Impureza - La Iglesia Del Odio
Chronique
Impureza La Iglesia Del Odio
Formé à Orléans en 2004, Impureza pratique depuis ses débuts un mélange singulier et détonnant entre l'agressivité du brutal death et l'exotisme de sonorités espagnolisantes typiques au flamenco. Fort de deux démos, d'un split, avec notamment les Italiens d'Hateful, et d'un récent contrat avec Snakebite Productions, c'est plus de cinq ans après sa création que le quatuor revient aujourd'hui, avec comme premier album, le bien nommé La Iglesia Del Odio. Enregistré et produit par Stéphane Buriez de Loudblast au Studio Plus, il se voit en plus magnifié par le remarquable artwork de Johann Bodin, illustrant à merveille l'ambiance brûlante, et pourtant réellement malsaine qui règne tout au long de ses huit excellents titres.
Evidemment, dès la première écoute, le premier nom qui vient à l'esprit est celui de Nile, en effet, on peut affirmer sans se tromper qu'Impureza est à l'Espagne ce que Karl Sanders et son groupe sont aux momies et aux pyramides. Cependant, la formation orléanaise pousse le concept encore plus loin puisque l'impressionnant vocaliste, Lamas (non, on ne sourit pas !), nous fait part de l'étendue de ses talents de growler dans la seule langue espagnole. Parvenant avec succès à ne jamais tomber, ni dans l'excès et le ridicule, ni dans la facilité en se contentant d'une simple alternance entre parties brutal death et plans dédiés à la musique hispanique, le groupe réussit l'exploit de se créer une identité propre pour l'instant inédite et ce, dès son premier album. Dès l'excellent « El Gitano Maldito », passé la courte introduction espagnolisante, le décor est mis en place, les guitares écrasantes de Lionelito et Rafael viennent prouver que malgré l'exotisme du concept, c'est bel et bien à un véritable album de brutal death que nous avons à faire.
Magnifiquement mises en valeur par Stéphane Buriez, les compositions sont dotées d'un son brut de décoffrage comme on devrait en entendre plus souvent, à des années lumières de toutes ces productions chirurgicales et aseptisées que s'offrent de plus en plus de groupes aujourd'hui. Que ce soit sur le riffing death des magistraux « Besar La Mano Del Infame » et « Las Iglesias Del Odio » ou sur les guitares flamenco de l'excellent « La Checa Del Perverso » la puissance et l'authenticité sont bel et bien présentes. Mais c'est sur le redoutable « La Luz De La Luna Negra » que le groupe est à son apogée, où les différentes influences sont en parfaite symbiose, jamais le feeling entre les musiciens et les diverses influences qui découlent de leur musique ne se seront autant fait sentir que sur ce long titre aussi violent qu'inventif. Soutenus par l'impitoyable jeu de Guillermo et ses blast surpuissants, les deux guitaristes font preuve d'un talent manifeste à enchaîner des riffs efficaces et entêtants.
Impureza parvient avec ce premier album, l'exploit de s'imposer parmi les meilleures sorties du genre de cette année 2010. En effet, aucun réel point noir n'est à déplorer, aucune erreur visible ne vient entacher la toile ; la formation réalise avec La Iglesia Del Odio un véritable tour de force, se marginalisant avec succès des nombreux groupes qui évoluent dans des sphères déjà maintes fois exploitées. De surcroît, plus les écoutes défilent, plus notre plaisir s'intensifie ; la richesse des compositions et leur indéniable singularité dotent le méfait d'une durée de vie remarquable. Presque unanimement acclamé, ce n'est pas ici qu'il sera critiqué, bien au contraire, puisque cet album représente pour moi, à ce jour, la découverte la plus intéressante de l'année et me procure à chaque fois, un plaisir que je n'avais plus ressenti depuis longtemps chez un groupe originaire de l'hexagone.
| Squirk 18 Juin 2010 - 2965 lectures |
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