Abdicate - Transcend Through Sacrifice
Chronique
Abdicate Transcend Through Sacrifice
Pas le plus connu des groupes américains de brutal death, Abdicate n'est pourtant pas le moins intéressant. À peine formé, le combo de Rochester sort en 2009 Forged In Ruin, premier full-length prometteur. Le quintette remet ça cette année, toujours via Sevared Records, avec un deuxième album portant le doux nom de Transcend Through Sacrifice et qui confirme sans peine le potentiel de cette nouvelle machine à tuer sur laquelle il va désormais falloir compter dans le paysage brutal.
Ne vous attendez pas non plus à une révolution toutefois, la musique d'Abdicate reste ultra classique. Mais quand c'est bien fait, on s'en fout, n'est-ce pas?! La pochette sanglante et le logo illisible laissent peu de place à l'imagination: Abdicate, c'est du brutal death typiquement US. Le groupe partage ainsi son temps entre ses deux passions. La première et la meilleure, les parties de blast-beats frénétiques. Et là les amis, ça ne fait pas semblant! Avec une production claire et puissante, une batterie qui claque bien et des riffs rapides de qualité très supérieure à ceux qu'on croise d'habitude dans le style ("Beyond Your Grasp" à 1'55, "Thoughtless Rapture" à 1'04, les débuts de "Dark Hands" et "Dormant Path", "Transcending" à 0'40...), je peux même vous dire que c'est particulièrement jouissif! Et presque pas de ces semi-blasts patauds à la con en plus! Le deuxième hobby d'Abdicate, moins jubilatoire mais très efficace également, ce sont les breakdowns slammisants. À nouveau (et même davantage) rien de bien original mais ces séquences bien gras et groovy accompagnées d'une basse vrombissante font un certain effet, surtout entre deux fournées de blasts. Pas d'affolement pour les allergiques, les slam parts restent bien énergiques et minoritaires par rapport aux blasts. Ce côté slam mid-tempo groovy rappelle le Devourment nouvelle génération ("Personal Introspection" à 1'18, "Beyond Your Grasp" à 0'36, "Dark Hands" à 1'25, l'ouverture de "Hymn Of Lament", "Dormant Path" à 1'52 et 2'25, "Savage Man" à 2'16, etc.) mais en plus inspiré, surtout allié aux passages blastés. Et un truc qui me rend dingue, c'est quand le groupe blaste sur des riffs moins rapides comme sur "Personal Introspection" à 1'47, "Dormant Path" à 1'31 ou les attaques initiales de "Untold Obligation", "Thoughtless Rapture" et "Savage Man". Abdicate rajoute aussi des rythmiques thrashy, ce qui diversifie un peu plus des morceaux tout de même assez calibrés et conventionnels. Autre atout de la formation, elle évite certains clichés inhérents au style. À première vue, cela ne semble pas le cas, mais des petits détails comme la non abondance d'harmoniques sifflées ou le chant guttural mais pas trop du nouveau grogneur Juan qui ne tombe pas dans la caricature (quelques croassements un peu nazes toutefois) et ayant en plus l'avantage d'être secondé par des shrieks convaincants, ont leur importance. Cela montre aussi qu'Abdicate est plus qu'un groupe de brutal death lambda. Énième preuve, l'excellent interlude acoustique "Resurrection Of Ancient War" qui propose un contraste "amusant" entre les jolis accords calmes et les hurlements de femmes dans le fond.
Transcend Through Sacrifice ne dure pas longtemps mais il fait du bien par où il passe. Cette durée éphémère (à peine 30 minutes) en est d'ailleurs un des fondements. Court, direct, brutal et ultra efficace, Abdicate ne laisse pas le temps de gamberger. Un véritable exutoire qui ne tombe pas non plus au ras des pâquerettes puisque les Américains montrent bien qu'il savent jouer et composer de vrais bons riffs. Pas l'album de l'année non plus mais devant un tel déferlement, vous ne pourrez faire qu'une chose: abdiquer!
| Keyser 19 Novembre 2011 - 1830 lectures |
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