Peu de grosses annonces et de choses à grignoter (si ce n'est la bonne surprise Aeternam) pour nos oreilles en manque d'acouphènes. Un mois après la sortie du nouvel album du vilain Anima, un autre brûlot estampillé « deathcore » arrive dans nos crèmeries en crise. Formé l'année dernière à Portland, Those Who Lie Beneath démarre en trombe par des séries de concerts et une signature rapide chez Rise Records (la force principale de MySpace). Un premier album An Awakening verra le jour en octobre 2009 outre-Atlantique et c'est Metal Blade qui aura la tâche de le distribuer sur le Vieux Continent en ce glacial mois de mars.

Pas facile de chroniquer le péjoratif deathcore lorsque 90% de la scène est à fuir… Heureusement des groupes comme Those Who Lie Beneath (TWLB) viennent contrebalancer cette tendance. Autre chimère de cette nouvelle scène extrême alliant la brutalité et la technicité du death metal avec des sous-entendus hardcore (moshparts et imagerie), TWLB continue sur la lancée des Beneath The Massacre, Through The Eyes Of The Dead et autres The Red Chord : trois influences majeures. Pour faire grossier : prenez le chant sous testostérones de Brachiosaure de BTM et TTEOTD, les modulations criardes et le thrash/death de TTEOTD (descendance de The Black Dahlia Murder), les passages ultra violents et infaisables de BTM (un niveau bien en dessous) et enfin les expérimentations et passages déstructurés d'un TRC, mélangez bien et vous aurez une idée de ce qui vous attend sur An Awakening. Aucun temps mort, ça joue vite et fort. Le frontman « geek » (arborant fièrement son t-shirt Devourment sur les photos promotionnelles) s'arrache les cordes vocales, le batteur ne lésine pas sur la double (« Lucid Nightmare ») et les guitares typée death jouent des plans ardus à analyser (« Building And Breaking Bridges »).

A l'image de leur splendide artwork (limite black metal), de leurs paroles ou des « Hail Satan » hurlés en concert, les Américains peaufinent une atmosphère assez particulière, froide (le fait de vivre dans l'Oregon peut-être ?) et jouissivement glauque. Certains passages arriveront même à vous donner un léger frisson (le monstrueux « Through His Eyes » ou l'essai post-rock touchant de l'instrumental « Still Breathing »), chose suffisamment rare dans le genre pour le souligner. Malheureusement ces moments poignants sont à gober très rapidement, le penchant « primaire » plutôt linéaire reste dominant. Un death metal moderne certes efficace mais sans surprise. Dans ce bloc aux (trop) nombreux clins d'œil, difficile les premières écoutes de bien différencier les titres pêchus et d'ôter de son esprit les groupes de référence. Néanmoins le plaisir d'écoute demeure, l'objectif semble atteint.

Mixture des pointures de la nouvelle scène death qui défouraille aux accents « core », Those Who Lie Beneath ne révolutionnera pas franchement le genre mais fera tout de même son effet. Pourtant le talent de composition (efficace et bien ficelé) et l'atmosphère noire dégagée pour le style pratiquée valent sans l'once d'une hésitation un effort d'écoute. L'avenir s'annonce prometteur pour la jeune bande si les musiciens réussissent à affûter leur style et à se démarquer ainsi des autres ténors. Agréable surprise.

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