Exordium Mors - The Apotheosis Of Death
Chronique
Exordium Mors The Apotheosis Of Death
Encore une fois, c'est une belle pochette qui m'a poussé à la découverte (et encore ce n'est qu'une partie d'un artwork splendide bien plus ambitieux, allez zieuter sur Facebook!). Ça et la comparaison avec Deströyer 666. Quand on me prend par les sentiments, je ne peux pas résister! Je n'en ai même pas envie d'ailleurs. Et j'ai bien fait de toute façon car ce premier full-length d'Exordium Mors s'avère une belle petite tuerie.
Formé il y a dix ans mais passé jusque là en dessous de mon radar, le combo nous vient de Nouvelle-Zélande. Cette terre d'accueil de nombre de formations vouant un culte à la scène extrême canadienne. Mais pas de ça ici, Exordium Mors se montrant musicalement plus proche de ses voisins d'Australie. Ça bourrine aussi donc mais ça se fait plus mélodique. Le quintette d'Auckland évolue en effet dans une sorte de genre bâtard composé essentiellement de thrash et de black, brutalisé par du death metal, notamment au niveau du jeu de batterie sec et nerveux et du côté assez démonstratif des très nombreux solos (ça sweepe souvent!). L'ensemble se montre plutôt intense, limite chaotique par moment car les idées fusent (dix ans pour sortir un album, rien d'étonnant après tout!). Quant à la comparaison promotionnelle avec Deströyer 666 évoquée plus haut, celle-ci se révèle assez légitime au vu de la pelletée de riffs et leads mélodiques en tremolo ("Ascension Through Vanquished Flesh" à 2', "...Unto the Lightning Swords of Conquest (Mars Invictus)" à 4'05, "Fire & Triumph" la plus typée D666 surtout sur le refrain, "Blade Of Brutus" à 6'10...). Se dégage aussi de ce The Apotheosis Of Death un sentiment guerrier, conquérant, impérial et élitiste qu'illustre parfaitement la pochette, un peu à la manière d'un Spearhead dans un style différent. Mais attention, si l'on sent l'influence de la bande à K.K. Warslut, Exordium Mors est très loin d'en être un clone. Le côté épique se fait par exemple moins présent, éclipsé par une violence exacerbée. Car les Néo-Zélandais doivent aussi beaucoup au black/thrash virulent d'Aura Noir. C'est flagrant sur certains passages comme ce riff à 1'46 sur "The Corpse Of Your Divinity Now Burns" qui aurait très bien pu sortir de l'âme tourmentée d'Apollyon. Pareil à 0'27 sur "Fire & Triumph" ou sur l'ouverture brutale de "Blade Of Brutus" annoncé par un growl méchamment gras.
En parlant de chant, Exordium Mors fait bien les choses aussi avec les vocaux du frontman Scourge Witchfucker majoritairement blackened, shriekés, que je qualifierais de reptiliens si ça parle à quelqu'un d'autre que moi. Exordium Mors varie les plaisirs en nous sortant quelques growls death en back-up. On croise même, plus surprenamment, du chant clair qui reste toutefois bien viril, le torse bombé prêt à en découdre sur le champ de bataille ("The Corpse Of Your Divinity Now Burns" à la Fleshgod Apocalypse, "Abandon All Hope"). Merci au caméo de l'ex-membre Courtney O'Leary désormais dans le groupe de power metal Stormforge, dont le guitariste Raj Singarajah (aka Black Mortum) vient également d'intégrer les rangs. Cela peut paraître étonnant à la lecture mais je vous assure que c'est plutôt bien foutu et toujours dans cet esprit conquérant et dominateur qui colle aux thématiques romaines du combo. Thématiques bien arrangées sur une première partie composée de six morceaux formant un tout au nom de l'album. Bravo pour les titres des pistes d'ailleurs, particulièrement inspirés. "Ascension Through Vanquished Flesh", "The Purging Storm Of Chaos Unfurls...", "...Unto the Lightning Swords Of Conquest (Mars Invictus)", "Fire & Triumph", ça donne tout de suite le ton et on sait où on met les pieds!
Et tout ça, ça nous donne un opus sacrément puissant et efficace. Il y a même du groove! Mais c'est surtout grâce à son sens du riffing et de la mélodie ainsi qu'à l'ambiance dégagée que Exordium Mors se démarque. Les Néo-Zélandais ont le bon goût de diversifier le rythme et leur son en plus, sachant lever le pied de temps en temps sur des séquences plus posées agrémentés parfois de quelques dissonances (l'introduction de "Axiom" tout en feeling, "Ascension Through Vanquished Flesh" vers 4', l'"outro" qui se finit par du piano, etc.). L'album aurait pu toutefois être raccourci puisqu'on frôle l'heure de jeu. Même si Exordium Mors varie bien et fait preuve d'une maîtrise technique certaine (pas manchots les mecs!), c'est un peu trop long. Je pense entre autres à la fin de l'instrumental "The Purging Storm Of Chaos Unfurls..." bonne mais répétée trop longtemps.
Quoiqu'il en soit, on tient avec The Apotheosis Of Death une bonne découverte surgit de nulle part comme je les aime. Exordium Mors devrait d'ailleurs plaire à pas mal de monde puisqu'il y a un peu de tout ici pour l'amateur de metal extrême, entre violence, mélodie, technique, ambiance et groove. Manque que les gros blasts! Imaginez un croisement entre Deströyer 666 et Aura Noir avec des bouts de death metal dedans. Ça sent bon hein? Eh bien c'est le cas. On reprochera juste un temps de jeu trop élevé et un petit manque de mémorabilité des riffs et mélodies, le genre de passages qui vous faire dire "wow, là c'est vraiment trop bonard" et que vous attendez à chaque écoute. Mais ce que propose Exordium Mors sur ce prometteur The Apotheosis Of Death s'avère déjà bien suffisant pour placer le groupe sous haute surveillance.
| Keyser 2 Novembre 2014 - 980 lectures |
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1 COMMENTAIRE(S)
citer | Découvert sur cult nation et son top de fin d'année, c'est vraiment une très bonne surprise .
Le seul truc un peu rebutant c'est la prod qui manque un peu de patate, l'album aurait mérité un meilleur son |
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1 COMMENTAIRE(S)
23/12/2014 21:07
Le seul truc un peu rebutant c'est la prod qui manque un peu de patate, l'album aurait mérité un meilleur son