Bleedskin - Homicidal Therapy
Chronique
Bleedskin Homicidal Therapy
Décidément cette année 2024 aura été franchement prolifique pour nos voisins d’outre-Quiévrain qui ont vu nombre de formations bien énervées revenir aux affaires pour notre plus grand plaisir, car après les retours réussis de LIVING GATE et STORM UPON THE MASSES c’est désormais l’heure pour BLEEDSKIN de faire à nouveau parler la poudre quatre ans après un
« Blood Reign » très sympathique et couillu. Si le groupe basé en banlieue de Namur a mis le temps pour sortir ce deuxième album c’est à cause principalement d’une vaste réorganisation en interne, vu que pas moins de trois membres ont quitté le navire (et en prime le retour d’un ancien chanteur-guitariste désormais derrière la batterie) ce qui a ainsi provoqué un passage sous forme de trio, qui va avoir de grosses conséquences positives sur la qualité de l’écriture. Car si ce précédent chapitre comportait de bonnes choses son successeur va clairement être au-dessus, aussi bien du côté de l’intensité que de l’homogénéité qui ont grimpé d’un cran. En effet si on pouvait déjà entendre les influences d’ABNORMALITY et de DYING FETUS (sans oublier PYAEMIA et BENIGHTED) celles-ci vont être franchement plus présentes et arrivées à maturité... faisant ainsi un disque un peu plus moderne dans son approche mais également (et surtout) plus compact et brutal, tant l’obscurité et la sensation d’écrasement ne vont jamais relâcher leur étreinte tout du long de ces trente-et-une minutes qui filent à une allure folle.
Porté en prime par une production bien chaude et qui claque (mention spéciale à la caisse claire très sèche), ainsi qu’un gros travail sur les deux voix qui s’entremêlent régulièrement sur des titres qui comme précédemment ne s’éternisent nullement, ce long-format va tout de suite dévoiler son jeu avec l’imperméable et ultra-violent « Echoes Of The Past ». Balançant toute la panoplie du Death brutal d’outre-Atlantique le combo offre ici un tabassage en règle qui ne va pas laisser indifférent, entre son chant guttural hyper profond et cette violence débridée qui ne s’arrête quasiment pas histoire de montrer les muscles et marquer directement son territoire. Offrant ainsi la plage sans doute la plus vindicative et primitive de ce disque les Belges réussissent d’entrée à être efficaces (avant de confirmer cela par la suite), tout en variant légèrement leur propos à chaque fois afin de ne pas être rapidement linéaire. Preuve en est avec le remuant et dynamique « Deadly Chase » qui bien que conservant cette même base à fond les ballons va aussi dévoiler plus de plans massifs à la double pédale, qui vont se révéler parfaits pour secouer la nuque et étreindre l’auditeur jusqu’à la suffocation... le tout en misant sur un certain groove pour convaincre les récalcitrants permanents. Celui-ci va d’ailleurs rester régulièrement présent sur la durée, que ce soit sur le grand-écart ostensible de « Spread Your Venom » ou encore via le martial et équilibré « Purgatory » ainsi qu’avec « From Hunted To Hunter » remuant à mort... ce dernier proposant en prime (tout comme la plage précédente) des passages médium absolument redoutables.
Si tout du long la bande n’hésite pas à ralentir fortement la cadence elle va aller plus loin sur l’excellent « Murderous Madness » qui va se faire oppressant quand la batterie va appuyer fermement sur la pédale de frein, créant ainsi une ambiance ténébreuse et inquiétante qui prouve que l’entité est aussi cohérente sous cette version que quand elle lâche les chevaux effrontément. N’oubliant pas d’exploser quand il le faut ce moment montre cependant une attractivité différente mais tout aussi redoutable, tant on est imprégné par cette couleur encre à l’humidité impressionnante et d’où nul espoir de renouveau n’est présent pour notre plus grand plaisir. Et si tout cela va se finir plus classiquement avec les débridés et sauvages « The Reaper » et « Darkest Secret » (qui jouent sur un relatif équilibre délicieusement riche en boucherie et autres viandes diverses), on est là encore totalement sous le charme confirmant la réussite intégrale de cet enregistrement qui va faire passer ses auteurs à un stade supérieur.
En effet malgré la redoutable concurrence locale les Wallons livrent une performance sans failles confirmant largement les espoirs placés en eux, haussant le ton du côté de la furia comme de l’exécution qui se montre technique mais sans jamais en faire des caisses et qui garde une fluidité constante. Jamais lassants malgré leur style calibré et qui peut vite s’essouffler les trois musiciens ont envie d’en découdre et nul ne s’en plaindra tant l’énergie et la haine qui se dégagent de tout cela fait plaisir à entendre, décrassant les oreilles au plus profond du tympan en martelant un message qui va longtemps hanter les esprits. Il est désormais certain qu’il va falloir suivre avec attention les trois acolytes qui n’ont pas encore atteint toute leur maturité vu qu’ils en ont grandement gardé sous la semelle, ce qui est prometteur pour le futur tant il est difficile de rester attractif dans ce registre où il est facile de tomber à côté de son objectif initial. Désormais plus professionnels dans leur façon d’écrire comme d’enregistrer ceux-ci ont les armes pour rivaliser avec les ténors de leur royaume... comme ceux basés à l’étranger, on a hâte effectivement de voir de quoi ils sont capables mais ce qui est sûr c’est qu’ils semblent dorénavant bien lancés et qu’ils vont être difficiles à arrêter en cours de route. Comme d’habitude l’avenir le dira mais on ne peut être qu’être optimiste pour son futur et les prochains enregistrements qui arriveront on l’espère relativement vite, tant on a déjà hâte de reprendre une bonne grosse dose de tripes, de sang et de sauvagerie en tous genres avec la même délectation qu’ici.
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