Darkened Nocturn Slaughtercult - Nocturnal March
Chronique
Darkened Nocturn Slaughtercult Nocturnal March
Un peu d’intégrité ne fait pas de mal.
Les intégristes du Black Metal et tout ce qui va avec, ce n’est pas trop mon truc, mais force est de constater que je trouve séduisant un groupe qui campe sur sa ligne de conduite. Archgoat, Patria, pour ne citer qu’eux, font partie de ces groupes que je respecte pour leurs convictions et leur façon de voir un style qui ne bouge pas d’un iota.
Darkened Nocturn Slaughtercult. Un patronyme qui claque et qu’on retient, c’est le moins qu’on puisse dire. N’importe quel aficionados du Black Metal est un jour tombé, lors d’une ballade sur Youtube, sur le live de ce groupe intitulé « The Dead Hate The Living ». Le visionnage de ce live a du entraîner l’habituel « Haann, mais c’est une fille !! ». Mais Darkened Nocturn Slaughtercult (que je vais abréger en D.N.S., pour plus de commodité et à cause de ma flemme légendaire) ce n’est pas qu’un bon live avec une blonde qui s’égosille. D.N.S. fait partie de ces groupes qui ne changent pas, qui restent volontairement undergound jusqu’à l’os, et qui sont intègres aux Black Metal depuis maintenant quinze ans de carrière et quatre albums au compteur.
Pour parler un peu de ce groupe, nous allons nous intéresser à leur deuxième album, « Nocturnal March », sorti en l’année 2004 et en autoproduction (TRUE, je vous dis !). « Nocturnal March », c’est neuf titres, dont deux interludes, qui démontent tout sans trop se poser de questions. L’artwork annonce la couleur, avec un logo tout ce qu’il y a de plus Black et des images en corpse-paint couplée à des scénettes médiévales. Pas de surprises, on sait très bien ce qui va nous tomber dessus dès le premier titre.
Le disque nous offre donc une ouverture qui mêle les poncifs du genre, couplant un petit sample horrifique qui disparait bien vite pour laisser la place à des riffs tout droit sortis de la plus ancienne des cryptes ayant fait la gloire Black Metal traditionnel. Le disque bénéficie d’une production à tout épreuve, sale pour honorer la tradition, mais ne manquant pas de puissance ce qui est appréciable pour mieux se délecter de la déflagration qui nous est offerte par le quartet teutonique. Le batteur enchaîne les blasts, qu’il couple avec des rythmiques que l’on a déjà entendues sur le premier Immortal par exemple. La basse ne fait pas de grandes folies instrumentales, mais quand elle se permet de glisser une petite fantaisie, c’est souvent avec une grande réussite, comme sur le break de « Through Rotting Stench ».
Alors dis comme ça, vous devez vous dire : « Oui, encore un énième album de Black Metal générique et sans véritable attrait ». Sauf que là je vous arrête tout de suite, D.N.S a ce petit plus que les autres n’ont pas. Je ne sais pas si c’est parce qu’Onielar fait des rituels avec les autres membres du groupe, ou si c’est parce qu’ils sont réellement possédés et que leurs âmes sont bannies à jamais de notre Terre, mais D.N.S distille ce feeling incroyable. Un feeling qui fait, par je ne sais quelle magie, que chaque titre et chaque riff sonne comme l’essence la plus pure d’un style pourtant si souvent bondé de clichés. Il y a une étincelle de conviction qui s’allume dès le début du disque et ne s’éteint qu’à la fin. Tout ceci affirme haut et fort que Darkened Nocturn Slaughtercult n’est pas un groupe de poseurs à la con mais bel et bien un combo qui vit sa passion pour cette musique. Et ça, quand on en voit passer des vertes et des pas mûres à longueur de temps, croyez-moi bien que ça vous réconcilie avec tout un style. Attendez-vous à retrouver ici l’osmose parfaite entre tradition et respects des pères, qui concilie titres haineux et passages plus ambiancés ( cf : le titre éponyme, synthèse parfaite du style de D.N.S et au demeurant excellent !).
Merci Darkened Nocturn Slaughtercult. Merci de nous prouver que le Black Metal traditionnel, galvaudé, raillé et pourri par des groupes ou des fans miteux, peut encore nous offrir quelque chose de grand. Il y a certaines choses qui ne s’apprennent pas, comme le feeling inné ou la dévotion, et pour le reste, il y a la patience, le travail, la passion et l’intégrité.
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