Pochette à dédale quelque part entre snuff movies et Begotten ; typographie austère ; « couleurs » aussi pétillantes que les clous scellant un cercueil… Aucun doute sur le contenu au regard du contenant : si Tombs n’a jamais été un groupe positif, ce premier EP va loin dans le négatif, se permettant même de dépasser de plusieurs foulées
Path Of Totality dans sa course au trou noir.
Un dernier album que je ne peux éviter de mettre en relation avec cette première réalisation – sans titre – des New-Yorkais, tant ce court permet d'apporter un semblant de réponse à son côté énigmatique, à la fois prenant et hermétique, entre noirceur totale et ennui survenant à son dernier tiers. Le Tombs version 2007 montre qu’il n’était question que de cette chose impalpable qui pourtant peut faire une – sinon la – différence et dont
Path Of Totality manque malgré d’autres qualités. Cette chose difficile à pointer du doigt mais omniprésente une fois trouvée : le « morne ».
Car si la formation possédait déjà cette identité unique issue d’influences multiples (les rappels allant de Killing Joke et Amebix aux premiers essais d’Isis sont déjà présents), c’est bien cet abattement qui prédomine sur cet EP et lui donne un cachet spécifique, au-dessus de toute comparaison. Il n’y a aucune envie ici, Tombs accumulant production insalubre (plus crue que celles adoptées par la suite) et riffs écrits à l’encre de Chine dans une absence totale de vitalité, une froideur proche de la cold wave. Le chant de Mike Hill est éteint lors de ses phases en chant clair, au mieux poussif dans ses tentatives hardcore, les quelques espoirs d’élévation ou soubresauts étant laissés à des guitares effectuant de temps à autres des tremolos éperdus, bien trop courts et lancés du bout du bout du bout pour se dire qu’ils font office de « relances » (« Course Of Empire » ; « Hallways Of The Always »). Les auras de Cure circa
Pornography et Godflesh se devinaient parfois sur les autres œuvres du trio, elles s’imposent ici dans une filiation directe durant des moments enveloppants et amers (le brumeux « Marina ») ou acharnés, claquant leurs rythmiques comme se vivent les crises d’anxiété (la basse martelée de « Calvaire » ; le plaquage de « Monuments »).
Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce (post) hardcore hétéroclite vécu à travers les yeux d’un bourreau triste mais à la tâche, ne serait-ce qu’à propos de ce troublant « Darker Than Your Nights » où s’imagine un Robert Smith membre d’un groupe de hardcore. Mais j’ai déjà trop usé du champ lexical du lugubre et trop appelé le bestiaire des musiques ayant le cafard et tout ce qu’on pourra trouver de noir, rampant et qui gratte. Simplement, Tombs détenait dès ses débuts ce « truc » rendant sa mélasse-maison fascinante, de même qu’une précision qu’il cherchera à atteindre plus tard sans y parvenir tout à fait. Une durée évidemment trop courte en l’état – la compilation
Fear Is The Weapon réglera ce défaut en additionnant à cet EP des titres et demos issus du split de 2008 avec Planks et des sessions d’enregistrement de
Winter Hours –, mais clairement ce que les New-Yorkais ont sorti de mieux.
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