Modus Delicti - Modus Delicti
Chronique
Modus Delicti Modus Delicti (EP)
Certains lecteurs assidus parmi vous se rappellent peut-être avoir déjà croisé le nom de Modus Delicti dans ces pages et pour cause puisque le groupe a participé, il y a 2 ans, au split sang pour sang italien intitulé
« Da Vinci Death Code », au côté notamment des désormais célèbres Fleshgod Apopcalyspe. Et les malheureux qui se souviennent également des titres du groupe présents sur ce split ont certainement fait la moue rien qu'à l'évocation de leur nom. Car autant
« Da Vinci Death Code » a eu le mérite de faire connaître le nom (et deux titres) de Fleshgod Apocalypse, autant la découverte de Modus Delicti tenait plus du supplice musical que de la délectation métallique. Leur grind en plastique ayant en effet autant d'intérêt que la biographie de Justin Bieber.
On aurait alors pu comprendre que l'idée d'un nouvel EP n'enflamma pas les foules, et il est vrai que lorsque Clod The Ripper m'en avait touché quelques mots j'ai feint un semblant d'intérêt, plus par politesse qu'autre chose (je précise que je n'avais pas écouté le split sorti en 2009 avec Clitoridus Invaginatus et Dismemberment). Sauf qu'entre temps le Ripper avait procédé à une épuration pure et simple du groupe visant à replacer Modus Delicti sur des rails plus décents par une substitution salvatrice des oestrogènes par de la bonne vieille testostérone. Retour en cuisine donc pour les deux sexes faibles Love Vomitress (ex-guitare) et Jane Doe (ex-basse); exit également Paolo Munnezz à la basse. Pour faire peau neuve le tatoueur s'est alors entouré de ses compatriotes de Clitoridus Invaginatus, Max (également dans Vomit The Soul) à la guitare et au chant, et Baffo à la basse. Et parler de nouvelle peau est tout sauf usurpé tant il y a un monde entre le Modus Delicti des débuts et cet EP. En lieu et place du simili-grind presque risible d'avant on a droit aujourd'hui à un brutal deathcore-grind qui ce coup ci ne fera rire personne mais va plutôt mettre le feu aux cervicales.
Rien que l'enrobage est déjà bien plus alléchant avec un artwork sympa dans le trip psychopathe-serial killer (l'outro n'étant d'ailleurs rien d'autre que le thème de l'excellente série Dexter) et surtout une production en béton armé à mille lieues du son moisi sur Da Vinci Death Code et qui vous explose aux esgourdes après cette petite intro tout en arpège avant d'envoyer la purée. Le début de « Salvation Thru Explosion » ne laissera aucun doute quant aux velléités des italiens: riff de guitare tranchant, blast beat et double pédale à fond les ballons sur fond de growls, pas de doute Modus Delicti a bel et bien muté mais cette fois-ci le sourire affiché sur mon visage n'était plus celui de la moquerie mais de la satisfaction. Brutal death (le début de « Serial Trip On Acid », « Salvation Thru Explosion », le premières secondes de « Hidden Loneliness » frisant le brutal death technique) , grind (le côté sauvage de « Guilty Of Appearance »), deathcore (« Salvation Thru Explosion » à 1'30, « Hidden Loneliness » à 28'', « Serial Trip On Acid » à 1'03), le trio a décidé de nous pilonner les conduits auditifs et on en redemande! Quelques saccades rythmiques, harmoniques sifflées et un ou deux tremoli par là dessus pour fignoler le tout et le tour est joué. Mais on prendra également son pied concernant les vocaux car les trois amis nous assaillent de growls oscillant entre la bouillie gutturale et le growl bien gras plus intelligible, épaulés de temps à autres par quelques aboiement plus criards. L'ensemble n'a évidemment pas la prétention de renouveler quoi que ce soit, Modus Delicti n'apporte rien de vraiment nouveau à la scène extrême, mais la progression entre ses débuts et cet EP est telle qu'on ne peut que saluer le travail accompli. Et en terme de progression je me dois de souligner la très bonne performance de Clod derrière ses fûts (avec un coach comme Davide Billia faut avouer que ça aide!) qui enchaine les patterns classiquement mais efficacement, balaçant même un gravity au début de « Hidden Loneliness ». Il va bientôt devenir aussi à l'aise à marteler ses toms qu'à gratter sa quatre cordes!
Ce nouvel EP de Modus Delicti se révèle donc au final être une excellente surprise, et vu d'où on partait c'était franchement pas gagné! Leur brutal deathcore au fumet grind fait mouche tout au long de ces onze minutes qui passent vraiment trop vite. Les relents de Benighted (au début de « Guilty Of Appearance »), le soupçon de Dying Fetus (le break à 0'32 sur le même titre) et même quelques réminiscences logiques de Septycal Gorge (ce riff à 1' sur « Salvation Thru Explosion » tout droit sorti de « Growing Seeds Of Decay ») m'obligent à vous recommander chaudement de vous pencher sur ces transalpins.
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