Beneath The Massacre - Mechanics Of Dysfunction

Voilà une sacrée baffe. Dans les nouveautés que j'ai pu avoir à chroniquer en ce début d'année, il y a déjà du très bon, mais rien qui soit vraiment renversant. Si j'ai adoré le nouveau Aborted, Dying Fetus, et dans un autre style le Naglfar, chacun de ses groupes n'a fait au final qu'assurer ses arrières pour une nouvelle livraison de qualité, mais sans atteindre le statut d'exception… ce n'est pas non plus ce que réalise Beneath the Massacre (vous ne vous attendiez pas à ça hein :p), mais avec ce premier album suivant un EP déjà fortement prometteur, je pense sincèrement qu'ils vont eux marquer 2007 de leur empreinte, tant ce premier opus est d'une puissance sonore phénoménale.

Séparons tout de suite les camps : ceux qui aiment Cryptopsy peuvent aimer BTM. Ceux qui aiment Despised Icon peuvent y aller les yeux fermés. Ceux qui aiment Meshuggah mais trouvent le groupe trop « soft » peuvent aussi venir y aller. Et ceux qui n'aiment rien de tout ça ne lisent généralement pas Thrashocore… (non Mikael je déconne). Vous l'aurez compris en lisant ces quelques références, Beneath the Massacre ne s'adresse pas aux oreilles sensibles. Mais plutôt aux brutos, qui aiment leur Deathcore aussi carré qu'un Rubik's cube, aussi technique qu'une notice de meuble Ikea, et aussi synthétique qu'une boite de conserves « Saucisses Lentilles Leader Price » (testez, vous verrez ce que je veux dire)… J'insiste sur l'aspect synthétique de la production, assurée par Yannick St-Amand qu'on ne présente plus (Misery Index, Despised Icon…), et qui fait littéralement passer la batterie pour une BAR…or c'est bien un être humain, (même si le doute est possible), qui blaste, ou devrais-je pilonne pendant 30 et quelques minutes.

Ce son de batterie absolument dantesque et « in your face » ne plaira pas à tout le monde, mais franchement c'est quand même jouissif un tel son proprement surpuissant. Triggé à mort, Pro Tollisé comme jamais… mais ça cartonne ! Ce que certains reprochaient au groupe sur le précédent EP, à savoir les mélodies ultrasoniques façon « générique de jeu Super Nintendo » sont toujours présents, et c'est vrai que c'est de la pure branlette de manche…chaque titre se compose en définitive de 3 types de riffs, les blasts supersoniques sur fond death d'une part, les mélodies « consolesques » évoqués ci-dessus, à base d'arpeggios et autres sweepings complètement déments ; et des breaks aux contretemps renversants qui rappellent les grandes heures d'un Meshuggah. 2 passages méritent à ce sujet d'être inscrit dans les annales du genre : 1min31 sur « Society's Disposable Son » et le même timing sur « Modern Age Slavery », deux passages ou la rythmique syncopée et littéralement écrasante se mêle aux beuglements vengeurs d'Elliot Desgagnès pour deux courts moments de bonheur rythmique.

L'album est court (on atteint à peine les 30 minutes), mais cela suffit amplement pour se faire une idée. Idée selon laquelle, Beneath the Massacre nous a concocté un album absolument terrible au niveau sonore… mais qui pêche un peu au niveau des compos. En effet, si l'on en prend plein les oreilles avec grand bonheur, il faut bien admettre qu'aucune compo ne se démarque réellement du lot. On s'enfile le pavé, on essuie la bave sur le parquet, et on passe à autre chose, toutes pulsions agressives évacués… Mais difficile de faire écouter l'album dans son intégralité à un pote en lui assurant qu'on tient l'album Deathcore de l'année, car le genre suppose un minimum d'accroche et cet album, excepté les quelques passages précités, en manque quelque peu… On aurait aimé un peu plus de recherche dans les compos, mettre un peu de coté la surtechnicité de certains passages au profit d'une mosh part un peu plus accrocheuse qu'un simple Mi à vide (enfin, un Do plutôt j'imagine…) jouée sur des contretemps certes pas évidents pour le commun du mortel, mais un peu stériles au bout du 9ème titre. N'empêche que « Mechanics of Dysfunction » est quelque part la suite parfaitement logique d' « Evidence of Inequity », et qu'il promet de grandes choses pour le futur du groupe. Je ne peux pas encore crier au génie, mais pour une confirmation (ou révélation pour certains) d'un groupe à suivre de près, pas de soucis je signe. Dans le bilan de l'année pour ma part à coup sur :)

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