Allez boum les enfants, aujourd'hui je vous propose une petite séance de vide grenier et de dépoussiérage de vinyle avec la chronique d'une petite merveille de thrash des origines. Je vous préviens, ça va être crasseux comme un jeans de
Lars Ulrich période répètes dans le garage de papa et teigneux comme un pionnier de la fusion heavy / punk / thrash des débuts. C'est bon, j'ai ma canne, mon dentier et mon abonnement à « Mots Fléchés Magazine », on peut y aller: papy Thrasho va vous raconter « The Dark » de Metal Church bande de p'tits galopins.
Bon, cassons tout de suite l'image du « vétéran qui était là, a tout vu et a tout fait »: je ne connais ni le premier Metal Church, ni les albums faisant suite à « The Dark » … Je sais tout juste que ces derniers semblent avoir suivi un processus de découillification au cours des années. Et le 33 tours dont il est question aujourd'hui n'a pas été acquis par votre serviteur le jour de sa sortie (
Tu m'étonnes: j'avais tout juste 10 ans …): c'est un achat de mes années lycée, une faiblesse face aux oeillades du bac à occasion du disquaire du coin, un craquage m'ayant également vu revenir chez papa-maman avec le « Indulgence » de Nasty Savage sous le bras. Maintenant, ça ne m'empêche pas de savoir reconnaître une merveille de thrash vintage quand j'en croise une, et c'est bien de cela qu'il s'agit ici.
« vintage », eh oui jeune padawan qui exige du Tue Madsen ou des intonations hardcore moderne dans ton thrash: là tu vas te frotter à une prod' d'époque – c'est-à-dire un son rond, puissant (
remis dans le contexte), mais également une batterie mate et un arrière-goût prononcé de poussière – et à un chant éraillé assez aigu, à la croisée du
James Hetfield de « Hit the Light », du
Bobby Ellsworth de
Overkill et du plus hargneux des chanteurs de heavy / speed allemand – genre Kai Hansen sur le premier EP de
Helloween -, teigneux comme c'est pas permis, la lame de rasoir à l'affût. La recette de composition est franchement plus classique que les casse-tête made in
The Dillinger Escape Plan ou
Meshuggah: ici c'est couplet / refrain / solo, simple et éprouvé, rien de plus efficace quand il s'agit de lâcher les chiens et des riffs qui bottent le cul à ce point.
Bon, maintenant qu'on a bien commencé à ausculter le patient avec une froideur de médecin légiste, prenons un peu de recul: mais nom de dieu, matez moi cette descente de reins, cette gorge opulente, ces lèvres rubis (
celles-là aussi oui), ces traits angéliques … C'est un putain de canon qui est allongé là, devant nous ! Qu'est-ce qu'on en a à fouttre de ces considérations technico-informatives à 3 balles ? « The Dark » ça déchire grave, voilà le message ! Putain: 10 titres, 10 tubes !
Comment refiler la patate à un jeune merdeux et la gaule à un vieil incontinent ? Mais pardi, en s'enfilant l'excellent brûlot teigneux et véloce qu'est « Ton Of Bricks », puis en continuant avec le majestueux, puissant et épique « Method to Your Madness », le plus evil, rampant et vicieusement hargneux « The Dark » et en finissant à 200 km/h dans le bolide « Psycho » qui fera monter l'adrénaline afin d'être en condition pour le street fight suivant. Et « Line of Death » alors ? Un monstre de cavalcade guerrière vindicative ! « Start the Fire » fait plutôt dans le hard rock vénère, comme du
W.A.S.P. retapé au Viagra, alors que de son côté « Watch the Children Pray » sacrifie à la tradition de la power ballade sombre et puissante qui m'évoque un peu le
Testament de « Practice What You Preach ». Comment ça c'est nul le « track by track » ? Rien à fouttre, je ne lâcherai pas avant d'avoir fini d'honorer ces 10 morceaux: ils le méritent tous. « Over My Dead Body » est la preuve vivante qu'on peut composer un excellent morceau de thrash up/mid tempo épique avec un seul putain de bon riff. « Burial at Sea » est un autre morceau épique et sombre qui atteint les majestueux sommets d'un heavy/thrash poignant et racé. Enfin « Western Alliance » vous lâche sur un dernier coup de pied au cul bien véloce, vous laissant avec une patate grosse comme ça, et l'envie d'aller coller une tête à tous les blaireaux du voisinage.
Nom de Dieu que cet album fait du bien ! On en oublierait son arthrose !! A consommer sans modération, un coup de poing américain dans la main droite, et une bonne binouze dans la gauche !
4 COMMENTAIRE(S)
04/07/2008 00:17
03/07/2008 14:12
03/07/2008 10:52
Bien noté !
älva a écrit : Merci papy Glaume!
De rien mon p'tit gars !
03/07/2008 10:31
Au passage jette toi sur le premier si tu ne connais pas, je le trouve encore meilleur. Une incitation au traumatisme cervical.
Merci papy Glaume!