Pavillon Rouge - Mizuage
Chronique
Pavillon Rouge Mizuage (EP)
Nous avions déjà parlés de Pavillon Rouge ici pour leur album
« Solmeth Pervitine » à la fin de l'année dernière. Néanmoins je tenais tout de même à dire un mot sur le premier EP du groupe intitulé « Mizuage » du nom du rituel de passage à l'âge adulte des geishas japonaises. Première sortie auto-produite du combo Grenoblois à l'époque composé de Benjamin de Sybreed, Mervynn et Hanoi O., le but de cet EP/démo semble évident : tout simplement présenter le concept lié à la musique proposée.
Sauf que ce concept ne bénéficiait pas encore de la maturité dont il fait preuve sur l'album que vous connaissez peut-être. Si
« Solmeth Pervitine » marquait énormément par sa puissance éthérée et son impact émotionnel très abouti, « Mizuage » se veut moins fédérateur. Pour relier avec la description que je viens de faire disons qu'il est plus éthéré, intimiste et aérien que puissant, notamment via la production -pas aussi massive que sur l'album-, par des paroles moins référencées (et par la même occasion, plus humaines) et aussi par la voix plus douce de Benjamin en comparaison avec celle Kra.
L'EP s'ouvre sur une courte introduction éponyme qui n'est pas sans rappeler l'amour de Mervynn pour Indochine. A la vue des photos du groupe, des arrangements de clavier et des voix claires, il est presque impossible de pas penser à la New-wave de la formation belge à l'écoute de cet opus. L'attitude, les mélodies simples mais bien orchestrées et la sonorité des claviers, sans oublier le penchant asiatique des thèmes... vous l'aurez compris « Mizuage » se réclame presque d'un hommage Black Industriel aux frères Sirkis. Mis à part ce clin d’œil très présent, on remarquera la patte du groupe déjà présente sur les deux titres qu'il nous livre. « Cauchemar Kashmir » (renommé en « Le grand tout s'effondre » sur l'album) offre une facette directe à l'auditeur, le titre étant très énergique. On pourra toutefois noter un côté plus frais, plus clair, plus « New-wave » surtout pendant le break final. Cette mouture du titre sonne donc bien moins étouffée que sa nouvelle version.« La porte de Jade » est pour moi le meilleur titre du disque, offrant un moment très émouvant et empreint de force grâce à l'intervention des paroles très compréhensibles et d'une structure de construction musicale très dynamique (comme quoi parfois une dynamique couplet/refrain s'avère payante même dans le Black Metal).
En plus de ces trois compositions, Pavillon Rouge se fait plaisir en reprenant ses camarades de Blacklodge... Une reprise couillue s'il en est puisque le titre choisi est « T.A.O.S. (The Arrival Of Satan) », un morceau emblématique du premier opus avec son passage de fin culte qui mêle basses et riffs industriels. Bref, ce n'est pas vraiment une mince affaire que de reprendre ce morceau sans se vautrer et en toute honnêteté le trio s'en tire bien car même s'il n'atteint pas l'excellence de la version originale, le morceau développe un certain entrain ainsi qu'un climat réussi. Je pense toutefois que le côté très lumineux de la technique de composition du groupe pénalise un peu la reprise d'un titre assurément très sombre à la base.
Pour résumer de manière simple cette production, c'est un complément à l'album qui devrait vous ravir si vous appréciez le style pratiqué par Pavillon Rouge. Un EP de bonne facture doté d'un design plutôt soigné et d'une personnalité en devenir.
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