Plebeian Grandstand - How Hate Is Hard To Define
Chronique
Plebeian Grandstand How Hate Is Hard To Define
Y a des fois, ça coule tout seul : un label qui vous contacte et titille votre intérêt, vous filez sur myspace, prenez une baffe, contactez le label et hop, vous avez l'album (en version numérique, faut pas déconner). Heureusement qu'on reçoit parfois des pavés de la teneur de celui des jeunots de Plebeian Grandstand entre deux screamoseries post progressives gavantes comme un Paris-brest !
How Hate Is Hard To Define en une phrase : Converge rencontre Celeste. Bon, maintenant que j'ai perdu la plupart des lecteurs de cette chronique, partie la bave aux lèvres écouter ça par tout les moyens, on va pouvoir parler en tout intimité. Les petits coreux de Toulouse pratiquent un hardcore très chaotique et très malsain. Ça pilonne, ça envoie des riffs à vitesse Mach 3 toutes les microsecondes, ça déstructure comme lors des moments les plus gloubi boulga du groupe culte américain. A ce titre, les deux premiers (titres, faut suivre) sont exemplaires. La batterie est tenue par un poulpe n'hésitant pas à allier densité et grosses rythmiques (voire des petits blasts de temps à autre) et les voix rappellent fortement les aboiements morbides et les miaulements plaintifs de Jacob Bannon, ainsi que les backing vocals grognons de Ballou (le guitariste, pas l'ours (depuis le temps que je voulais faire cette blague, je suis satisfait (ou pas (stèque (haché (guevara (des champs *BAM*))))))).
Ouille… De Celeste, on retrouve cette ambiance d'apocalypse, dépourvue d'espoir. L'ultra violence ne laisse aucune place au bien-être mais joue sur les masses et les espaces pour modeler notre cortex, le rendre semblable à la crasse liquide se déversant dans nos oreilles (« Mein Kopf Ist Meine Heimat »). Si cette insanité est parfois poussée jusqu'au black metal (« Easy To Hate/Hard To Define », à la fois déglingué et épique, où arpèges distordus et tremolos de panda postcorisé se répondent), Plebeian Grandstand reste en fin de compte résolument hardcore, là où les misanthropes/nihilistes/mort-nés n'ont pas hésité à franchir la limite. C'est ce qui fait la force de ce groupe qui en un album semble déjà avoir trouvé son style bien que la qualité ne soit pas toujours au rendez-vous, les deux dernières chansons n'ayant pas l'intensité du reste de ce gros repas fulgurant et bourratif comme un boudin noir aux pommes : les riffs y sont plus classiques (sans tomber dans les clichés chaotiques) et les enchainements moins efficaces. Il serait également bon de ménager un peu l'auditeur à l'avenir, tant les passages plus mélodiques sont de qualité (l'intense conclusion de « Nice Days Are Weak » par exemple) !
Si How Hate Is Hard To Define foire un peu son final, il est clair qu'on tient là un des groupes français les plus prometteurs de cette scène encore sous-représentée. Je ne peux que leur conseiller ceci : les gars, travaillez plus pour détruire plus !
| lkea 28 Mars 2010 - 2810 lectures |
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