Fleshgod Apocalypse (qu’on va tout de suite réduire à FA si cela ne vous dérange pas) avait impressionné à la sortie de
« Oracles » en 2009 par la qualité exceptionnelle de composition et la puissance de feu de sa section rythmique. Puis, en 2011, les Ritals nous avaient … impressionné une nouvelle fois par le buzz créé autour de leur second album,
« Agony », bien aidé en cela par le service marketing bien huilé de leur nouveau label Nuclear Blast, et un gimmick « on est des bourrins mais qui aiment la musique classique » très visuel. Musicalement, ça tenait aussi la route (les chroniques de mon ami Nikta vous le confirmeront) mais…. Ça n’avait plus rien à voir avec la perle qu’était
« Oracles ».
Et là, nous sommes en 2013, « Labyrinth » est sorti depuis quelques mois, l’album est digéré…et je suis…impressionné…par le plantage qu’il représente. Je suis même en état de choc. Explications ci-dessous. (Désolé si j’utilise beaucoup le mot « impressionné », mais j’ai un vocabulaire extrêmement réduit quand je suis en état de choc. Ou impressionné).
Quand j’ai dit à mes copains virtuels de la Thrasho Team que je m’occupais de « Labyrinth », on m’a vanné sur les nombreuses écoutes…parfois difficiles…que j’allais devoir y consacrer. En effet, j’y ai passé quelques heures, à le disséquer dans tous les sens, chercher là où ça allait, où ça n’allait pas…d’où le laps de temps écoulé depuis sa sortie et cette chronique, car pour un groupe qui me tient toujours autant à cœur, l’avis se devait d’être complet et argumenté. Ca vous change de mes habituelles chroniques ou live reports à l’arrache en plus, tant mieux.
Bref, « Labyrinth » est une purge, une vraie déception. Pourquoi ? Si vous l’avez écouté, vous le savez déjà en partie. En mettant d’office de côté « Elegy », « single » surpuissant et très similaire à ce que faisait déjà FA sur
« Agony », à savoir un DM particulièrement brutal et véloce, accompagné d’orchestrations symphoniques pour donner le change, la grosse majorité des titres de « Labyrinth » sonnent laborieux, poussifs (un comble !), et parfois carrément indigestes. Indigestes ? Oui, car on sent que FA a de l’ambition, une GROSSE ambition, et l’envie d’en mettre 3 tonnes et demie par chanson, avec une couche de chant lyrique, de l’orchestration en fond, un riff un peu bâtard au milieu, du blast au centre, du chant death avant et après, une structure non linéaire…Ok ok, tout ça sonne bien sur le papier, mais à l’écoute c’est comme quand on enchaîne les verres de sky à l’apéro : au début ça met de suite dans l’euphorie, mais on a vite fait de repasser à la bière. Et paie son mal de crâne le lendemain. « Labyrinth » c’est comme
« Agony » : au début ça met la patate, ça blaste, ça déboite, francheement rien à redire. Mais là où
« Agony » était composé d’individualités (= des titres ayant chacun leur personnalité, si l’on peut dire), « Labyrinth » est un bloc monolithique que tu t’enfiles d’un coup, ayez l’estomac et l’anus solide pour la suite…
La faute en est dû en partie à un mixage qui veut bien faire, mais qui n’a pas la qualité d’autres albums un peu similaires (de tête « Puritanical Euphoric Misanthropia » ou le dernier Septicflesh). Mais aussi à un côté « over the top », « too much » ou « j’en rajoute une couche quand bien même ça déborde déjà » qui fatigue vite et fait relâcher l’attention, subissant plutôt qu’écoutant l’album. Et pourtant j’en ai fait des écoutes attentives au casque.
Un autre problème évident à l’écoute est l’absence de cohérence dans la tracklist : « Kingdom », un excellent démarrage pour un titre d’intro qui met la patate mais vire vite au médiocre, un second titre mid tempo sans saveur, hop voilà « Elegy » qui est le meilleur moment de l’album, on enchaîne les titres mid-tempos ou blastés sans souffler.. tiens « Prologue », un intermède, hop « Epilogue » un peu mid-tempo je me la joue gothique avec ma chanteuse soprano, mais en fait je te remet vite du blast dans la gueule avec mon plus long morceau (« Under Black Sails », l’autre titre à sauver car faisant la part belle aux mélodies et possédant une partie instrumentalo-technique à compter de 3mn particulièrement savoureuse) et te ramène au port avec du piano, parce que c’est classe et que ça fait intello et mystérieux. Une coupure plus nette à mi-parcours aurait équilibré la tracklist et permis de reprendre un peu son souffle avant de repartir à 200 à l’heure, mais ce n’était pas la conception du groupe. Et pourtant j’en écoute des trucs bourrins, même si je chronique parfois du Paradise Lost.
Je ne m’étends pas sur d’autres caractéristiques de FA qui en gêneront certains, comme le chant heavy / clair de Fabio (pile ou face, on aime ou on déteste) ou la simplicité toute relative des riffs (on a fait le même procès à Septicflesh depuis sa nouvelle orientation, à mon sens si les mélodies sont apportées par un autre instrument, la guitare peut ne servir que d’accompagnement rythmique sans me déranger). Par contre, je vous rejoins tous sur l’inexistence de « beaux » solos, FA en est capable et certains parmi ceux d’
« Oracles » me font encore vibrer de plaisir les oreilles (« Requiem in Si Minore »).
Bref, « Labyrinth » est un album ambitieux, mais qui rate son effet. FA est un groupe talentueux auquel je porte un amour fou
(« Oracles » et
« Mafia » font ma joie à chaque écoute), mais qui peut donner beaucoup mieux que ce concept album raté. Et pourtant, la pochette et le concept sont sexy, mais pas suffisamment pour faire oublier les bourrelets disgracieux qu’elle cache sous sa mini jupe. Amis Italiens, on vous attend au tournant dans 2 ans et quelques avec un « Oracles ou Agony bis » si vous voulez, mais pas de « Back to the Labyrinth » please…
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