Black Sheep Wall - No Matter Where It Ends
Chronique
Black Sheep Wall No Matter Where It Ends
Ahem. J’ai évoqué dans ma chronique du dernier album de Will Haven l’intelligence dont ont fait preuve les Poulidor de Sacramento en décidant d'abandonner en partie cette lourdeur ayant fait leur succès pour aller dans une direction où l’ambiance tient une large place. C’est que la scène du « fat post hardcore » (Hé oui ! Rien de sludge là dedans - ou si peu…) a depuis quelques temps pris des proportions aussi grosses qu’une première corde d’un guitariste d’Admiral Angry au point de révéler des défauts proches de la junk food : consistant, mais se baser seulement sur une sauce relevée et un gros bout de steack pour combler l’appétit finit par transformer les repas accumulés en séance de combat libre « bouche VS lunette des toilettes ». Fight.
Avec No Matter Where It Ends, le clapet anti-retour est battu dès le premier round. Trop c’est trop ! À peine le temps de chercher à se remémorer le nombre de canaux du plaisir qu’avait libéré I Am God Songs que s’affiche le soucis majeur de ce second essai : comme Gaza et son He Is Never Coming Back succédant à un I Don’t Care Where I Go When I Die bâtisseur, Black Sheep Wall tombe dans l’écueil de « l’enclume pour l’enclume », ce qui ne serait pas un problème en soi si celle-ci n’appartenait pas au domaine public depuis quelques années. En effet, de nombreux forgerons sont arrivés, et des bien plus masochistes qu’un intéressé finalement pas si méchant qu’il pouvait en avoir d’abord l’air. Ici, le groupe de Californie perd sur les deux plans : leadership contesté et inventivité licenciée par des compositions linéaires rapprochant d'un confondant décalque le parallèle fait entre certains morceaux (« Agnostic Demon », « Black Church » et « Personal Prophet »). À ce titre, le plus flagrant exemple de cette monomanie virant à la monotonie se trouve chez un hurleur qui… bah, hurle, sans raison autre que l’appui, obligeant les plus endurants à abandonner l’écoute avant la fin de l’heure que dure ce disque.
Un contexte défavorable pour Black Sheep Wall donc, qui n’arrive pas à trouver une échappatoire que d’autres ont su emprunter (citons de nouveau Will Haven et les claviers de Voir Dire mais aussi Elitist et ses œillades au Death metal, les jouissifs Haarp et The Abominable Iron Sloth et leur musculeuse bêtise, This Gift Is A Curse et son incroyable… oups, on devisera sur le hold up d'I, Guilt Bearer en temps voulu !) et souffrant également d’une baisse en qualité intrinsèque : pas d’aérations en chant clair à la « Myolden » et peu de passages ambiant et electro permettant de respirer sur No Matter Where It Ends (des rappels aux interludes d’I Am God Songs ne surgissant qu’en toute fin avec « Cognitive Dissonance » et « Flesh Tomb »), malgré quelques moments où les guitares quittent leur son souterrain pour s’élever au niveau de trottoirs presque tristes, ce « presque » n’est que trop présent pour quelqu’un qui en a assez d’être « presque » malmené, « presque » écrasé puis totalement ennuyé par des titres dont les longs formats manquent d’une atmosphère justifiant leur surface rectiligne. Une tendance à faire s'éterniser les riffs que les Ricains avaient déjà auparavant, et dont la trop grande présence ici finit de transformer leur bruit en inutile vacarme.
Inutile de s’appesantir (…non, rien) sur une œuvre ayant oublié la différence entre taper fort et taper juste pour créer un vide où aucune émotion ne transparaît, pas même son absence. On retiendra les ouvertures de « Liminality » et « Torrential » aux mélodies froides intéressantes ainsi qu’une production (évidemment) surpuissante rendant n’importe quel subwoofer obsolète mais rien n’empêchant de se dire que No Matter Where It Ends aurait tout de même dû penser à l'arrêt. Dommage.
| lkea 8 Avril 2012 - 2040 lectures |
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