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Modus Delicti - Nobody

Chronique

Modus Delicti Nobody
Claudio De Rosa est un homme très occupé: bassiste chez Septycal Gorge, patron du jeune label The Spew Records, tatoueur de talent et batteur chez Modus Delicti, rien que ça. L'an dernier le trio italien sortait leur premier EP éponyme après une succession de trois splits et ayant essuyé un large remaniement du personnel ainsi qu'un recadrage musical salvateur. Un an tout juste s'est donc écoulé entre cet EP prometteur et la sortie de ce premier album « Nobody » (référence à l'ex groupe dont le split vit naître Modus Delicti). Un an et un nouveau changement de line up puisque le bassiste Baffo (qui vient pousser les back vocals sur « Serial trip on acid ») a été remplacé par le dénommé Fetz. Etape éminemment importante que celle de passer l'épreuve du premier album. Et même si ce délai très (trop?) court entre les deux réalisation pouvait passer pour de la précipitation, j'espérais malgré tout ne pas être déçu par ces sympathiques transalpins dont « Modus Delicti » laissait déjà transparaître toutes les capacités. Pour être tout à fait honnête, je ne peux pas affirmer que ce « Nobody » m'ait totalement convaincu. Sans être réellement une déception, certains points noirs viennent malheureusement ternir le tableau, plus sur la forme que sur le fond.

En effet musicalement pas de changement notable à l'horizon. Si l'album démarre de manière assez surprenante mais totalement réussie avec cette petite intro mélodique, Modus Delicti ne tarde pas à envoyer la purée comme il nous y avait habitués. Leur mélange savamment épicé de brutal death et de deathcore ne faisant pas franchement dans la dentelle. Les fûts de Clod prennent même une sacrée roustée à grands coups de blasts, gravity blasts et de pillonage de double pédale. S'il n'est bien évidemment pas le batteur le plus impressionnant techniquement, son jeu n'en reste pas moins totalement adapté à la puissance de frappe déployée par le combo. Sur la base brutal death assez classique typé US avec harmoniques pincées, viennent donc se greffer quelques éléments plus deathcore (le break de « Guilty of appearance » à 55'' ou encore « The teeth collector » à 1'58) si bien que l'on se prend souvent à songer aux Américains de Dying Fetus. C'est notamment assez flagrant sur ces riffs plus mid tempo et bien accrocheurs que les deux groupes affectionnent (« Nobody's ferocity » à 1'12, « Family dinner » à 24''), et ce ne sont pas les growls bien gutturaux de Max qui viendront tempérer cette impression tant ils peuvent être rapprochés de ceux de John Gallagher. Il en découle une quasi disparition des aspirations grind du groupe (est-ce un mal?...), que l'on ne peut guère retrouver que dans la brieveté d'un « Never give up killing » et ses 44 secondes très in your face.

Alors, qu'est-ce qui cloche avec cet album? Premièrement, et principalement, la production. Enregistré dans le studio de David Billia (batteur de Septycal Gorge), « Nobody » souffre d'un son qui s'avère moins imposant que sur l'EP. Les guitares bien que plus grasses manquent légèrement de puissance, mais c'est avant tout le son de caisse claire casserolesque qui agace rapidement. Rien de totalement rédhibitoire, on finit par s'y faire mais admettez que pour un enregistrement fait dans le studio personnel d'un batteur ça la fout mal... L'impact de la musique des milanais n'en est qu' amoindri et c'est bien dommage! La deuxième faiblesse de cet opus est tout simplement sa durée: 23 minutes, c'est franchement trop court! D'autant plus lorsqu'on recycle deux titres du précédent EP, qu'on termine par une reprise (« Self perception veil » de leurs confrères Vomit The Soul) et qu'on s'accorde un petit interlude instrumental (« Beyond the mask », toute en arpège et très réussi au passage)! Cinq titres inédits pour un album, ça fait léger.

« Nobody » n'est pas un mauvais album, mais ces quelques insuffisances ne lui permettent pas d'atteindre un résultat à la hauteur de ses espérances. Ne rangez pas pour autant Claudio et ses sbires (depuis peu rejoints par le guitariste Uruk-Hai et le chanteur Alex, suite au départ de Max) dans le lot des groupes à éviter car mis à part cela leur musique reste tout à fait recommandable! J'espère simplement que le groupe sera suffisamment intelligent pour ne pas refaire deux fois la même erreur car lorsque je lis qu'ils ont ont déjà composé deux nouveaux titres et prévoient d'entrer en studio d'ici la fin de l'année j'ai envie de leur dire « Prenez votre temps les gars, prenez votre temps... »

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Modus Delicti
Brutal Deathcore
2011 - Comatose Music
notes
Chroniqueur : 6.5/10
Lecteurs :   -
Webzines : (4)  6/10

plus d'infos sur
Modus Delicti
Modus Delicti
Brutal Deathcore - 2005 - Italie
  

tracklist
01.   Triad of Bichat
02.   Nobodys Ferocity
03.   Family Dinner
04.   Guilty of Appearance
05.   Beyond the Mask
06.   Never Give Up Killing
07.   Serial Trip on Acid
08.   The Teeth Collector
09.   Self Perception Veil

Durée : 23'30

line up
parution
28 Juin 2011

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