Passé totalement inaperçu lors de sa sortie en 2011, il aura fallu attendre le passage de Ghoul par la capitale en janvier dernier pour que j'apprenne finalement l'existence de ce quatrième album. Je dois bien reconnaitre que j'avais été passablement échaudé par un
Splatterthrash que je trouvais certes sympathique mais peut-être moins efficace qu'un
Maniaxe ou un
We Came For The Dead!!!. Toutefois, la prestation farfelue mais terriblement efficace de nos imbéciles encapuchonnés à su rapidement me convaincre quant à la qualité de ces nouveaux titres. Aussi, il fallait que je rattrape mon retard et me procure ce
Transmission Zero sorti malheureusement dans l'anonymat le plus total sur Tankcrimes Records (Cannabis Corpse, Iron Reagan, Toxic Holocaust...).
Pourtant, rien n'a changé chez Ghoul si ce n'est le label sur lequel est sorti ce quatrième album (exit Razorback Records donc). Le groupe, toujours mené par Sean McGrath et Ross Sublett d'Impaled, continue ici sur sa lancée avec un Death Metal situé à la croisée des chemins. Un savoureux mélange d'influences Thrash old school, d'éléments Goregrind d'une très grande finesse et de Death Metal le plus rudimentaire qui soit. Le tout est bien entendu toujours agrémenté par quelques sonorités empruntées à la Surf Music ainsi que quelques samples robotiques aussi ridicules que désuets. Bref, oubliez toute notion de surprise et d'originalité et préférez ici l'efficacité immédiate de ces onze nouvelles compositions.
L'album commence d'ailleurs très fort avec l'excellent "The Lunatic Hour". Un titre instrumental redoutable et plein de groove qui suffit à mettre la banane dès les premières secondes grâce à un riffing simple mais catchy, une batterie volontaire à l'énergie Punk/Thrash évidente (du tchouka-tchouka pour taper du pied), une basse qui ronronne en arrière plan et surtout une ambiance électrique (solo à 2:55 et 3:25) et pourtant poussiéreuse façon Contes de la Crypte. Pas étonnant que ce titre serve d'introduction à Ghoul durant ses concerts. Loin de baisser en intensité, "Off With Their Heads" prend le relai avec autant de panache en y ajoutant cependant une grosse dose de chants. Les quatre gaillards s'en donnent ici à cœur joie, offrant un panel aussi varié que peu subtil. Growl véreux, cri primitif, chant éraillé à la Jeff Walker, grunt digestif, chœur des familles, samples de robot... Tout y passe pour le plus grand plaisir de nos oreilles. L'ambiance demeure tout aussi électrique et prouve qu'avec une bonne dose de feeling et un certain sens du riff et de la rythmique on peut arriver à séduire en laissant de côté toute notion d'originalité et de technique.
De fait et comme cela a déjà été précisé auparavant, la frontière entre Impaled et Ghoul demeure toujours aussi mince même s'il faut reconnaitre que depuis
Maniaxe ce dernier a développé une personnalité plus affirmée. De fait, les influences Thrash/Crossover sont dans l'ensemble plus prononcées. On le voit notamment dans l'usage qui est fait des "gang vocals" que l'on retrouve chez Ghoul de façon assez récurrente ("Off With Their Heads", "Destructor", "Brain Jerk", "Blood Feast"...). Idem en ce qui concerne le riffing et la rythmique qui misent davantage sur cette efficacité brute et ce groove communicatif plutôt que sur une quelconque force de frappe. La production se veut d'ailleurs plutôt naturelle, sans que soit mis l'accent sur un instrument plutôt qu'un autre. La touche personnelle de Ghoul réside ainsi une fois de plus dans l'intérêt que le groupe manifeste pour l'univers de la Surf Music. Si les références sont utilisées une fois de plus avec parcimonies, elles n'en sont pas moins évidentes ("Death In The Swamp", "Transmission Zero"). Une approche décalée, coincée quelque part entre des univers très marqués (Death Metal, Grindcore, Rockabilly/Surf Music, films d'horreur et de science-fiction...). Bref, la bande son parfaite si jamais venait à paraître un Surf Nazis Must Die! deuxième du nom.
La seule nouveauté de ce
Transmission Zero concerne le titre "Morning Of The Mezmetron" qui affiche fièrement plus de huit minutes au compteur. C'est la première fois que Ghoul se risque à ce genre d'exercice. Sans être absolument inoubliable, cela prouve que Ghoul est toutefois capable de ralentir la cadence et de travailler davantage sur les atmosphères. Un effort qu'il faut relever d'autant que cela permet à ce quatrième album de gagner en relief sans pour autant perdre en cohérence.
Si les ingrédients demeurent ainsi identiques à ceux utilisés sur
Splattertrash, j'avoue que la sauce à tendance à prendre davantage sur ce très bon
Transmission Zero. Les riffs, derrière leur simplicité déconcertante, se montrent néanmoins d'une efficacité hors paire. Idem au sujet de cette section rythmique particulièrement basique mais justement très vite accrocheuse. L'affiliation Carcass/Impaled est toujours aussi vraie même si elle tend désormais à partager l'affiche avec un côté Surf Music/Horror Music de plus en plus prononcé. Quoi qu'il en soit Ghoul demeure fidèle à son image même la qualité globale tend ici à s'élever légèrement, faisant ainsi de
Transmission Zero le digne héritier de
Maniaxe.
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