Carnal Lust - The Hate Complete
Chronique
Carnal Lust The Hate Complete
CARNAL LUST. Un patronyme à faire fuir le chaland venu chercher sa dose de metal pour les masses, à choisir yeux fermés et narines bouchées entre CALIBAN, COAL CHAMBER ou encore CHIMAIRA. Des photos promotionnelles sanguinolentes à souhait, à faire passer les garçons boucher de BLOOD DUSTER pour des apprentis viandards, tout juste bons à faire décongeler des aiguillettes de poulet. Ajoutez à cela un intitulé de programme fleurant bon la référence à papy OBITUARY et quelques extraits grassouillets picorés ça et là sur la toile (sans oublier les alléchantes chroniques du patron, qui remontent à la préhistoire du site), et vous obtenez sans nul doute un bon produit old school comme les affectionnent les vieux de la vieille, raison pour laquelle « The Hate Complete » a atterri dans des filets déjà bien garnis en la matière. Nouvelle bonne pioche de death graisseux après GENITAL GRINDER en début d’année ?
Pour tout dire, malgré un fond de jeu ancré dans un death metal typiquement nineties, « The Hate Complete » s’éloigne sensiblement de ce à quoi je m’attendais, comme en témoigne une « Sepulcrum » languissante où L. Chuck D. (NO RETURN) attaque fort : chant clair sur rythmique moderne, on a connu plus brutal comme entrée en matière ! Et si la suite rassure tant bien que mal l’amateur de sensations fortes (« Vae Victis », « Vade In Pace »), ce troisième effort studio de CARNAL LUST est tout sauf facile d’accès, tant le groupe s’escrime à balader ses fidèles d’une chapelle musicale (LOUDBLAST période « Fragments ») à une autre (death mélodique made in Göteborg), au gré d’un album concept qui a eu bien du mal à voir le jour. Plantés par leur maison de disque en 2010, ses géniteurs se sont retrouvés avec l’album sous le bras jusqu’à ce deal récent avec Great Dane Records, qui leur permet de proposer un matériel sensiblement différent que le death plus traditionnel de
« Whore Of Violence » ou « Dawn Of The Hatred ». S’appuyant sur la versatilité d’un L. Chuck D. passant sans coup férir d’un registre criard à du growl plus classique –
sans oublier quelques incartades de chant clair plutôt honnêtes – CARNAL LUST joue donc ici la carte de l’éclectisme. Un parti pris casse gueule qui s’explique par la nature première du projet, bande originale d’un film n’ayant finalement jamais vu le jour. Ça ne vous rappelle rien ? « Death’s Design » peut être ?
A cette différence près que les musiciens de CARNAL LUST, malgré toute l’application et le savoir faire dont ils font preuve (bons solis, interprétation tout ce qu’il y a de plus carrée), n’arrivent pas à la cheville du mentor de DIABOLICAL MASQUERADE. Pas assez intense pour les fans de death pur et dur, sans doute trop extrême pour les autres, cet opus ambitieux mais trop décousu aura du mal à faire son nid ailleurs que chez les aficionados de l’étrange, toujours en quête d’un objet musical non identifié. Et pour ceux qui comme votre serviteur n’attendaient de « The Hate Complete » qu’un sympathique exutoire pour brutes décérébrées, attendez vous à être saisis dans la même mesure qu’un fan de série B venu voir
The Expendables 2, et qu’on a sournoisement redirigé vers le dernier Gaspar Noé faute de place !
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