Nothingness - No Happy Ending
Chronique
Nothingness No Happy Ending
Une fois n'est pas coutume, entre quelques chroniques de Death Metal, de Crust ou de New York Hardcore, je vais m'intéresser à un groupe de Metalcore moderne originaire de notre beau pays, la France. Formé à Poitiers en 2006, le groupe évolue dans un premier temps sous la forme d'un quatuor, sortant son premier EP quasiment dans la foulé. Nothingness est ensuite rejoint par Pierre Charpentier en tant que second guitariste. Le jeune groupe continue alors de peaufiner sa recette jusqu'à la sortie en 2008 d'un premier album intitulé Beyond Senses sur le label français Deadlight Entertainment (Primal Age, Peter Dolving, Loading Data, Undercover Slut...). Nothingness poursuit ensuite son petit bout de chemin jusqu'en août 2011, date à laquelle le groupe poitevin s'envole pour le Outhouse Studio de Reading afin d'enregistrer son deuxième album intitulé No Happy Ending. Il faudra cependant attendre décembre 2012 pour que ce second galop d'essai soit enfin entre nos mains et nos oreilles.
Étiqueté comme un groupe de Metalcore, Nothingness propose avec ce nouvel album une recette finalement plus intéressante et surtout moins limitée que ce qu'on a l'habitude d'entendre dans le genre. La véritable force des poitevins est de réunir ici le meilleur de ce que le Hardcore et le Metal ont à offrir en commun. Car si la musique du groupe n'a rien de révolutionnaire, elle offre malgré tout ce qu'il faut de fraîcheur pour sortir du lot et ainsi se démarquer du reste de la production actuelle.
Loin du côté gros bras de certains groupes américains ou australiens (As I Lay Dying et Parkway Drive en tête), Nothingness fait preuve de davantage de finesse. Un détail qui a son importance puisqu'il fait vraiment toute la différence. Concrètement cela se matérialise par de nombreux passages mélodiques vraiment bien foutus qui ne sacrifient ni à l'efficacité ni à l'énergie de l'ensemble ("Some Kind Of Circumstances" à 1:10 et 2:42, "Highs And Lows" à 040 et 2:12, le début de "No Happy Ending", "Everlasting Ordeal" et puis évidement ces deux moments magiques que sont "Interlude" et "Outro"). Une dynamique constante mise en avant grâce à un riffing Punk/Hardcore moderne qui n'est pas sans rappeler celui de groupes tels que Comeback Kid, Miles Away, Verse, ou encore Have Heart. Des riffs énergiques, rapides et incisifs mais toujours emprunts d'une certaine forme de mélodie qui rappelera de bons souvenirs à tous les amateurs de Hardcore floridien des années 90 (Poison The Well, As Friends Rust, Shai Hulud...). Une sensibilité à fleur de peau qui permet à Nothingness de construire des atmosphères intéressantes, poignantes et parfois emprunt d'une certaine tristesse un peu à la manière des excellents Defeater.
Malgré cette notion de finesse qui le distingue aisément des autres groupes de Metalcore, Nothingness n'y va pas avec le dos de la cuillère, proposant un Hardcore metallique (à moins que ça ne soit l'inverse) particulièrement vindicatif et souvent à la limite du Thrash. Un petit côté qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler les suisses de Cataract, chose qui n'est pas pour me déplaire. Et si l'originalité n'est donc pas de mise ici, c'est pour laisser plus de place à l'efficacité. Et le moins que l'on puisse dire c'est que Nothingness sait y faire. Reprenant ainsi les codes en vigueur dans le milieu, le groupe nous balance une quantité de riffs sévèrement burnés qui risquent fort de ne pas laisser indifférent. Comment ne pas approuver des titres comme "Ink For Solace", "Crowds Running" et son début littéralement assassin (malgré des chœurs perfectibles), "Day One" ou encore le très Scandinave "Sons Of Man"? Les petits gars de Nothingness ont clairement bouffés autre chose que du Hardcore dans leur jeunesse. Mais, comme évoqué un peu plus haut, l'ensemble étant relativement bien codifié, on retrouve ce qu'il faut de mosh-part, de sing-along, de choeurs bien viriles et autres éléments propres au Hardcore tout au long de No Happy Ending.
La production rend parfaitement justice à cet album. Elle lui confère un côté moderne, propre et dynamique qui séduit tout de suite les oreilles. A la fois puissante et metallique sans ce côté synthétique désagréable parfois présent sur certains albums du genre. Non, la production est efficace. Le seul petit bémol au sujet de No Happy Ending concerne peut-être sa durée puisqu'on frise les quarante-cinq minutes. Si l'album passe plutôt bien, j'avoue trouver cela un poil long et aurait préférer quelques minutes de moins afin de ne pas nuire à l'immédiateté de l'ensemble.
A première vue pas très original, ce deuxième album de Nothingness constitue cependant une bonne petite surprise. Quelques écoutes supplémentaires suffisent à révéler une musique finalement plus intéressante qu'il n'y paraît. Le groupe de Poitiers réussit avec No Happy Ending à mélanger avec brio une certaine sensibilité à des passages nettement plus virulents. Un mélange de Hardcore moderne et de Metal/Thrash vraiment efficace. On regrettera peut-être la durée de l'album un peu excessive en considération du style pratiqué. Pour le reste, cocorico.
| AxGxB 24 Décembre 2012 - 1751 lectures |
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