Fatal Embrace - The Empires Of Inhumanity
Chronique
Fatal Embrace The Empires Of Inhumanity
Même si la scène revival thrash bat son plein, il faut toutefois faire attention à ne pas mettre toutes les sorties dans le même panier. En effet si Fatal Embrace sort cette année « The Empires Of Inhumanity », les teutons n'en sont pas à leur coup d'essai puisqu'il s'agit déjà de leur quatrième méfait après notamment un « Dark Pounding Steel » très convaincant il y a quatre ans. Dix-sept ans après leur formation les Berlinois continuent sans se soucier des modes de pratiquer leur thrash metal old-school, inspirés des heures de gloire du style. Tout autant inspirés par leur scène nationale que par les légendes de la Bay Area, Fatal Embrace parvient (peut-être mieux encore que sur les albums précédents) à réaliser une sorte de synthèse de ce qui se fait de mieux en matière de thrash. Oui rien que ça!
Le premier titre « Wake The Dead » (« The Last Prayer » n'étant qu'une intro trop peu développée pour être réellement intéressante) affichera d'emblée au grand jour l'une des principales influences des Allemands tant on se croirait retourné à l'époque de « Seasons In The Abyss ». Un titre qui donne dans le Slayer pur jus avec une alternance de riffs rapides et mid-tempo bien accrocheurs, les soli rappellent également la paire King/Hanneman avec toutefois un côté bordélique moins prononcé, et même Dirk Heiland prend des faux airs d'Araya avec ces cris aigus dont il parsèmera l' album. Mis à part cette chanson - et « Ravenous » - qui portent plus clairement le sceau Slayer, le reste mélange les titres rapides et féroces en tchouka-tchouka évoquant parfois leurs ainés de Kreator (« Haunting Metal », « Rapture For Disaster », « Ravenous ») et d'autres plus orientés vers un thrash mid-tempo bien headbanguant que l'on croirait tout droit sorti des premiers méfaits de Metallica ou Exodus (« Nothing To Regret », « Into Your Face », « Way To Immortality »). On pourra même remarquer quelques similitudes entre le riff principal de « Another Rotten Life » et celui de « Trip At The Brain » de la bande à Cyco Miko. Dans un cas comme dans l'autre, l'atout qui permet de faire de « Empires Of Inhumanity » plus qu'un énième album de thrash old-school se révèle être une science du riffing excellente qui permet aux deux gratteux Moloch et Spezi (c'est sympa de prendre le nom de son chien comme pseudo) de balancer des riffs qui font mouche à chaque fois, rapides ou moins mais restant invariablement ultra accrocheurs et terriblement néfastes pour vos pauvres disques intervertébraux. Les soli sont quant à eux un peu moins intéressants, avec parfois ce même aspect bordélique que chez qui vous savez; sans être mauvais pour autant ils ne sont pas d'un niveau technique suffisamment élevé pour s'en extasier mais remplissent leur fonction sans problème. Malgré tout Fatal Embrace n'oublie de placer ça et là un peu de mélodies injectées directement aux riffs (« Nothing To Regret », « Way To Immortality ») ou par des structures alternant passages thrash et arpèges comme sur le titre éponyme jusqu'à son accélération finale. « Way To Immortality » nous exposera même à 4'20 des leads façon Maiden, annonçant de manière subliminale la très bonne, que dis-je l'excellente reprise de « Killers ».
Le deuxième point fort de cet album, après les excellents riffs, n'est autre que la voix de Dirk « Heilander » Heiland. Une voix agressive, pleine de rage, un peu à la manière du regretté Paul Baloff (en plus grave), et n'hésitant pas à s'accorder des petites virées plus aiguës et même quelques cris dont je parlais plus haut. Sa prestation sur « Killers » en clôture d'album est tout bonnement parfaite.
Fort d'une signature chez Metal Blade pour la sortie de ce nouvel opus, nul doute que sa qualité permettra aux Allemands de gagner des galons sur la scène thrash. Le groupe a en plus réussi à ne pas céder aux sirènes des prods modernes et aseptisées comme on aurait pu le craindre. « Empires Of Inhumanity » ne propose évidemment que de la redite dans un style qui a connu ses lettres de noblesse il y a plus de vingt ans, mais Fatal Embrace le fait avec tellement sincérité et une bonne pointe de talent que je ne vais pas bouder mon plaisir. Ca fait tellement de bien de s'écouter un bon album de thrash conçu uniquement pour vous faire headbanguer! Et Satan sait ce que j'ai pu headbanguer à l'écoute de cette galette! Hell yeah!
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2 COMMENTAIRE(S)
citer | Bah si j'en avais mis une, bizarre...
Effectivement assez influencé par Slayer mais pas que. Très bon en tout cas! |
citer | M'a l'air bien sympa cet album effectivement, très influencé par Slayer! Euh sinon tu ne mets pas de note? |
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2 COMMENTAIRE(S)
14/07/2010 20:33
Effectivement assez influencé par Slayer mais pas que. Très bon en tout cas!
14/07/2010 20:20