Thirst Of Revenge - Annihilation Of Races
Chronique
Thirst Of Revenge Annihilation Of Races
Il y a encore quelques mois de cela, avant de poser mes oreilles sur ce « Annihilation Of Races », je n'avais jamais entendu parlé de Thirst Of Revenge. Le groupe espagnol (anciennement connu sous le nom de Cerebral Torture) n'en est pourtant pas à son coup d'essai puisqu'il a déjà sorti en 2010 un premier opus intitulé « The Beginning Of The End » sur le label ibérique Pathologically Explicit Records, s'en était suivi un EP, « The Instinct Of Evil Is Near » l' année suivante. Et le gus derrière tout cela, puisqu'il s'agit d'un one man band, n'est pas non plus un total inconnu étant donné que Carlos Mejias officiait au chant sur les deux premiers efforts de Human Mincer (« Embryonized » en 2002 et « Devoured Flesh » en 2005) avant de quitter le groupe en septembre 2006 et fait également partie des plus confidentiels Mind Holocaust et Engorged With Decadence. Sorti il y a maintenant presqu'un an, ce deuxième effort se révèle être une belle petite boucherie de death metal des familles, brutal à souhait et ficelé de riffs tranchants aux accents mélodiques certains.
Et pour ce qui est de la brutalité vous pouvez faire confiance à Carlos! Car passé une courte intro saccadée et un brin mélodique illustrant assez bien l'expression le calme avant la tempête attendez-vous à une déferlante de blasts pendant une bonne demie heure. En effet si la musique du gus possède d'autres atouts, son côté ultra brutal est la première chose qui saute aux oreilles dès le départ et si quelques passages plus lourds ou groovy viennent aérer le propos (« Devouring Human Scum » à 2'10, « Annihilation Of Races » à 1'05, « Spectral Sounds On A Quiet Night » à 1'20, « Rest In Pieces » à 1'29, « Death Does Not Forgive » à 2'24) ils se comptent sur les doigts d'une main tant le tempo reste bloqué en mode blast beat la plupart du temps. Heureusement que le drum programming est de qualité que ce soit dans le son comme dans son utilisation raisonnée, tout juste aura-t-on droit à de courts gravity blasts mais le reste pourrait parfaitement passer pour du jeu humain (d'un sacré bon batteur ceci dit!). Le seul défaut étant son mixage un peu trop en avant mais rien de bien méchant. En revanche concernant les guitares Carlos Mejias n'a besoin d'aucun artifice. Qualité première de ce « Annihilation Of Races », les riffs assénés par l'Espagnol témoignent d'une maîtrise et d'un talent de composition évidents. Toujours brutaux, façonnés de tremolos acérés, ils gardent pourtant quasi systématiquement une part de mélodie tantôt inhérente au riff lui même tantôt apportée par une ligne de guitare supplémentaire superposée au riff principal (l'excellente fin du titre éponyme en est un bon exemple ou encore « The Spell Of Evil » à 1'04). Difficile en tout cas de faire la fine bouche devant un tel travail de six cordes, certains riffs se révélant même particulièrement jouissifs (je pense en particulier à celui sur « Deprecated Homicide » à 28'' qui est un vrai orgasme pour les tympans!), le patron ayant également la bonne idée de ne pas abuser des harmoniques que l'on ne retrouve que sur le titre sus-cité. Mais les riffs ne sont pas le seul facteur de satisfaction puisque l'autre gros point fort de Thirst Of Revenge c'est le chant. Carlos Mejias possède en effet un growl étonnant et détonnant, d'une puissance remarquable (parfois doublé), bien grassouillet mais presque compréhensible et émaillé de quelques pig squeals heureusement assez rares. Il participe en tout cas grandement à l'impression de puissance dégagée par l'album et on peut également saluer le fait que le gus s'éloigne des lyrics gore/misogynes tellement nuls, dépeignant plutôt l'attaque de l'humanité par une entité extra-terrestre aux intentions visiblement peu amicales.
Véritable monolithe de brutalité, « Annihilation Of Races » souffre simplement d'un manque de variété sur la longueur, le maître à bord appliquant la même recette tout au long de ces neuf titres (« The End Of Existence » n'étant qu'une outro sonore sans grand intérêt) sauvés de l'indigestion par une durée bien calibrée de trente deux minutes. Ne vous laissez pas en tout cas rebuter par l'utilisation d'une batterie programmée dont le son est ici tout à fait acceptable (peut-être juste un poil trop mise en avant dans le mix) et qui ne gâche absolument pas l'écoute (elle est était déjà beaucoup plus irritante sur les extraits que j'ai pu écouter du premier opus « The Beginning Of The End »). Thirst Of Revenge est donc, vous l'aurez compris, une très bonne découverte et cet album aurait certainement figuré parmi les bonnes surprises de mon bilan 2011 si je l'avais découvert à temps. Mais vieux motard que j'aimais comme on dit dans le Gers, alors je ne peux que vous recommander l'écoute de ce « Annihilation Of Races » dont vous ne sortirez probablement pas indemne. A vos risques et périls!
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