Plebeian Grandstand, c'est avant tout une baffe prise lors de ma découverte, il y a déjà quelques temps, du label français Throatruiner et de son catalogue gracieusement mis à disposition des internautes. Une baffe, donc, véhiculée par leur premier album
"How Hate is Hard to Define", révélant un groupe enragé et inspiré, puisant constructions chaotiques et production monolithique tantôt chez Converge, tantôt chez Celeste. Un disque complètement fou qui m'avait fait très, très bonne impression. Si vous aviez aimé leur premier album pour ce côté foutraque et groovy, prenez garde, "Lowgazers" en prend le contre-pied, s'orientant vers quelque chose de bien plus direct.
Dans une volonté de proposer quelque chose de personnel, peut-être, ou pour rentrer dans je-ne-sais-quel moule, Plebeian Grandstand s'oriente vers des terres résolument plus Black Metal, mâtiné de relents Hardcore somme toute assez discrets, lorgnant plus vers un Deathspell Omega (flagrant sur les guitares de "Thrvst") ou un The Secret que vers la bande à Bannon. Cette évolution reste surprenante, même si, pour ceux qui avaient suivi les sorties du combo, leur participation sur le split avec Bone Dance et Divider amorçait déjà un virage vers des terres plus bruitistes et brutes de forge, sans pour autant renier leur côté 'Core. "Lowgazers" remise ce feeling au placard. Soit. Une fois n'est pas coutume, faisons l'impasse sur l'artwork aussi dépouillé que quelconque pour nous concentrer sur la teneur de l'opus.
Objectivement, "Lowgazers" est loin d'être un mauvais disque. Loin s'en faut ! La production est objectivement très bonne, les guitares compactes à souhait (bien qu'à mon sens trop proches du son de celles de DsO sur "Fas - Ite), la batterie correctement intégrée à l'ensemble, et la voix toujours masquée sous ses effets, même si elle se fait moins délirante (et du coup, moins séduisante, à mon sens) que sur leur premier opus. C'est bien là qu'est le problème de "Lowgazers" : je tablais sur quelque chose d'un peu plus "brut", quelque chose qui écorche les tympans, un son avec plus d'aspérités, plus en phase avec la définition que je me faisais du combo. Pas un son complètement lisse. Un peu à l'image de l'opus, en résumé : j'attendais quelque chose de chaotique et de personnel, pas quelque chose de déjà-entendu.
Parce que dans la série "C'est bien fichu mais ça ne véhicule pas grand chose", ce "Lowgazers" accumule les bons points. Oui, c'est très bien fait, oui, les musiciens ont un sacré niveau, oui, les compositions sont objectivement bonnes. Que ce soit dans la rythmique véloce qui fait vriller les cervicales ("Lowlifer"), dans les passages plus pesants et dissonants ("Svn in Your Head"), ou dans l'interlude fort bien torchée ("Relief of Troth") permettant à l'auditeur de récupérer un peu entre deux blast-beats, Plebeian Grandstand montre qu'il sait faire parler la poudre. Mais perd en même temps ce qui faisait son charme, ce côté foutraque et volontairement décalé qui, auparavant, m'avait séduit. "Lowgazers" est inattendu, un tel revirement vers le Black Metal me laissant assez perplexe.
Qu'on ne m'accuse pas d'être cassant ou de cracher dans la soupe, le reconnais volontiers au dernier effort du combo des qualités indéniables, développées plus haut. "Lowgazers" est un bon disque, mais reste aussi assez quelconque, trop propret pour être convaincant, à l'image de cet artwork. Même le côté chaotique, pourtant leitmotiv du combo toulousain, ne parvient pas à véhiculer la folie tant il est attendu. "Lowgazers", plutôt que d'être un disque de Plebeian Grandstand, est une galette qui "sonne comme [insère le nom du groupe ici]", surprenant à la première écoute, mais se vidant progressivement de sa substance (et ce assez rapidement) au fil du temps. Dommage au vu de ce que Plebeian Grandstand nous avait dévoilé de lui par le passé.
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