A la différence de nos chers hommes politiques déjà affairés à préparer les prochaines élections, les membres de Withdrawn savent, eux, tenir leurs promesses. A peine avaient-ils sorti leur première démo 5 titres
(« This is not therapy » - été 2005) qu’ils nous promettaient déjà un nouveau MCD, plus brutal et mieux produit. Sitôt dit, sitôt fait : en octobre 2006 paraissait « Tear v2.0 », un nouveau CD 4 titres, dans lequel Withdrawn tient tout ses engagements.
Sur le fond tout d’abord. Pour l’enregistrement et le mixage, Withdrawn a de nouveau eu recours au « 260 BPM Studio » ce qui présente un double avantage : on reprend plus vite ses repères et on connaît plus facilement les pièges à éviter. Il en découle une production bien meilleure que sur la précédente réalisation des bordelais, avec un gros travail au niveau de la batterie (nettement plus puissante) et un son de guitare beaucoup plus lourd, ce qui colle parfaitement à la nouvelle orientation musical du trio : alors que le côté aérien des guitares faisait ressortir les mélodies sur
« This is not therapy », ici, leur son très massif accentue l’impact des compos résolument plus typée death que sur le précédent MCD.
Ainsi, on n’est pas non plus déçu sur la forme. Le groupe nous promettait du couillu, on a du couillu. Bon, freinons quand même nos ardeurs : le changement n’est pas non plus ultra radical. Le style du groupe est instantanément identifiable, et, même si elles restent ici timides, les touches de black ou death mélodique qui enrichissaient la première démo pointent encore parfois le bout de leur nez. Mais, dans sa globalité, « Tear v2.0 » lorgne plus vers le death, celui de la scène death polonaise notamment. Ainsi, le tonitruant
Dance of the Worm nous procure cette même sensation de panzer dévastateur que l’on retrouve chez Vader tandis que
Chosen Translation évoque parfois le meilleur des compos du « Zos Kia Kultus » de Behemoth, avec, certes, un aspect mélodique beaucoup plus prononcé que chez les deux combos précités.
Suivant cette évolution, la voix de Chris fait elle aussi majoritairement place au registre death même si quelques réminiscences de chant black perdurent parfois comme sur
Synthétic Crown. Ben, quant à lui, fait montre d’un jeu de guitare très ouvert d’esprit, agrémentant ses (nombreux) riffs en tremolo picking tantôt malsains, tantôt très mélodiques, avec quelques lignes mélodiques estampilée « death de Göteborg » (
The Grear Worshipped New Soul) et des soli d’inspiration heavy traditionnel (même si ces derniers me paraissent moins inspirés que sur
« This is not therapy »). Enfin, et en toute logique, les parties de batterie défouraillent comme il se doit, Julien continuant de blaster comme un dément (avec plus de virulence que sur la première démo d’ailleurs). On notera au passage l’alternance bienvenue des tempos, le groupe sachant parfaitement distiller quelques moments d’accalmie entre deux passages hyper bourrins. Néanmoins, je ne peux m’empêcher de trouver que les tempos rapides conviennent mieux à la formation bordelaise. En effet, là où les 3 compos les plus rapides (les 3 premières en fait) sont de véritables tueries qui donnent inévitablement envie de se démettre la nuque,
Synthetic Crown, avec son tempo plus lent et lancinant, s’avère plus poussive.
Quoi qu’il en soit, et comme je le disais en préambule de cette chronique, Withdrawn ne déçoit pas avec cette seconde démo. Très homogènes, les compositions du groupe conservent cette maturité qui caractérisait déjà celles de la précédente démo tout en développant un aspect plus brutal que par le passé, ce qui ravira à coup sûr les amateurs de metal extrême, d’une part, parce que la meilleure qualité sonore de « Tear v2.0 » permet de mieux les apprécier, d’autre part, car elles s’avèrent parfaitement taillées pour la scène.
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