Crimson Moonlight - The Covenant Progress
Chronique
Crimson Moonlight The Covenant Progress
Crimson Moonlight est certainement avec Antestor (reformé il y a peu) l’un des groupes les plus connus de la scène « unblack metal » (black metal chrétien) scandinave. Une scène discrète (et boudée) comptant malgré tout de bonnes trouvailles metal en piochant bien dans les labels chrétiens (Endtime Productions ou Rivel Records). Crimson Moonlight en fait partie. La bande suédoise se formera en 1997 et sortira une première démo puis un EP (Eternal Emperor). Crimson Moonlight se cherche encore, passant d’un raw black metal à un black metal à tendance symphonique. Après de nombreux changements de line-up (allant presque au split), le groupe se stabilise, affûte son style et finira par signer sur le label suédois Rivel Records afin d’accoucher de son premier album The Covenant Progress.
Bis repetita, seule la musique ici m’intéresse, je ne rentrerai donc pas dans le débat stérile à propos du unblack metal. Sauf que contrairement à un The Forsaken (un bijou) d’Antestor beaucoup plus réservé, les paroles de Crimson Moonlight ne pouvaient pas être plus explicites quant aux croyances du groupe. Ceux ne vénérant que Belzebuth feront certainement une syncope en les lisant… Les autres ne focaliseront leurs oreilles que sur la musique. Une musique qui aurait bien du mal à passer en cours de catéchisme, le contraste avec ce qui est hurlé étant plutôt étonnant (la brutale « Eternal Emperor » tout particulièrement). Effectivement, Crimson Moonlight s’inspire pleinement de la scène black/death scandinave (satanique qui plus est) des années 90. Tous les ingrédients typiques sont présents (en plus de l’artwork et des photos du groupe) : un chant black modulé puissant, une batterie imposante et survoltée, des passages acoustiques, des riffs noirs entêtants en tremoli… Le groupe n’aura clairement rien inventé (nous sommes en 2003). Certes, mais les mélodies épiques d’un « Mist of the spiritual dimension », « Eyes Of Beauty », « A Thorn In My Heart » ne feront qu’une bouchée de l’adepte. La bande arrive à proposer des compositions riches et surtout accrocheuses, de quoi nous plaindrons-nous ? Le clavier des débuts n’est d’ailleurs pas totalement effacé, il ira soutenir avec merveille le reste des instruments (la très Thy Serpent « A Painting In Dark » ou le final instrumental façon « Warcraft » de « The Covenant »). Néanmoins l’on sent que Crimson Moonlight peine à trouver son style et à suivre une réelle ligne directrice. En plus de sa base black/death, le groupe ira piocher dans un metal moins raffiné (signe du prochain album) mais bien trop hésitant. Résultat, quelques baisses de régime (« Path Of Pain » en tête de liste) qui empêcheront de savourer pleinement ce premier album.
« Unblack metal » ? Oubliez. The Covenant Progress n’a clairement pas à rougir de sa brutalité et de sa noirceur. Nous restons musicalement dans un pur registre « black/death suédois » de bonne famille. Un très bon cru qui plus est ! Il ne révolutionnera en rien le genre mais son efficacité et la richesse des compositions sauront suffire à ravir bon nombre. Un premier album plutôt à part dans la discographie de Crimson Moonlight, la suite penchant d’avantage vers un death metal nettement plus direct et moins subtil (mais tout aussi redoutable).
| Mitch 24 Août 2011 - 3383 lectures |
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