Otargos - No God, No Satan
Chronique
Otargos No God, No Satan
OTARGOS est un groupe qui a toujours divisé : conspué par les puristes, nombre de personnes arrivent malgré tout à s'intéresser à ce groupe qui en est déjà à son quatrième « full-length ». Il y a bien des personnes qui s'y intéressent, pour que le groupe vende tant et soit si bien diffusé en dehors de nos terres. Fiers représentants plus que visibles d'une scène française en pleine expansion, le groupe tente de développer un Black Metal à la fois brutal et mélodique inspiré par DARK FUNERAL notamment. Soit.
Bon, je dois l'avouer, le clip que j'avais vu sur le « myspace » il y a quelques semaines m'avait fait rire, mais la musique qu'il comportait n'était pas trop chiante. Pour ainsi dire, « Cloning the Divine » est un morceau honnête, j'irais presque jusqu'à dire qu'il se laisse écouter sans lassitude réelle. Non, sérieusement, me regardez pas comme ça, ce blast beat associé à cette structure décousue n'avait rien pour me déplaire. Il y a même une certaine dissonance qui charme l'oreille, on pourrait presque dire un potentiel, des idées.
Mais c'est bien tout. Remarquez, on la sentait venir à plein nez, la bouse, avec ce clip ridicule, basé sur un concept tiré par les cheveux et une mascarade d'effets tous plus bidons les uns que les autres. Dès la deuxième piste, ça se gâte, OTARGOS nous chie négligemment un Black Metal clinique dénué d'intérêt. Bon, d'accord, techniquement, y a rien à dire, ces mecs savent jouer, envoyer le bouzin comme il se doit avec une batterie puissante et des tremolos incisifs. Problème numéro un : la voix est plate comme une planche de fer à repasser, n'a rien qui semble sortir des tripes, rien qui respire cette haine qu'on aime tous sentir dans un combo de Black Metal, en bref, rien.
Deuxième problème, et là, cet étron commence à s'enfoncer de plus en plus, l'inventivité : passé la première piste, on a l'impression d'écouter toujours la même resucée de riffs. Construits sur une dissonance quasi omniprésente, ces riffs se complaisent dans la médiocrité, la répétition, la fadeur.
Là ou HELL MILITIA, dans son récent opus, avait réussi à instaurer une réelle puanteur, une réelle malfaisance dans un registre dissonant, OTARGOS échoue, par un manque de renouvellement criant. Et à l'échelle d'un album, c'est d'un emmerdant ! Toujours les mêmes plans de batterie, toujours le même type de riff, on ne peut même pas trouver l'excuse de l'album concept ou de la cohérence, car à ce niveau, c'est juste mauvais…
Un morceau comme « Origin » par exemple, l'auditeur doit être bien brave pour supporter ça sans zapper , mais le pire reste à venir, « Cuius vis hominis est errare », après son intro jonglant sur des petits mots tout poétiques, la voilà, l'apothéose de ce festival de platitude. Avec cette piste on détiendrait presque tous les ingrédients qu'il faut pour faire une mauvaise composition. Des paroles risibles (alors, d'accord, c'est bien d'écrire en français, mais y a des limites) des riffs usés jusqu'à la moelle par leurs prédécesseurs, mais, comble de la nullité, un flagrant délit de remplissage à partir de 5 :00 ! Trois malheureux accords de guitare viennent faire patienter l'auditeur, comme on ferait attendre un type victime de gastroentérite chez un médecin, sachant qu'il y a au moins trois patients à passer avant lui. Oui, allez, vous imaginez très bien, les maux d'estomac, tout ça, et ben OTARGOS et son No God No Satan n'en a rien à foutre et achèvera l'auditeur par un riff chiant ; déjà, c'est pas cool, mais en plus, répété à toute les sauces. Et un petit plan batterie par-ci, et un petit plan de batterie par là, au petit bonheur la chance, jusqu'à ce que le morceau se termine, péniblement. Que ce fût dur ! Je n'ose même pas parler du final, "The Hulk Of Conviction And Faith", conclut l'album comme il se doit, avec toute la médiocrité qu'on a entendu jusqu'à présent, avec une petite touche "industrielle" qui rajoute encore et toujours aux effets inutiles entendus jusqu'ici.
Non, décidément, rien n'est à sauver sur cet album. Alors peut-être que je n'ai rien compris au Black Metal d'OTARGOS, peut-être que le concept général est intéressant, oui, et, tenez, la pochette est belle, originale, mais le constat est là : mon Dieu, ça fait du bien quand ça s'arrête.
| Voay 1 Septembre 2010 - 5901 lectures |
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