Kess'khtak - May Not Be The One You Want
Chronique
Kess'khtak May Not Be The One You Want (EP)
Sous ce nom barbare, une insulte en arabe signifiant littéralement la chatte de ta sœur, se cache un jeune groupe non moins barbare formé en 2007 à Genève. Après un split l'année suivante avec les Français de Juggernaut, les Suisses sortent en 2010 leur premier EP qui avertit dans son titre May Not Be The One You Want.
Par chance, la rencontre avec mes tympans s'est plutôt bien passée malgré les efforts répétés du combo pour les faire saigner. J'avais pourtant quelques appréhensions vu le nom du groupe et cette pochette affreuse typique des machins modernes qui n'ont pas trop de succès chez moi. Mais si la musique de Kess'khtak est effectivement moderne, je n'ai eu aucun problème pour accrocher au deathcore des Genevois. Attention, pas du faux deathcore moisi à base de mosh parts toutes les dix secondes. Non, KSK fait dans le rapide et le bourrin. Il y a bien quelques breakdowns ici ou là (le final de "Spasm" est d'ailleurs ultra jouissif avec ce riff monstrueux), le quintette n'oubliant jamais le groove, mais ce n'est pas ce que l'on retient vu qu'ils sont noyés dans les blasts. Ce May Not Be The One You Want se pose en effet comme une machine de guerre intraitable qui délivre à tour de bras des blast-beats dont la vigueur se trouve renforcée par la production puissante de Jéjé Lapin au Terrier 5 (Mumakil, Knut, Blockheads...). C'est ce que j'appelle de bonnes bases d'écoute. Un bon début donc qui évidemment appelle d'autres qualités. Non seulement KSK bourrine à tout va, résultant en une intensité presque grind, mais le quintette pimente sa sauce de riffs inspirés qui accompagnent les blasts. Un sens du riff rare dans un genre qui se limite souvent à jouer bête et méchant. KSK a en plus le bon goût d'envelopper ceux-ci d'une couche bien noire comme je l'aime. Cette combinaison délicieuse de blasts et de gros riffs sombres brutal death, les Suisses s'en servent souvent dès le début de leurs morceaux (le premier titre "Forgiveness Buried" qui ne s'embarrasse même pas d'une introduction, "Worldwide Genocide", "Warrior Of A Day", "Abject Object") histoire de coller l'auditeur au mur pour ne plus le lâcher. Je peux vous dire que ça marche et l'efficacité est telle qu'on ne voit pas passer les vingt minutes.
Vingt minutes trop courtes qui suffisent néanmoins pour se rendre compte du potentiel prometteur de Kess'khtak. Le groupe n'évite toutefois pas quelques égarements comme certains riffs plus bateau, moins inspirés, et a un peu oublié la basse dans le mix. On pourra également reprocher aux six titres leur côté trop monochromatique. L'homogénéité c'est bien, mais il est bon aussi de varier davantage les plaisirs. Ce que j'invite les Suisses à faire s'ils ont l'intention d'enchaîner sur un prochain full-length. Mais pour ce format court, KSK a mis dans le mille avec son brutal deathcore sombre aux accents grind redoutable. L'appellation deathcore peut faire peur à beaucoup de personnes (et on les comprend!) mais en ce qui me concerne, il y avait bien longtemps que je ne m'étais pas pris une petite claque par un groupe estampillé de la sorte. Il faut dire qu'on est très proche du brutal death et que les éléments deathcore restent à distance avec des mosh parts très peu utilisées et un duo de chanteurs, qui alternent entre growls et beuglements hardcore, classique mais efficace et contribuant à la brutalité et l'intensité de l'opus. Si des noms comme Inside Conflict, Mumakil (dont Tom le chanteur pousse la chansonnette en guest), Misery Index, Benighted ou Trepan'Dead vous parlent, m'est avis que vous pourriez trouver votre bonheur. Mais ne touchez pas à ma sœur!
| Keyser 22 Avril 2011 - 1834 lectures |
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