Ritual Day - Devila Grantha
Chronique
Ritual Day Devila Grantha
La curiosité serait un vilain défaut. Et bien que j’aime découvrir de nouvelles formations, c’est effectivement ce que je me suis dit, brièvement, en écoutant RITUAL DAY. Je suis tombé dessus par hasard et je me suis hâté d’acheter Devila Grantha sur leur bandcamp juste parce que j’avais envie de goûter à du « melodic black metal » chinois. Sauf que voilà, ces compositions ne correspondent pas vraiment à ce que j’appelle du BM mélodique. Ou alors nos amis chinois n’ont pas la même notion que moi. Bon, c’est vrai qu’il y a des mélodies. Et c’est vrai que c’est du black metal. Mais il y a aussi de fortes louches de death et le résultat m’a à plusieurs reprises fait pense à BEHEMOTH version 21ème siècle. Niveau influence, pas qualité.
Ma curiosité m’a donc joué un tour, mais c’est plutôt ma naïveté qui est à blâmer. Il faut que je me décide à vivre avec mon temps, et que je me mette à écouter des extraits avant de payer quoi que ce soit. Du coup, une fois la déception « étiquettementale » passée, j’ai pu replonger dans ce deuxième opus et constater qu’il a des qualités, qu’il est bien mené, et sûrement pas raté.
Ainsi, RITUAL DAY a décidé de se vouer au metal extrême et a bien compris les ficelles du genre. Il s’applique et ne fait pas du tout pâle figure. Ne nous emballons pas trop vite cependant, il est encore loin de se hisser parmi les cadors du genre, mais il est appliqué et parvient à faire bouger la tête pendant près de 50 minutes. Les morceaux vont droit au but et font en moyenne 4, 5 minutes. Pris un par un ils s’écoutent donc sans encombre, mais il y en a tout de même 11, et là, écoutés d’une traite, il arrive qu’on ait envie de passer à autre chose.
L’album aurait pu aussi glisser un peu plus d’ambiances chinoises. Il y a quelques apparitions qui trahissent leur nationalité, comme l'intro de "Jhator" en écoute à droite et le final acoustique de « Dark Realm », mais trop peu à mon goût. Après, je comprends que les musiciens ont envie d’éviter les clichés et de ne pas mettre les mêmes gros sabots que CHTHONIC, mais vu le rendu, réussi, je me dis qu’ils auraient pu jouer un peu plus sur leurs origines.
Au final, RITUAL DAY s’écoute bien. Pas nécessairement avec attention tout du long, mais il passe idéalement en fond quand on surfe sur le net, fait sa popote, lit ses comics. Les titres qui accrochent le plus l’oreille sont « The Dead Sea Boundless » qui incorpore un chœur féminin sur le refrain et « Cursed Land » avec son côté plus ritualiste.
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