Godkiller - Deliverance
Chronique
Godkiller Deliverance
Peut-être que certains d'entre vous connaissent Godkiller, ce One-man band monégasque et surtout connu pour son EP « The rebirth of the middles ages » assez réputé dans le milieu des amateurs de true-black (d'ailleurs ce dernier se négocie aujourd'hui à prix d'or sur les sites de ventes généralistes). Duke de Godkiller s'est donc forgé un nom via un Black à claviers qu'on pourrait rapprocher des débuts de Satyricon et leurs inspirations médiévales.
Mais voilà, le bonhomme n'est pas du genre à rester tranquillement sur ses acquis et à faire tout le temps le même genre de musique. C'est ainsi que voit le jour en 1998 le très intéressant opus « The End of the World », dont je reparlais dans une chronique qui lui sera consacré et qui suivra celle-ci (si j'ai pas trop la flemme et que j'arrive à travailler). Pour faire simple, Godkiller avait mis une grosse dose d'indus dans son Black Metal et le résultat était fort surprenant puisqu'il s'agissait d'un cocktail d'Indus Black Médiéval des plus délectable. Une réussite assurément mais pas pour les fans de True-black qui préférèrent en rester à « Rebirth of the middles ages », le délire du chevalier cocaïnomane n'étant apparemment pas assez proche de leurs préférences.
Mais Godkiller fût de retour en 2000, bien décidé à nous donner un dernier coup avant de mettre le groupe en pause, ce qui est le cas actuellement. Douze ans après son arrivée dans les bacs « Deliverance » reste un album incroyable via son avance considérable pour l'époque et également grâce à la puissance développée par ce disque qui nous fait immédiatement penser à une production moderne tellement le résultat sonne clair et précis. Mais non, c'est bel et bien un homme tout seul dans un studio peu connu et sans l'appui d'un gros label qui a sorti cette merveille de production. Rien de trop étonnant quand on sait aujourd'hui le parcours que ce spadassin en Adamantium a suivi au travers de son projet électronique : Milligramme.
Godkiller avait inclus de l'industriel dans son Black et ici c'est un nouvel élément stylistique qui vient se greffer au mélange existant : La new-wave/cold-wave. En effet, Godkiller reprend ici la sécheresse presque rachitique de ce style et ajoute au tout des claviers aériens de toute beauté (et sonnant bien moins cheap que ceux du disque précédent, ce qui permet à l'ensemble de gagner en maturité...). Donc une grosse boîte à rythmes et des claviers c'est bien mais évidemment on aura droit à des gros riffs de guitares 100% immatriculés industriel lourd et binaire -pour ne pas dire bête et méchant-. N’omettons pas la voix qui aura considérablement mutée pendant la transition puisque Duke ne crie plus, enfin plus vraiment... Ce dernier « pousse » sa voix, comme pourrait le faire un Crystalium en moins rauque dans une sorte de semi-cri. Bien sûr, on retrouve ici avec grand plaisir un grand nombre d'éléments électroniques, de samples, d'échantillons, de boucles simples... Tout ceci vient appuyer un ensemble relativement conséquent mais bien loin de frôler l'indigestion : les ingrédients sont là et l'ambiance peut donc maintenant se construire.
L'opus débute avec un gros coup dans la tronche matérialisé par le fulgurant « Nothing is Sacred ». Ce qui impressionne, en dehors de la puissance écrasante exposée, c'est la capacité de Godkiller à nous embarquer avec finalement peu de choses. Les structures sont très faciles à retenir et les mélodies tournent en boucle mais malgré cette simplicité apparente, Godkiller livre une musique furieusement addictive car les riffs massifs et les parties de chants suffisent en fin de compte à notre bonheur. Godkiller n'hésite pas à empiler des couches mélodiques qui permettent aux titres de monter jusqu'à une outro généralement construite comme le point d'orgue émotionnel du titre (« Dust to Dust »). L'aspect exalté et lumineux de l'ensemble est également un point surprenant car cet artwork blanc et ces paroles tirées de la Bible font leur effet : l'univers de Godkiller se veut futuriste et lumineux comme un chemin de procession froid et métallique (soit totalement à l'inverse de ce que Duke avait proposé dans toutes ses œuvres précédentes). Même si quelques instruments comme les cloches sur « From my days are vanity » (autre titre phare de l'album) viennent rappeler l'univers médiéval, Godkiller s'est bel et bien affranchi de ce passé moyenâgeux. De même le projet solo n'hésite pas un seul instant à ôter complètement le Metal sur des titres comme « When All Hope Is Gone » ou le titre éponyme qui sont nettement plus proche de la Cold-Wave et qui offrent une sorte de « pause détente » intimiste dans l'album : un point positif pour la variété du contenu.
Godkiller se concentre maintenant sur une ambiance lumineuse, prenante et appelant à la communion. Tout ceci est bien entendu très reposant pour du Black Indus, mais peut-on encore qualifier ceci de Black Indus ? Hé bien, je pense que oui : on retrouve encore quelques minuscules détails ou quelques trémolos (sans compter le concept religieux des paroles) pouvant rappeler le Black Metal car même si la dominante de ce disque est dans le pur Métal Industriel tout porte à croire que le monégasque n'a pas oublié ses racines.
« Deliverance » est un très beau testament pour le projet-solo finalement très inventif de Duke Satanaël. Très juste dans les émotions tout en étant très énergique, le disque frappe très fort dès le départ et subi très bien l'épreuve du temps (merci la production et son incontestable modernité...). Un disque que les amateurs de Metal Industriel se doivent de posséder.
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