En 2006 Negura Bunget secoua fortement le petit monde du black metal en sortant son quatrième album
« OM », œuvre unanimement encensée par la critique et par la public. Aujourd'hui le groupe nous revient avec un successeur évidemment très attendu et des membres en moins. Pour faire simple Negru, chef d'orchestre, s'est laissé aller à un grand ménage printanier et à entièrement renouvelé son petit personnel, rien que ça ! Difficile dans ces conditions d'assurer après
« OM » et de convaincre avec un line up presque entièrement remanié.
Dès les premières notes pourtant le groupe nous rassure, les mélodies sont belles, l'ambiance s'installe et plonge l'auditeur au cœur de la nature Transylvanienne chers à Negru. Malgré la révolution interne, le projet n'a rien perdu de sa capacité à créer de véritables paysages sonores. Les instruments traditionnels utilisés ici (percussions, pipes, tulnic, etc.) sonnent à merveille et les claviers d'Inia Dinia enrobent l'ensemble, lui conférant une profondeur totalement immersive. Il n'y a qu'à fermer les yeux quelques secondes pour être happé…
Malheureusement, alors que je suis juché sur mon âne au cœur d'une sombre forêt d'Europe de l'Est à peine illuminée par la lueur d'une lune pleine et apaisante, un vieux riff tout moisi me ramène directement sur mon canapé simili plastique made in China (très cher Big T, et sans vouloir vous offenser, il faudra un jour que nous parlions de nos salaires…sans vouloir vous offenser). Si Negura Bunget sait nous ennivrer avec le côté atmosphérique de son Black Metal il sait aussi nous désaouler rapidement avec ses morceaux les plus directs. Riffs basiques, peu inspirés, moyennement interprétés, chant poussif et batterie lourdingue sont au programme quand le groupe n'habille pas ses compos de ces arrangements envoûtants qu'il maîtrise pourtant à merveille.
Les longs moments purement atmosphériques sont simplement magnifiques alors que les parties métalliques, trop bancales, manquent malheureusement de puissance, sonnent souvent comme une démo et empêchent la musique du groupe de prendre toute son ampleur.
Ce manque d'emphase est en grande partie due à la production peu étoffée. Un son plus plein et une image sonore plus large aurait certainement permis à cet opus d'évoluer dans une autre dimension.
A noter aussi une étrange et désagréable impression qui gâche un peu l'écoute, impression que le groupe n'a pas eu assez de temps pour enregistrer, pour peaufiner, la fin abrupte d'Umbra » et son enchaînement forcé avec « Ochiul Inimii » sont de parfaits exemples de ces détails qui empêchent l'auditeur de se laisser aller pleinement dans l'univers que Negura Bunget s'efforce de dépeindre. Durant tout l'album le même constat frustrant se dresse, les idées sont là mais le petit coup de génie qui permettrait d'agencer tout ça parfaitement et de gommer les maladresses n'y est pas.
Virstele Pamintului reprend là où Om s'était arrêté mais tout y est moins réussi, comme une photocopie ratée on préférera largement l'original. Malheureusement pour lui, et malgré toutes ses qualités, ce nouvel album a été précédé par un véritable chef d'œuvre et la comparaison est inévitablement désavantageuse. Si le groupe prend soin de ses compositions, qu'il soigne les transitions qui doivent unir les différents aspects de sa musique et qu'il mélange un peu mieux l'ensemble il peut encore nous surprendre et nous livrer à l'avenir d'autres œuvres de premier ordre. A mon humble avis, celle-ci aurait certainement du n'être qu'atmosphérique, nous aurions alors frôlé l'excellence
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