2007, sur les cendres du groupe italien inconnu Tyrannic Ethical Reconstruction nait Fleshgod Apocalypse, dans l'intimité la plus totale. 2011, après un premier album globalement encensé et un EP
« Mafia » apportant un peu de sang neuf au groupe, la sortie du deuxième opus de Fleshgod Apocalypse « Agony », chez Nuclear Blast, est l'une des sorties les plus attendues de l'année. Tout a été très vite pour les italiens, trop probablement. Qu'importe cette explosion au grand jour, Francesco Paoli et ses sbires ont décidé d'enfoncer le clou et d'en faire encore plus. « Agony » est un album excessif, grandiloquent, pompeux mais totalement assumé. Le groupe risque fortement de diviser le public entre adorateurs dévoués et déctracteurs grinçants.
Et si
« Oracles » avait fait la quasi unanimité, ce petit frère a déjà commencé à diviser et ce avant même sa sortie! En effet, dès les premiers extraits disponibles, les débats sont lancés. Pourquoi donc tout ce ramdam? Tout simplement parce que Fleshgod Apocalypse a décidé de pousser l'expérience à son paroxysme, de ne se fixer aucune limite, quitte à donner dans la
too muchité comme le dirait notre amie Lara. La production est bien évidemment ultra moderne, comme l'était déjà celle d'
« Oracles », là dessus pas de surprise (l'album a également été enregistré au 16th Cellar Studio), les amateurs de batterie au doux son naturel peuvent passer leur chemin. Les changements principaux se situent bel et bien au niveau strictement musical. Alors commençons par ce qui sautent aux esgourdes dès la première écoutes: les orchestrations.
Servant essentiellement de lien entre les titres sur
« Oracles », disséminées avec assez de parcimonie pour ne pas envahir tout l'espace, elles se retrouvent ici placées au premier plan, ni plus ni moins. Sous la houlette de Francesco Ferrini qui a désormais intégré le groupe à temps plein et volontairement surmixées, elles deviennent, devant les guitares, l' ''instrument'' principal des compos de « Agony ». Ce sont bien elles qui mènent la danse. Les guitares s'en trouvent reléguées en deuxième ligne, tant et si bien qu'on finit presque par les oublier à certains moments! De là à dire que ce ne sont que des orchestrations cache-misère, ce que beaucoup s'empresseront de crier, il n'y a qu'un pas. En effet le travail sur les six cordes semble dès lors avoir été simplifié. On retrouve moins de technicité, de diversité dans les mélodies de guitare que sur
« Oracles » (où on pouvait retrouver du suédois, du Vital Remains-like...), ces dernières étant prises en relais par les claviers (« The Betrayal » à partir de 3'46). Elles remplissent toujours parfaitement leur rôle de transition (par exemple l'enchaînement « The Deceit » --> « The Violation ») mais font maintenant bien plus que cela. Inutile de dire que ça ne plaira pas à tout le monde.
Autre point qui va sans nul doute faire couler beaucoup d'encre: le chant clair. Déjà présent sur
« Mafia » il est lui aussi mis en avant sur « Agony », uniquement absent sur trois titres (sauf erreur de ma part, « The Imposition », « The Betrayal » et « The Forsaking »). Et quand j'évoquais tout à l'heure l'aspect excessif de cet album, il en est la meilleur illustration. Les italiens ne se sont pas contentés de petits refrains mielleux pour métalcoreux, non ici tout est dans la surenchère; le chant clair est poussé jusque dans les extrêmes aigus par Paolo Rossi (basse): « The Hypocrisy », « The Deceit », mais le point d'orgue restant « The Violation ». Comme pour les orchestrations, ça ne va pas plaire à tout le monde. J'ai été pour ma part un peu décontenancé aux premières écoutes mais finalement je trouve qu'on s'y fait plutôt bien. Il est par contre tout à fait légitime de redouter le massacre que tout cela devrait être en live...
Pour le reste on retrouvera quelques passages plus saccadés (« The Hypocrisy » à 3'13, « The Deceit » à 2'36), un chant testostéroné essentiellement signé Tommaso Riccardi, quelques soli plutôt anecdotiques (hormis peut-être celui plus mélodique de « The Egoism »), un titre lent pouvant se rapprocher de ce qu'a pu faire parfois Dimmu Borgir (« The Forsaking »), et un logo qui aurait mieux fait de ne pas changer. Quoiqu'il en soit et malgré la mise en exergue des orchestrations et du chant clair « Agony » semble plus brutal encore que son prédécesseur, la faute notamment à une batterie effrénée qui blaste à tout va. Certes tout cela est probablement retouché mais qu'importe, le résultat sur CD est impressionnant de puissance.
Ceux qui émettaient déjà des réserves au sujet d'
« Oracles » trouveront ici une chance insoupçonnée pour sortir la kalachnikov, ou plus mesquinement les rires moqueurs. « Agony » est sans nul doute un album qui va diviser, et comme les italiens l'ont fait ici avec leur musique, les réactions risquent bien aussi d'être excessives. Fleshgod Apocalypse a au moins le mérite, sur ce nouvel opus, de pousser leur concept musical à son paroxysme sans se fixer aucune limite. Ca passera ou ça cassera. Seule peut-être la pochette horrible de Marco Hassman arrivera à mettre tout le monde d'accord.
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