Otargos - Xeno Kaos
Chronique
Otargos Xeno Kaos
Si « Apex Terror » avait vu OTARGOS démarrer un nouveau chapitre de son existence (aussi bien musical que conceptuel) cette nouvelle orientation avait cependant troublé les fans de la première heure, en effet après avoir délaissé le Black des débuts le quartet évoluait vers quelquechose de plus futuriste et moderne, ce qui est encore le cas ici et même de façon plus poussée encore. En effet Dagoth et ses sbires se sont inspirés cette fois-ci de la thématique de la cosmologie et de l’univers de Warhammer 40 K, ce qui donne à cet opus un côté très science-fiction et robotique grâce notamment à l’utilisation de samples à l’ambiance très froide et synthétique. En revanche ce qui ne change pas c’est l’habituel remue-ménage en interne tout d’abord avec la signature chez les nordistes de Kaotoxin, et surtout le remplacement de l’intégralité des membres autour de Dagoth qui s’est d’ailleurs chargé de tout l’artwork, qui reflète assez bien la vision spatiale de ce sixième album paré d’une production très sèche et naturelle au rendu assez convaincant. Ce qu’il est intéressant de noter c’est que le combo tout en poussant plus loin sa nouvelle identité n’a pas omis d’intégrer des passages de son ancienne vie qui n’auraient pas fait tache sur
« Ten-Eyed Nemesis » et « Kinetic Zero », tout en allant à l’essentiel et sans fioritures car la majorité de ces nouvelles compos oscillent aux alentours des 3-4 minutes maximum.
D’entrée le quatuor nous balance sa facette actuelle avec le très épique « Dominatrix » qui après son introduction puissante nous envoie un déluge de blasts en alternance avec des parties rapides, avant de s’alourdir sur la fin par un mur de double écrasant qui clôt les débats avec réussite, et se révèle parfait pour démarrer. Dans cette même veine on trouve « Realm Of The Dead » (dont l’intro devait initialement figurer sur un titre du précédent long-format et qui n’avait finalement pas été retenue) très lourd et au mid-tempo majoritaire, car là nulle trace de blast remplacé par un côté brise-nuques massif (tout juste stoppé par un break central où se conjugue un riff principal répété en boucle couplé à des bruits électroniques), et qui revient pour terminer l’ensemble comme il a commencé. Au milieu de tout cela le glacial et réussi « The Ruinous Powers » fait également son effet (en étant basé sur une alternance de rythme et de puissance), à l’instar du direct et brutal « Xeno Kaos » qui va droit au but en détruisant tout sur son passage par sa rage destructrice, tout comme « Human Terminate » qui parle comme son nom l’indique de la fin de l’espèce humaine en balançant la purée de façon directe et intense. Tout le contraire du redoutable « Phase Shifters » dont le tempo de sénateur explose lors de sa conclusion et casse le train-train instauré pendant la majorité du temps de ce dernier, créant un grand-écart et une densité imparable… constat partagé sur « Chariots Ov The Godz » plus rétro dans l’esprit et qui fait le métier comme il faut.
Néanmoins si la majorité des plages passent comme une lettre à la poste il y’a cependant quelques petites fautes de goût principalement sur le pépère « Dark Mechanicus » trop long et qui ne décolle jamais, mais qui est finalement le seul reproche qu’on pourrait faire à ce disque impeccable de bout en bout mais parfois un peu trop hermétique et moins immédiat que ses prédécesseurs. Cependant histoire de surprendre une ultime fois l’entité en guise de conclusion a ressorti une vieillerie exhumée de l’EP « Codex 666 – Infernal Legions Strike » sorti en 2004, mais réécrite pour l’occasion par leur ancien bassiste XXX afin d’en faire une version plus en phase avec la vision actuelle de son ancien frère d’arme. Renommée « Infernal Legions Strike A.E. » elle garde sa puissance originelle et est donc parfaite pour clôturer les hostilités, du moins le croit-on car après un blanc de presque deux minutes voilà que la musique réapparaît à la fois très lente et massive pour faire office d’outro, et ainsi réellement finir un très bon disque qui demandera quand même de la patience pour être totalement appréhendé tant il est moins frontal et plus élaboré. Poursuivant son petit bonhomme de chemin sans se soucier des critiques sa tête pensante semble avoir définitivement tourné le dos à sa musicalité originelle (mais sans la renier complètement), même si ce qu’il produit dorénavant n’en reste pas moins intéressant et surtout réussi, ce qui n’était pas gagné tant l’idéologie et le concept de ce projet pouvait se révéler casse-gueule sur la longueur, mais dont la courte durée générale lui permet d’être assimilé facilement.
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