On avait laissé Withdrawn sur le très prometteur
Skulls Of The Weak qui marquait une direction plus brutale et death metal pour le groupe, tout en conservant une certaine dose de mélodies. Trois ans se sont écoulés et les Bordelais ont bien grandi depuis. Preuve en est ce deuxième album,
The Strongest Will, tout juste sorti sur Great Dane Records qu'on remerciera pour l'envoi d'un CD complet en guise de promo, geste rare en ces temps maudits de mp3.
Nouveau label, nouveau logo et nouveau line-up avec l'arrivée de deux guitaristes (Michel Hoareau et J. Guellerin également préposé à quelques vocaux), ces changements présageaient-ils d'une évolution musicale radicale? On aurait pu le croire à entendre la rumeur faisant état d'une orientation plus black metal. La faute au maquillage sur les photos promos ou à la voix plus criarde? En fait, il n'en est rien, les frères Helwin restant seuls maîtres à bord. Withdrawn joue toujours du death metal, surtout influencé par la scène polonaise, Behemoth en tête, avec quelques tremolos mélodiques sombres qui me font penser à Azarath sur son dernier opus ("Dusk Of The Cursed" à 2'55 entre autres). Mais les Français ne se sont pas reposés sur leurs lauriers et ce
The Strongest Will diffère de
Skulls Of The Weak sur bien des points, tout en gardant le même objectif: cogner dur. Et
The Strongest Will cogne plus fort que son grand frère. Une plus grande brutalité bien mise en valeur par une production exemplaire puissante (un peu trop de réverb' sur les guitares toutefois) et les blast-beats à foison de Julien Helwin, alias Thyr d'Otargos. Des blasts qui portent à merveille des riffs infernaux très chouettes tels ceux de "Thy Decimator", titre d'ouverture qui fait très mal, "Hunt To Slaughter", "Ignominious Shell" ou "Oblivion". Autant de morceaux efficaces à mort! La radicalisation de la musique s'accompagne également d'une autre évolution notable: le chant. Les vocaux de Christophe Helwin se font désormais plus arrachés/écorchés, donnant à Withdrawn des petits airs de Spearhead sur son
Theomachia, rapprochement qui vaut également pour certains riffs blastés. On a vu pire comme comparaison!
Davantage de brutalité n'empêche pas d'écrire des morceaux variés. Withdrawn, grâce à un talent certain de composition, évite ainsi le piège de la monotonie en variant bien le rythme et les ambiances par le biais de breaks plus posés, de mid-tempos ou de plans dissonants ("Kingdom Nothing" à 2'19, l'outro "Anthem"...). Mais autant l'avouer tout de suite, les Girondins sont moins convaincants dans ce rôle de médiateur. Quelques exemples me font mentir comme le break mélodique au milieu de "Giant In Shadow", "Flesh Made Weapon" à 4'19 avec l'apport d'une petite mélodie sombre et de la basse (et puis ce refrain-titre à beugler comme un veau!) et surtout ce passage mélancolique très réussi à partir de 2'06 sur "Tombwomb". Mais dans l'ensemble, les séquences qui ne bourrent pas se révèlent plus quelconques. On le ressent bien sur "Dusk Of The Cursed" notamment, qui s'illumine dès que ça envoie la sauce.
Ce qui me fait dire que Withdrawn devrait encore davantage radicaliser son propos puisqu'il n'est jamais aussi efficace que quand il blaste. Ou alors composer des mid-tempos plus intéressants. L'ajout de mélodies comme avant par le biais de leads ou de solos serait aussi un moyen d'optimiser les morceaux. Et puis les gars, franchement, c'est quoi cette pochette?! Clairement, Withdrawn a encore une marge de progression conséquente. Mais ce que montrent les Bordelais sur
The Strongest Will est déjà suffisant pour confirmer le potentiel de
Skulls Of The Weak et ne prévoir que du bon pour l'avenir. Le groupe a gagné en assurance et en maîtrise et n'a pas à rougir face aux grosses cylindrées. Dans une scène française où les groupes de death metal bien burné se font rares en plus, Withdrawn a vraiment toutes ses chances. Continuez comme ça!
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