Revoilà les prometteurs Islandais! Mais si, rappelez-vous,
Enslaved By Fear, en 2012. Petite tuerie de brutal death moderne, puissant et varié qui laissait présager du meilleur pour la suite. Beneath remet donc le couvert avec son deuxième album
The Barren Throne sorti fin avril, toujours sur Unique Leader et toujours superbement illustré par le talentueux Raymond Swanland. Changement par contre au micro puisque l'ex-Sororicide Gísli Sigmundsson a laissé sa place à un certain Benedikt Natanael Bjarnason (Azoic, Offerings).
Et la musique? Changement aussi? Pas vraiment.
The Barren Throne montre les mêmes qualités que
Enslaved By Fear. Et on ne va pas s'en plaindre! Les Scandinaves nous ont ainsi concocté onze nouvelles compositions dans la lignée de celles du précédent opus. Des compositions déjà bien mises en valeur par une production claire et limpide qui évite ce goût désagréable de plastique que dégagent souvent les formations modernes. Moderne, Beneath l'est assurément. Mais pas de saccades (à part un peu sur "Veil Of Mercy" vers 0'20, à éviter!) ou de core ici. Pas non plus de démonstration stérile de technicité. Le niveau technique du quintette est très au-dessus de la moyenne mais il n'en abuse pas. Le combo met plutôt tout son cœur pour composer des vrais morceaux avec des vrais riffs. Tant mieux d'ailleurs car ce
The Barren Throne se pose en véritable festival de riffs avec de nombreux changements à l'intérieur même des morceaux. Certains s'avèrent certes plutôt génériques ou moins intéressants mais la plupart se révèle inspirée et très convaincante. Non seulement parce que Beneath n'oublie jamais la mélodie et/ou le groove mais aussi parce que les Islandais font un gros effort de diversité. En effet, rares sont les groupes de brutal death à proposer une telle variété de jeu et d'ambiance. Tout en restant très cohérent en plus! Si le combo de Reykjavík passe heureusement le plus clair de son temps en mode pressé à base de blast-beats sur riffs véloces plus ou moins dark, il manie aussi quantité de rythmiques différentes sur quantité de riffs aux saveurs diverses. On peut citer ces breaks dissonants et blackisants qui rappellent le dernier Azarath ("The Barren Throne" à 1'21, "Unearthed" à 1'22), un "Chalice" marqué lui aussi par un peu de BM et avec un break en son clair fort sympathique, ou ce riff avec batterie à contre-temps à 1'55 sur "Iron Jaw", gros clin d'œil à Meshuggah aussi surprenant que pertinent malgré mon abjection pour les Suédois. Que dire aussi de "Sky Burial", longue pièce apaisante et poignante plus post metal que brutal death et pourtant drôlement bien réussie (superbe final acoustique!)? Mais c'est surtout ça Beneath en fait, du bourrin qui se laisse bercé par d'autres influences extérieures.
Si on reconnait facilement le groupe auteur d'
Enslaved By Fear, Beneath connait tout de même une progression sur
The Barren Throne. Une progression logique puisque ce nouvel album se montre plus ambitieux. Les compositions s'allongent, se font plus travaillées, deviennent plus épiques, encore plus variées et le quotient riff/morceau s'accroît, sans trop sacrifier à l'intensité indispensable à toute formation de brutal death. Voilà un groupe sûr de ses qualités et de ce qu'il veut et qui n'a pas peur de faire ce qui lui plait. Le résultat n'en est que plus convaincant. La preuve dès le long morceau d'ouverture "Depleted Kingdom" impressionnant de maîtrise et d'intelligence de composition. Et surtout un parfait condensé de ce que sait faire Beneath, de la belle intro en arpèges aux gros blast-beats qui bastonnent sévère en passant pas du thrashy et des leads inspirées (miam le solo vers la fin!). Malgré la diversité et le talent dont font preuve les Scandinaves, la durée de ce deuxième full-length, 53 minutes, reste toutefois trop longue à mon goût. Un album de brutal death, si varié soit-il, ne devrait jamais dépasser les trois quarts d'heure.
Cette durée excessive et les quelques coups de moins bien difficilement évitables vu la plâtrée de riffs servie seront les principaux défauts de ce
The Barren Throne sinon ô combien recommandable pour toute personne aimant son brutal death un tant soit peu éclectique. Car pour le reste, Beneath a vu grand mais pas trop grand pour ses pourtant jeunes épaules, confirmant ainsi une nouvelle fois tout le bien que l'on pense des Islandais. Voilà un album que rêverait de sortir Hour Of Penance et qui pourrait servir d'exemple à suivre pour toutes les formations modernes de brutal death. Un album qui impose la personnalité, la patte de Beneath et l'inscrit dans la durée.
The Barren Throne est cependant un sacré pavé qui demande de nombreuses écoutes pour en saisir la richesse. Il se montre toutefois efficace dès la première grâce à la qualité de ses riffs, la brutalité et l'intensité du propos (pilonnage régulier à base de blast-beats jouissifs qui sonnent magistralement, quelques tentatives de gravity aussi comme sur "Sovereign Carnal Passion" et "Veil Of Mercy"), son sens de la mélodie (plein de bons solos) et ses quelques touches de groove. Même le chant, point faible du premier opus, a été corrigé grâce au nouveau venu et son timbre plus puissant et charismatique. Oui, décidément, Beneath a tout ce qu'il faut pour se faire une place dans le monde pourtant saturé du brutal death.
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