Bornholm - Inexorable Defiance
Chronique
Bornholm Inexorable Defiance
Il y a tout juste 10 ans, nous étions en 2003, et j’étais encore empli de rêves. Un minimum d’ambiances me suffisait pour me faire voyager bien loin, et le premier album de BORNHOLM faisait partie de ces albums qui m’avaient réellement transporté. Il était l’un des premiers à surfer sur la nouvelle ère viking mélodique et il avait su proposer 6 titres concis et efficaces. Cet album autoproduit était ressorti « professionnellement » sur Melancholia Records, un label français qui aura aussi signé ORAKLE et MALEFICENTIA avant de disparaître subitement, victime paraissait-il d’un incendie de locaux. Des rumeurs parlaient d’affaire criminelle, mais le fin de mot de l’histoire ne fut pas connu, pas de mes oreilles en tout cas. Quoi qu’il en soit, petit scoop, ce label est de retour et avec lui d’anciens groupes tels que STRAASHA et NUMENOR. Il a même déjà sorti discrètement l’album de THE PRISONER. Très, très discrètement je l’accorde… BORNHOLM aussi aura mis du temps à réapparaître. En 2009 ils ont proposé March for Glory and Revenge chez Vic Records et enfin, 4 ans plus tard, nous les retrouvons avec un 3ème méfait chez NoiseArt Records : Inexorable Defiance.
Et les fans purs et durs vont être contents, tout d’abord parce qu’il y a plus de titres que d’habitude : 11 pistes, formées de 8 morceaux et 3 instrumentaux pour un total de 44 minutes. Ensuite parce que la version digipack deluxe est assortie de deux bonus, le titre « Feast of Fire » déjà proposé sur le split avec NYDVIND en 2011, mais aussi une reprise de « Valhalla » de BATHORY (album Hammerheart) - groupe le plus pillé ces temps-ci – qui se trouvait aussi sur A Hungarian Tribute to Bathory : Turulheart. Enfin, si les fans vont être contents c’est parce que le style de BORNHOLM n’a pas évolué d’un pouce. On ne risque pas d’être déstabilisé. Mais, mais, mais... il y a une possibilité tout de même d’être déçu ! Non, ce n’est pas contradictoire ! C’est tout simplement que BORNHOLM n’a pas du tout pris en compte les centaines de groupes qui l’ont suivi et ont nourri la scène black pagan viking en 10 ans. Du coup, c’est vrai qu’il sent bon le savoir-faire à l’ancienne qui ne joue pas la surenchère et qu’il utilise efficacement les chœurs en retrait, les légères nappes de claviers, les riffs mélodiques et les envolées épiques, surtout sur « Walk on Pagan Ways » et « Equinox ». On peut même le féliciter d’ajouter de bons vocaux clairs (« Fiery Golden Dawn »). Les qualités sont donc évidentes, mais au final, l’auditeur reste sur sa faim parce que l’album est bien trop prévisible et manque de risques. La redite est vraiment évidente et elle a tendance à affaiblir le tout. Difficile de trouver cet album excellent à moins d’être borné (Ahah, borné / BORNHOLM) et ne jurer que par leur son ou d’avoir fait l’impasse sur la décennie passée.
La magie a donc été limitée sur moi ce coup-ci et bien que chaque écoute ait été agréable, ce n’était pas aussi fort que dans le passé. Par contre les titres doivent prendre une autre portée en live. On sent qu’ils ont été créés pour exploser sur scène et on imagine aisément une salle bondée hurlant en chœur avec ces Hongrois. Tant mieux, ils tournent beaucoup !
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