Vorkreist - Sigil Whore Christ
Chronique
Vorkreist Sigil Whore Christ
J’ai tellement la bave aux lèvres en attendant les nouveaux opus de Blacklodge et Merrimack que j’en ai presque oublié de vous parler du nouveau Vorkreist. Pourtant le lien paraissait évident : St Vincent de Blacklodge au chant (et à l’écriture), et A.K. et EsX de Merrimack aux guitares. On peut dire que la scène Black Française ne chôme pas et ce n’est certainement pas moi qui vais m’en plaindre… Vorkreist est un super-groupe, formé de membres qui viennent eux aussi de plusieurs groupes. On repérera la fameuse LSK connue pour ses travaux dans Hell Militia ou Antaeus, mais aussi D.Terror lui aussi dans Hell Militia. Enfin bref, le Black Français c’est un peu comme une cérémonie de récompense du milieu porno : tout le monde copule avec tout le monde, ou plutôt tout le monde fait un groupe avec tout le monde dans le cas qui nous intéresse.
Enfin l’important ce n’est pas vraiment ça, c’est plutôt la musique gravée sur le CD. Vorkreist avait déjà du se présenter une fois au tribunal correctionnel des tueries pour son « Sublimation XXIXA », grand disque s’il en est. Après un « Sickness Sovereign » un tantinet en dessous, j’attendais ce Vorkreist avec une impatience non dissimulée, certes moins forte que pour le Blacklodge ou le Merrimack mais quand même. Il faut également savoir que Vorkreist à construit son succès sur la recette de « Sublimation XXIXA », à savoir un black-death possédé et sans interruption, mais également bien branlé et très loin d’être lassant.
Un beau-matin, « Sigil Whore Christ » a donc déboulé dans ma boîte aux lettres (enfin pas vraiment, j’ai été obligé d’aller le chercher à La Poste, hein salaud de facteur qui vient jamais sonner !). Le moins que l’on puisse dire c’est que l’artwork est joli. Anthracite, or et rouge sang, vraiment rien à dire : l’objet envoie la purée. De plus le packaging est complet avec un livret plié qui fait office soit de poster sur la cabbale ou de recueil de paroles liées à un concept visiblement bien fouillé. En plus, les fans d’humour à la Raymond Devos auront sans doute remarqués que « Whore Christ » sonne un peu comme « Vorkreist ». Bon, je ne sais pas si c’est moi qui fais de la capillo-traction ou si c’est volontaire, mais bon c’est tout de même remarquable.
Autant aborder tout de suite le sujet qui fâche car ce nouveau Vorkreist va susciter des divisions parmi les amateurs du combo. Vorkreist revient et même si c’est toujours le même genre, Vorkreist revient en plus rock’n’roll. Alors on se calme, on évite de trop vite hurler à l’infamie et de bruler son CD fraîchement reçu ou d’annuler sa commande en cours. Vorkreist est plus « heavy » que ce qu’il a pu être, c’est un fait mais pour autant le pari est risqué et il mérite qu’on s’y intéresse un peu.
Déjà le premier gros changement, ce sont des solis nombreux et heavy au possible. Alors des solis mélodico-heavy, ça fait tout drôle dans du Black-Death au début, mais finalement on s’y fait je trouve. Surtout qu’ils apportent parfois un petit feeling pas dégueulasse, voire sympatoche. Alors on est tous d’accord sur le fait que Vorkreist n’est pas vraiment fait pour être sympathique. Rassurez-vous un tantinet, l’album conserve un côté Orthodox Black/death prononcé, à savoir que le groupe sait toujours balancer des parties violentes et agrémenter ses titres de samples bien immatriculés dans le style Satan.
Alors ce parti pris ? Réussi ou pas ? Bah oui et non en fait, mais quand même plutôt oui.
Dans les réussites assurées, on nommera « Dominus Illuminatio Mea » la réussite avec un grand « R » de ce disque, gonflée de ses riffs 100% efficaces, de son feeling heavy réussi et de ses ambiances finales géniales. En gros c’est le titre qui tue et c’est aussi la synthèse parfaite de ce que Vorkreist a voulu faire ici. On citera aussi l’excellent dernier titre « Scalae Gemoniae » ou le simple mais constant et brut de décoffrage « Maledicte ». Si il n’y a pas de mauvais titres dans ce « Sigil Whore Christ », le problème réside dans la sensation de redondance d’autant plus surprenante que Vorkreist évitait sans difficulté ce piège sur le –pourtant plus jusqu’au-boutiste- « Sublimation XXIXA ». Parfois on se perd un peu dans quelques longueurs et même si ce n’est pas bien méchant, l’intensité globale en prend forcément un coup.
Avec « Sigil Whore Christ » Vorkreist a joué à un jeu dangereux : incorporer un feeling classique à un Black/Death satanique. Si je pense que Vorkreist va perdre quelques fans en route (mais sûrement en gagner des nouveaux par la même occasion…), je me range dans la catégorie des gens qui accueillent bien ce nouvel opus. Malgré les quelques longueurs, le Vorkreist nouveau reste pour ma part un disque agréable et correct. Une semi-réussite qui aurait gagné beaucoup à être partiellement raccourcie.
Vorkreist a joué à un jeu dangereux et Vorkreist a sûrement perdu quelques jetons dans la course, mais ce dernier quitte la table la tête haute. Ouf !
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