Dråpsnatt - Skelepht
Chronique
Dråpsnatt Skelepht
Il y a de ces injustices en notre bas-monde ! Combien de groupes méritants sont-ils toujours ignorés ou trop peu mis en avant malgré un talent irréprochable ? Combien sont boudés par les magazines parce qu’ils ne sont pas sur le label qu’il faut ou parce qu’ils n’ont pas sorti l’argent nécessaire pour se retrouver sur un sampler ? Beaucoup, mais il faut être optimiste et se dire que les groupes de qualité sont nécessairement découverts à un moment ou un autre ! D’accord, mais alors c’est étonnant que DRAPSNATT ne soit pas encore devenu connu de tous alors qu’il a sorti en 2010 un deuxième album magistral et si jouissif qu’il a gagné la première place de mon top de l’année !
Eh bien le duo suédois retente sa chance deux ans après avec une suite plus que logique réemployant les mêmes grosses ficelles qui les personnalisent tant. Car c’est là la première qualité du groupe : la musique de DRAPSNATT se reconnaît tout de suite, ce qui est une condition évidente pour faire partie de la crème des crèmes. Sur des compositions black tortueuses, directes et puissantes viennent se greffer des vocaux typiquement dépressifs, hurlés et torturés à mort ainsi que des éléments mélancoliques à souhait. Ces derniers font leur apparition de manière sournoise sur chacun des 8 morceaux. Sur la plupart des titres (« Meningslösheten », « Tonerna Till Vart Slut »...), ils se manifestent via un piano déroutant, fragile et émouvant faisant écho à KANASHIMI, puis sur d’autres (« Klardrömmar », « Intigheten »), ce sont des claviers éclairés mais tout en retenue qui apportent du désespoir et une envie de contemplation. On repense avec nostalgie à NAE’BLIS qui avait le secret aussi pour faire voyager notre âme. De rares instruments à cordes peuvent aussi apparaître pour magnifier les ambiances et sublimer la beauté de l’ensemble. DRAPSNATT est en fait un subtil équilibre entre beauté et tragédie, un équilibre si souvent recherché sans succès par d’autres groupes. Leur musique inspire un monde en train de disparaître dans un tonnerre d’explosions multicolores magnifiques. C’est terrifiant, mais tout aussi époustouflant.
Le mélange de tous ces éléments est idéal et les émotions entrainées nous rappellent que le black metal n’est pas que haine et terreur mais aussi doute, mal-être et surtout sensibilité. Sur tout l’album la tension est à son comble et aucun passage n’est inutile. Il n’y a qu’à s’agenouiller pour savourer cette offrande ! Le léger désavantage vient de la ressemblance trop flagrante avec le précédent album et donc d’un effet de surprise moins évident, mais au final, on ne peut s’empêcher de réécouter encore et encore ces 45mn de bonheur. Si l’avantage va à « Hymner Till Undergangen », c’est d’une courte tête et quoi qu’il en soit ce nouvel album est lui aussi indispensable pour tous ceux qui aiment la sensibilité qui ne tombe dans un larmoiement pathétique. Les cris sont vraiment exceptionnels tant ils transmettent le malheur de son géniteur, Vinterfader, qui s’investit à 100% dans son chant et trouve le timbre juste, le hurlement parfait pour faire partager ses émotions (« Skelepht »). Narstrand n’est pas en reste et il ajoute quelques vocaux clairs et choeurs, là encore très maîtrisés et jubilatoires (« Intigheten »). Non, vraiment, il n’y a rien à dire de plus, DRAPSNATT est un des meilleurs groupes actuels et sûrement au sommet de son art ! Indispensable en 2012 aux côtés de HELLSAW et A FOREST OF STARS !
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