Tombs - Path Of Totality
Chronique
Tombs Path Of Totality
La fête du gras n’étant plus qu’un lointain souvenir, accompagnons le traditionnel régime post-fêtes de fin d’années (pas les moyens d’aller me faire liposucer au Brésil comme Ronaldo) par un acte de contrition à la hauteur des sacrifices consentis. Enfin à la hauteur … au trente-sixième dessous devrais-je dire, tant TOMBS semble investi dans sa mission de mise sous tutelle doom d’un auditoire convié à revivre le calvaire des mineurs Chiliens, vous savez, ceux là même qui ont passé près de 70 jours piégés dans les mines.
Un avant-goût d’éternité ? Ça tombe bien, vu que « The Path Of Totality » dure dix plombes et qu’en dix tentatives, j’ai réussi à le finir deux fois. Mauvais album ? Même pas, car oser prétendre que les New-Yorkais ne maîtrisent pas leur sujet reviens à faire passer n’importe quel discours de Nadine Morano pour du bon sens. Non, ce qui rend ce périple si inconfortable, c’est cette capacité qu’ont les Américains de lever une atmosphère si oppressante que le simple démarrage sludge de "Constellations" sonne comme de la pop sucrée à côté du reste. Où l’on rampe mètres après mètres, d’une accélération maladive à un ralentissement tellurique ("Bloodletters"), en mode germinal à la sauce Neil Marshall. T’as pas supporté le redoutable final de « The Descent » ? Alors prend tes jambes à ton cou camarade, car à force d’essayer de t’extirper de ce déluge sonore semblable à un KILLING JOKE se vautrant dans le black metal (le timbre de voix de Mike Hill évoque celui de Jaz Coleman à de nombreuses reprises, glaires comprises), tu vas te faire sauter les ongles un par un sur une "Path Of Totality" hypnotique à se fracasser la tronche sur un gisement de cobalt. Les nombreux passages rapides qui précèdent la pesanteur doom d’une "Vermillion" se payant sa tranche de new wave sans crier gare ? C’est qu’arrivés à ce stade d’auto-flagellation, on ne fait plus attention à rien mon bon et qu’au fond, TOMBS peut tout se permettre tant que son emprise est totale sur ses disciples.
Car si
« Winter Hours » suintait la fin de règne à plein nez, « The Path Of Totality » (rien à voir avec le dernier KORN hein?) s’écoute juste après le bûcher, une fois les restes de sa seigneurie dispersés à coup de bottes par la foule en colère. Qu’à cela ne tienne, TOMBS occupe l’espace comme jamais, jusque dans ce rayon de lumière inespéré de "Silent World" qui fait croire un instant au retour du KYLESA de « Spiral Shadow ». Mais bien vite, le cauchemar recommence il faut se résoudre à affronter une nouvelle secousse, le batteur Andrew Hernandez prenant un malin plaisir à ensevelir tout motif de satisfaction sous trente tonnes de poussières et de gravas. Pour ceux qui comme Ségolène préfèrent agonir que de respecter la langue française, il y a donc largement de quoi faire sur une galette difficile à digérer, même avec un litre cinq d’huile Lesieur. Car malgré toutes ses qualités de pousse au suicide façon Destination Finale 5, TOMBS ne s'épargne aucune redondance et il faut vraiment être sous leur joug pour ne pas sortir la tête de l’eau à mi-parcours, quitte à s’envoyer un album d’EDGUY pour se refaire la cerise. Vraiment dommage car avec un poil plus de variations et quelques concessions légères à dame espoir (regarde Pedro ! J’ai trouvé un piolet ! On va pouvoir te couper ta jambe coincée sous la roche !), « The Path Of Totality » aurait largement pu se hisser au rang des meilleures sorties 2011.
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