Nightshade - Wielding The Scythe
Chronique
Nightshade Wielding The Scythe
Habitué à vous saouler à propos de groupes obscurs de death mélodique suédois « nineties » (un pauvre album au compteur pour chacun), Nightshade et son unique Wielding The Scythe viendront quelque peu changer la donne (pas de 90's). Pourtant le groupe s'est formé en 1996 et œuvrait aussi dans un death/black mélodique typique de cette époque. La bande enchaînera les démos et le line-up évoluera à la manière de leur courant musical (vers un death mélodique moins « underground »). Un line-up qui parlera à certains adeptes de « suédoiseries » puisque l'hurleur Daniel Kvist était le bassiste de Sacrilege et le guitariste de Dragonland (tout comme le bassiste de Nightshade). Très peu d'informations autour de ces jeunes gens en tous les cas… Les Scandinaves partiront en 2000 enregistrer leur premier album au Studio Underground (Carnal Forge, October Tide, Terror 2000…) et signeront chez les transalpins de Scarlet Records.
Autant mettre de suite les choses au clair. Oui nous sommes en 2001. Oui beaucoup (trop ?) de groupes de death mélodique auront déjà submergé la scène metal. Et non Nightshade ne chamboulera aucunement le genre… Mais bien moins nombreux sont les groupes aussi efficaces. « Death mélodique » pas vraiment d'ailleurs. Le groupe mange à tous les râteliers du metal mélodique (nordique ou non). Black, death, heavy, thrash, folk (« Black Blood Deliverance »)…. Style bigarré saupoudré de nappes de claviers pour un léger côté symphonique (la gothique « Sanctum » et son chant féminin) voire retro 70's (le break « Moonlight in Chaos Shone » tiré d'un Amorphis). La comparaison avec Children Of Bodom brûle les lèvres (la pochette façon « Reaper » de Joe Petagno est plutôt explicite) même si les autres Finlandais de Kalmah me paraissent plus adéquats. Une musique directe globalement up-tempo qui agresse surtout les esgourdes par un déluge de mélodies colorées entêtantes (riffs et soli) assez ahurissant. « Limbonized », « Moonlight in Chaos Shone », « The Possessor », le tube « Exile », les accélérations orgasmiques d'un « Dödens Vik/Natthymn »…. Bref l'adorateur d'un tel descriptif en aura clairement pour son grade.
Mais il ne serait pas correct de résumer Wielding The Scythe à une juxtaposition de mélodies accrocheuses (effectivement bien présentes, c'est un fait) sans quelconque personnalité. Au-delà de musiciens loin d'être manchots, les compositions (une moyenne de 5 minutes) sont finement réalisées et amènent des structures aussi variées et riches que les styles percevables. Bien sûr cela ne suffira pas à réellement démarquer les Suédois de leurs influences, mais la qualité et l'efficacité sont là. Pour faire la fine bouche, on regrettera peut-être quelques expérimentations peu aguicheuses sur certains passages (« The Possessor », « Sanctum » ou « Black Blood Deliverance ») et un titre d'ouverture assez faiblard (« Lacrima Caelestis ») comparé à la suite. Mis à part ces points, le reste vaut son pesant de secouage de chevelure et de battement de pieds. Mission accomplie.
« Melting pot ultra catchy » et sans vraiment de temps morts, Wielding The Scythe devrait ravir les amateurs de metal extrême mélodique typé Scandinave. En ce temps moroses, il est désormais bien rare d'entendre des mélodies aussi accrocheuses… Le bon temps. Evidemment Nightshade se rapprocherait plus d'une compilation de groupes de l'époque mais l'on dénote tout de même un effort de composition qui tend à dégager un caractère différent de la masse. Malgré de très bonnes critiques et des titres déjà prêts pour un second opus, Nightshade se séparera en 2003.
| Mitch 18 Mai 2011 - 4773 lectures |
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