Ce n'est plus un secret pour personne, depuis plusieurs années la scène brutal death italienne est en plein boom et nombre de groupes au talent incontestable ont récemment traversé les Alpes pour venir nous titiller les tympans. Pour ceux qui aurait échappé à ces attaques sonores ritales, Ripper Tattoo prod. (sous lequel se cache Claudio De Rosa alias Clod The Ripper) a eu la bonne idée de réunir sur ce split superbement intitulé
Da Vinci Death Code, non pas deux, non pas trois mais bel et bien quatre groupes pour le prix d'un! Bon avouons tout de même qu'il y a à boire et à manger sur ce split, voyons donc tout cela dans le détail...
L'entame d'un album est bien évidemment très importante et ce n'est pas différent pour un split. Ici autant dire que la messe est dite dès les deux premiers titres de
Fleshgod Apocalypse tant le groupe survole ce split et laisse les trois autres combos loin derrière, très loin (à des années lumières même pour l'un d'entre eux...). Le groupe formé en 2006 autour notamment de Francesco Paoli (beugleur en chef chez Hour Of Penance) qui tient ici le micro et la six cordes met tout le monde d'accord avec ses deux titres issues de leur démo de 2007 et figurant sur l'album à venir. Au programme des réjouissances, après une petite intro au piano, un brutal death à la fois technique et mélodique exécuté avec une précision chirurgicale et qui vise là où ça fait mal, servi sur un plateau par une production claire et puissante. Bref le tout frise la perfection. Fleshgod Apocalypse a d'ailleurs bénéficié d'un bouche à oreille plus qu' efficace (où comme on le dit dans les milieux autorisés «
un gros buzz », je déteste cette expression) qui fait que leur album à venir
« Oracles » est certainement l'une des sorties les plus attendues de ce début d'année. Je m'arrête là en ce qui concerne Fleshgod Apocalypse et vous donne rendez-vous dans quelques semaines pour la chronique de ce petit brûlot.
Comment à présent illustrer au mieux le contraste, le gouffre, que dis-je l'abysse qui sépare Fleshgod Apocalypse de
Modus Delicti?... Imaginez-vous par exemple passer d'une émission culturelle sur Arte dédiée aux nouvelles théories sur la formation des amas de galaxies géants à la roue de la fortune... et vous aurez une idée de l'abrupte de la transition à laquelle nos pauvres oreilles sont soumises. En effet je ne pourrais être plus clair qu'en vous disant que Modus Delicti doit représenter le niveau zéro du brutal death, et pourtant je suis plutôt bon public. Mis à part les vocaux ultra gutturaux et porcins qui peuvent présenter un minimum d'intérêt, tout le reste est bon à jeter à la benne. Quoi? A ce point là? Et bien oui, je crois que même Scabbycoco n'aimerait pas, c'est dire!! Déjà le son de batterie va d'entrée de jeu en rebuter une bonne partie (et à juste titre) : de la casserole, de la poêle, bref un festival de toute la quincaillerie qui traîne dans les tiroirs de votre cuisine s'en donne ici à coeur joie et trouve une seconde vie. Vous ne saviez plus quoi faire de vos vieilles casseroles? Ne cherchez pas plus longtemps, le batteur de Modus Delicti vous les rachète à prix coûtant! Mais au delà d'un son médiocre, que l'on pourrait toujours attribuer à un manque de moyen, le groupe réussit à nous montrer qu'on peut enregistrer des chansons en n'ayant aucun talent et aucun feeling. C'est bien simple tous les riffs semblent avoir été composé par un gamin de 13 ans qui écouterait du brutal death depuis trois semaines; il n'y a aucune subtilité dans le jeu, les riffs sont tous plus pompeux les uns que les autres, bref c'est le néant. Mais encore ce triste spectacle pourrait être supportable si Modus Delicti n'avait jamais entendu parlé des harmoniques pincées... mon dieu! Que celui qui a montré cette technique aux gratteux soit pendu haut et court! En effet la moitié des riffs est affublée d'une harmonique totalement insupportable. Oui vous avez bien lu UNE harmonique, pourquoi s'embêter avec plusieurs? Au final l'écoute de ces cinq titres (car en plus c'est eux qui prennent la plus grosse part) devient rapidement très pénible. Heureusement pour le groupe je crois que quelques changement de line up ont été effectués puisque les deux donzelles sur la photo du booklet ne semblent plus faire partie du groupe qui a par ailleurs recruté Clod The Ripper (Septycal Gorge, Blasphemer) au poste de bassiste. J'espère sincèrement que ce nouveau line up remettra le groupe sur le droit chemin parce que sinon la prochaine fois je porte plainte.
Je n'avais jamais auparavant entendu parler d'
Onirik (malgré pourtant plus de dix ans d'existence!) et je dois avouer que c'est la bonne surprise de ce split. Formé autour du batteur de Necrotorture, ce quator délivre trois titres (issus de la démo 2007) d' un death brutal, technique et mélodique et qui sait surtout rester très accrocheur. Une colonne vertébrale à la Suffocation sur laquelle viennent se greffer des côtes techniques et mélodiques un peu à la Severed Savior, le groupe gardant toutefois cette liberté d'aller traîner sur des terrains limite thrash pour balancer des riffs bien brise-nuques (comme sur « Mortal lake » par exemple). Le surnommé Dydacus, au chant, offrant de même une prestation très convaincante entre guttural classique mais efficace et hurlements déchirés. Même si on ressent parfois comme un petit manque de maturité, on ne peut que saluer ce qui représente ici seulement la deuxième sortie du groupe. Disposant de plus d'un son puissant et clair qui nous permet notamment d'apprécier une basse pas reléguée au placard et de s'extasier sur les roulements de double ultra rapides de Vanni « Hate » (qui a depuis quitté le groupe). Bref rien de très original sous le soleil italien mais un petit groupe intéressant qui nous propose un brutal death sincère et efficace.
L'honneur de clore ce split revient aux brutasses de
Septycal Gorge (dont on peut au passage admirer le nouveau logo, qui pour une fois est mieux que le précédent, c'est pas toujours le cas). Le premier opus des italiens
« Growing Seeds Of Decay », chroniqué en ces pages, m'avait fait fortement dressé la quéquette et c'est avec un plaisir certain que je m'apprêtais à retrouver mes chouchous pour ces trois nouveaux titres à figurer sur le prochain album du groupe. Au menu évidemment toujours le même brutal death US bien gras et dégoulinant grâce notamment à la pure voix de Mariano qui régurgite littéralement ses textes tout en évitant le sempiternel écueil de l'évier (m'en soit témoin le début de « Deformed heretic impalement »). Même si personnellement je trouve ces titres un chouïa en dessous de ceux du premier album, manquant peut-être un peu du côté accrocheur de ceux-ci, rien de bien dramatique pour autant rassurez-vous. Septycal Gorge envoie toujours le pâté par conserves entières. Les riffs, sorte de mix entre Suffocation et Deeds Of Flesh, font quand même mouche sur fond de double et de blasts à tout va, le tout semblant même encore plus brutal que sur le premier album. L'ambiance glauque et cradingue est toujours bien présente, la basse se faufile en arrière plan telle une vipère prête à vous sauter à la gorge. Tout ce qui a fait le succès de
« Growing Seeds Of Decay » est donc présent dans ces trois titres qui annoncent, je l'espère, un nouvel album de la même trempe.
Au final ce split est plutôt intéressant avec dans le désordre: une belle découverte (Onirik), une confirmation (Septycal Gorge), une tuerie à venir (Fleshgod Apocalypse) et une bonne blague
(Modus Delicti). En tout cas il ne fait que confirmer tout le bien que l'on pense de la scène extrême italienne qui se porte à merveille!
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