chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
94 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Blood Incantation - Starspawn

Chronique

Blood Incantation Starspawn
Révélé l’année dernière grâce à la sortie sur le label Dark Descent d’un EP particulièrement enthousiasmant intitulé Interdimensional Extinction (en plus d’un split en compagnie de Spectral Voice dont font parti ¾ de ses membres), les Américains de Blood Incantation sont aujourd’hui de retour avec un premier album extrêmement attendu, notamment par tous les amateurs de Death Metal un brin tarabiscoté à la Demilich, Timeghoul et autre Chthe'ilist. Autant vous dire que j’étais donc dans les starting-blocks depuis déjà un moment.
Intitulé Starspawn, celui-ci est une fois encore disponible via le label de Colorado Springs et ne compte à ma grande surprise que cinq titres pour seulement un tout petit peu plus de trente-cinq minutes. Je fais peut-être ma fine bouche mais j’avoue que je n’aurai pas été contre un ou deux titres supplémentaires. Enfin, ne boudons pas notre plaisir pour autant car contrairement à d’autres qui continuent de patienter, je n’aurai pas eu à attendre jusqu’au 19 août pour me glisser ce premier album dans les oreilles.

Aussi, malgré sa durée relativement courte, Starspawn réserve tout de même quelques petites surprises à commencer par un premier titre ambitieux qui s’étire sur plus de treize minutes. Le groupe qui nous avait déjà prouvé son originalité et son audace par le passé nous montre qu’il est encore tout à fait capable de nous surprendre quitte à nous laisser dans un premier temps quelque peu perplexe. Loin des schémas classiques de compositions, "Vitrification Of Blood (Part 1)" atteste de toute l’ingéniosité des Américains capables d’imaginer des morceaux techniques, complexes et tordus tout en laissant une impression naturelle de fluidité. Ainsi, malgré les idées qui se succèdent voir qui se chevauchent (on pourrait s’amuser à compter le nombre de plans qui s’enchainent), ce premier titre - qui servira probablement pour certains d’introduction à l’univers de Blood Incantation - constitue à n’en point douter la pièce maitresse (ainsi que la plus difficile d’accès) de ce premier album sans pour autant faire de l’ombre aux quelques titres qui le succèdent.
L’autre petite surprise concerne le titre "Meticulous Soul Devourment" que le groupe a imaginé comme un interlude semi-acoustique entre les trois premiers morceaux de l’album et le titre final Starspawn. Là encore le pari est plutôt risqué dans la mesure où la tentation est grande de se sentir flouer en voyant l’album "réduit" à "seulement" quatre titres plus un interlude. Mais peu importe, Blood Incantation n’est pas là pour répondre aux exigences de chacun et surtout aux normes quelles qu’elles soient. Aussi, "Meticulous Soul Devourment" sert à sa manière le propos des Américains qui se fait ici beaucoup plus simple et contemplatif. Une approche naturellement moins torturée et tumultueuse qui amène avec elle un certain apaisement bienvenue au milieu de ces quelques compositions tortueuses et alambiquées.

Au delà de ces deux points d’attention particuliers, Starspawn demeure fidèle au Blood Incantation de Interdimensional Extinction. Comprenez par là qu’il n’y a pas d’évolution particulière entre ces deux sorties et que ce qui faisait déjà le sel de son prédécesseur caractérise encore aujourd’hui dans les moindres détails ce premier album. Ainsi, sans pour autant donner le sentiment de stagner, les Américains reproduisent le même travail d’ambiance. Avec pour thème principal l’espace, ses étoiles ses planètes et ses mythes/vérités qui les accompagnent, Blood Incantation se plaît une fois de plus à avaler l’auditeur dans un espèce de trou noir terrifiant dont il ne faut pas espérer sortir indemne. Comme pour mieux parfaire cette atmosphère angoissante (le vide, l’inconnu, le silence et le froid), le groupe a opté pour un enregistrement 100% analogique. Si cela ne saute pas forcément aux oreilles, les écoutes répétées et au casque permettent tout de même de s’en rendre compte. Il y a dans les compositions de Starspawn une certaine profondeur supplémentaire ainsi qu’une chaleur bien particulière dans les notes et leur manière de résonner. Une atmosphère à l’ancienne que Blood Incantation continue d’entretenir avec brio et qui transparait même jusque dans le lay-out de l’album (photographie de chacun des quatre membres au dos de l’album, logo AAA relatif à l’enregistrement...).
Une production faussement rétro au service de riffs, de leads et de solos toujours aussi remarquables qui vous feront frissonner de plaisir tout au long de ces trente-cinq minutes incroyables. Quelque part entre Demilich, Timeghoul et Nocturnus, Blood Incantation se fend de moments de bravoures absolument jouissifs à vous hérisser le poil. Et ça commence bien évidemment dès "Vitrification Of Blood (Part 1)" avec ces leads en spiral (0:16) suivi par cette séquence infernale à vous vriller la tête (1:10) à laquelle vient se succéder ce soli diabolique (3:40). Mais j’arrête-là car il en est de même pendant encore près de dix minutes ! Et vous pensez que la suite ne peut pas être du même niveau ? Et bien détrompez-vous. Entre les riffs schizophrènes (0:48, 3:05), les boucles interminables (1:55, 2:37) et ce solo complètement possédé (2:15) de "Chaoplasm", le break sous acide (1:33 - merci les samples et les effets qui débarquent de partout dans le casque) ou celui beaucoup plus lunaire et tout en mélodie (2:53) de "Hidden Species (Vitrification Of Blood Part 2)", l’insoutenable paradoxe entre les riffs acoustiques a priori inoffensifs et l’atmosphère brulante et dévorante du bien nommé "Meticulous Soul Devourment" et enfin le riffing frénétique et en constante évolution d’un "Starspawn" tout juste interrompu le temps d’un dernier solo au feeling old school toujours aussi délicieux, il n’est pas question d’une quelconque baisse d’intensité ici bas.

Surtout que d’un point de vue rythmique, le Death Metal technique et tortueux de Blood Incantation ne fait pas spécialement dans la demi-mesure. Loin de sombrer dans une veine démonstration de force, la technique des Américains est ici mise à profit afin de créer un ensemble original, cohérent et paradoxalement tout à fait imprévisible. Certes, les écoutes répétées vous permettront de voir venir certaines choses mais depuis deux mois que j’écoute ce disque de manière régulière, je continue de découvrir quantité de séquences, d’enchainements, de breaks ou d’accélérations que je n’avais pas complètement, voir même pas du tout, remarqués/assimilés jusque-là. Tout ceci se fait avec beaucoup de fluidité et surtout avec un groove toujours aussi efficace. D’ailleurs, Blood Incantation s’est doté depuis l’année dernière d’un bassiste à temps plein en la personne de Jeff Barrett (Spectral Voice, ex-Velnias). A la différence de Damon Good, le son de son instrument est ici plus rond et légèrement moins saturé. Si cette basse se fait peut-être moins facilement remarquer, elle n’en est pas moins frétillante pour autant. Quel panard de se faire retourner l’estomac par ces notes dynamiques et tout en rondeurs ! Enfin, et parce que je ne vais pas vous tenir la jambe trois plombes au sujet de Blood Incantation, évoquons le temps de quelques lignes le chant de Paul Riedl. Son growl puissant, profond et en même temps légèrement arraché fait rapidement la différence grâce à des intonations intéressantes et personnelles qui sortent quelque peu de l’ordinaire.

A la lecture de ces trop nombreuses lignes, je pense que vous aurez saisi la pleine mesure de mon enthousiasme face à ce premier album de Blood Incantation. Déjà plus qu’emballé par un Interdimensional Extinction original, envoûtant et terriblement efficace, j’attendais de Starspawn qu’il soit au moins aussi bon. Pari réussi et même haut la main tant le résultat final surpasse ce premier EP pourtant déjà irréprochable. Avec ce premier album, les Américains de Blood Incantation élèvent leur niveau de compositions, construisent encore un peu plus leur personnalité, prennent de sacrés risques (avouez que c’est quand même assez couillu de proposer un album de seulement cinq titres, de le faire débuter par un morceau à tiroirs de plus de treize minutes et d’y coller dix minutes avant la fin un interlude acoustique instrumental) et (re)mettent au goût du jour une certaine idée du Death Metal technique à l’époque où la surenchère, la quête de brutalité et le trigge n’était pas encore au cœur de l’équation. Album de l’année ? Me concernant, il se classe aisément dans cette liste en compagnie du premier album de Chthe'ilist.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Blood Incantation
Death Metal
2016 - Dark Descent Records
notes
Chroniqueur : 9/10
Lecteurs : (20)  8.53/10
Webzines : (14)  7.79/10

plus d'infos sur
Blood Incantation
Blood Incantation
Death Metal - 2011 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Vitrification Of Blood (Part 1)  (13:38)
02.   Chaoplasm  (05:43)
03.   Hidden Species (Vitrification Of Blood Part 2)  (07:10)
04.   Meticulous Soul Devourment  (04:20)
05.   Starspawn  (04:28)

Durée : 35:19

line up
parution
19 Août 2016

voir aussi
Blood Incantation
Blood Incantation
Hidden History Of The Human Race

2019 - Century Media Records / Dark Descent Records
  
Blood Incantation
Blood Incantation
Luminescent Bridge (Single)

2023 - Century Media Records
  
Blood Incantation
Blood Incantation
Interdimensional Extinction (EP)

2015 - Dark Descent Records
  
Blood Incantation / Spectral Voice
Blood Incantation / Spectral Voice
Blood Incantation / Spectral Voice (Split 7")

2015 - Bleak Recordings
  
Blood Incantation
Blood Incantation
Timewave Zero (EP)

2022 - Century Media Records
  

Essayez aussi
Abysmal Dawn
Abysmal Dawn
Leveling the Plane of Existence

2011 - Relapse Records
  
Faceless Burial
Faceless Burial
Grotesque Miscreation

2017 - Blood Harvest Records
  
Amputation
Amputation
Slaughtered In The Arms Of God (Compil.)

2020 - Nuclear War Now! Productions
  
Dødskvad
Dødskvad
Krønike II (EP)

2022 - Caligari Records
  
Sonne Adam
Sonne Adam
Transformation

2011 - Century Media Records
  

Album de l'année
Albums de la décénnie
Soulfly
3
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique
Campaign for Musical Destruction Tour 2024
Master + Napalm Death + Pri...
Lire le live report
Monolyth + Përl + Nemost
Lire le live report
Electrocutioner
False Idols
Lire la chronique
Kaos 696 Winter War 2024
Helldrifter + Impiety + Nihilo
Lire le live report
Acid Force
World Targets In Megadeaths
Lire la chronique
Eradikated
Descendants
Lire la chronique
Bilan 2023
Lire le bilan
The Bleeding
Monokrator
Lire la chronique
Les Sakrif'or BLACK METAL 2023
Lire le podcast
Endless
Hand of God
Lire la chronique
Spit Your Hate
United (EP)
Lire la chronique