Rares sont les groupes de métal ayant pris pour cible de leurs paroles une organisation de crime organisée. Fleshgod Apocalypse, de par leur nationalité, étaient probablement les plus à même d'utiliser cette thématique sulfureuse pour illustrer leur second EP, qui fait la transition entre
« Oracles » et leur prochain album qu'on espère voir arriver le plus tôt possible. « Mafia » voit aussi s'affirmer le line-up du groupe : Mauro Mercurio, qui apparaissait en batteur de session sur
« Oracles », est définitivement out au profit de Francesco Paoli, qui reprend son poste initial, et coupe définitivement les ponts avec ses ex-collègues de Hour of Penance au passage (Francesco ayant quitté le groupe suite aux événements survenus lors de leur dernière tournée).
C'est donc en tant qu'entité musicale pleine et entière que Fleshgod Apocalypse s'affirme désormais, éloigné de toutes comparaisons avec Hour of Penance, si ce n'est un passé et une nationalité en commun. Et tant mieux, car au lendemain d'un retour d'Hour of Penance un peu léger (voir à ce sujet la chronique du nouvel album par Maître Keyser), Fleshgod Apocalypse confirme avec « Mafia » tout le bien qu'on pensait d'eux ! Au programme 3 nouveaux titres, une reprise et une petite envolée au piano, ce sera court mais bon…
« Thru Our Scars » ouvre à 100 à l'heure les hostilités : un microblast de quelques secondes, quelques notes de violon strident qui tentent de reprendre le riff principal et se font désintégrer par le retour de la grosse cavalerie. Cette ouverture est tout bonnement géniale, et rappelle le soin qu'apporte Fleshgod à l'agencement de ses riffs, arrivant encore à surprendre la plus blasée des brutes que nous sommes. Sur un riff principal somme toute assez simple, chose étonnante pour un groupe qui nous avait habitué à du rapide, précis et technique, Fleshgod bâtit un premier titre franchement énorme, aussi brutal qu'efficace, et qui voit apparaître pour la première fois les prouesses vocales de Paoli Rossi, bassiste et à ses heures perdues chanteur de métal en voix claire. Un peu déstabilisant aux premières écoutes, ce refrain en chant clair passe finalement fort bien, et finit par devenir l'un des points d'orgue de ce morceau d'ouverture.
« Abyssal » m'a un peu déçu aux premières écoutes : où sont MES blasts ? Ce premier titre uniquement mid-tempo du groupe a finalement trouvé grâce à mes yeux avec son refrain percutant au possible (la batterie qui appuie les temps forts du chant apporte une puissance jouissive à l'ensemble), et à une envolée mélodique à mi-parcours de toute beauté, aidé en cela par un tapping endiablé qui débouche sur un solo mélodieux que n'aurait pas renié un Suédois de Göteborg en mal d'inspiration.
Retour aux choses sérieuses avec « Conspiracy of Silence », brutal, dévastateur et ultra rapide. La voix claire de Rossi fait son retour sur ce titre, avec un peu moins d'inspiration au niveau de la ligne de chant ai-je trouvé, mais le titre vaut malgré son pesant de spaghettis, ne serait-ce que pour sa rapidité maladive qui fait du bien aux oreilles, et son désormais traditionnel interlude mélodique arrivé à mi-parcours.
Tiens, « Blinded By Fear », je connais ce morceau. Reprise survitaminée du titre culte d'At The Gates, cependant sans grand intérêt car à part des parties de batterie jouées deux fois plus vite, le conformisme à l'œuvre originel est trop présent pour qu'on s'y attarde trop. Et l'on conclut sur 3 minutes de piano, qui veulent clore dans la finesse 23 minutes d'agression sonore : on imagine aisément à son écoute Don Corleone, cigare au bec, regardant ses anciens adversaires être balancés dans l'eau chaussés de pompes en béton armé.
De « Mafia » je retiens 3 excellents titres, plus faciles d'accès et simples de structure que ceux d'
« Oracles ». Pour autant je préférerais vivement que Fleshgod continue sur la voix tracée avec ce dernier, car « Requiem in Si Minore » et « Post Enlightenment Executor » n'ont pas encore trouvé à ce jour leur égal sur le chemin de l'excellence. Considérant que ce n'est qu'un EP, on s'inclinera devant la qualité des titres présentés ici, mais j'espère que le prochain album verra le retour du BDM complexe et structuré auquel ils nous ont habitués, afin que Fleshgod Apocalypse marque pour de bon son empreinte au panthéon du genre.
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