Ghoul, groupe d'imbéciles congénitaux encapuchonnés originaire de Creepsylvanie, une ville de Roumanie qui n'existe pas, vous avait été précédemment introduit par mon cher confrère Thomas Johansson. Ce dernier s'était fendu d'une chronique plutôt enthousiaste au sujet de leur premier album intitulé
We Came For The Dead!!! sorti il y a maintenant plus de dix ans. Pourtant, depuis ce premier album, le groupe n'a pas spécialement chômé puisqu'en 2003 sortait sur Razorback Records
Maniaxe, un deuxième album à l'artwork jaune et rouge, avec du sang, des zombies, des armes à feux, un robot et un squelette faisant du skateboard une hache à la main. Franchement, existe t'il une pochette plus cool que celle-ci?
Côté line-up, on retrouve les mêmes trois demeurés à la mode Ku Klux Klan, soit Sean McGrath aka Digestor (Impaled, Engorged, ex-Exhumed), Dino Sommese aka Fermentor (ex-Dystopia) ainsi que Ross Sewage aka Cremator (Impaled, Ludicra, ex-Exhumed). On remarque toutefois l'arrivée d'un nouveau membre dans la famille en la personne de Dan Randall aka Dissector (Born/Dead). Un deuxième guitariste qui va faire du bien à Ghoul, notamment pour ses prestations scéniques, mais qui fondamentalement ne change en rien la musique que nous propose ici le quatuor infernal.
Pas de surprise donc avec
Maniaxe puisque Ghoul reprend tout naturellement le chemin de ce Thrash Old School mélangé à de grosses influences Gore/Grind/Death aussi potaches que peu subtiles. Mais comme le dit un certain dicton bien connu de tous: qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse. Et c'est bien cette formule que s'applique à reproduire Ghoul grâce à un deuxième album certes, cousu de fil blanc, mais redoutable d'efficacité. Aussi, comme le disait très justement mon collègue, la frontière entre Impaled et nos héros masqués demeure encore une fois particulièrement mince voir totalement inexistante. Toutefois, pour peu que l'on prête l'oreille un peu plus attentivement, il est assez facile de distinguer Ghoul de ces quelques groupes auxquels il est associés. En effet, les américains cultivent ici un côté résolument plus foutraque qui passe essentiellement par des riffs Thrashy rock'n'roll parfait pour vous rompre les cervicales, des soli vraiment bordéliques ("Pleasant Screams/Forbidden Crypts" à 2:19, "Maggot Hatchery" à 2:31, "Sewer Chewer" à 1:08, l'intro de "Mechanized Death"...) et un groove particulièrement irrésistible (aussi bien lors de mid-tempo brise-nuques que lors de passages plus soutenus). Des compositions simples mais toujours hyper catchy qui s'immiscent dans votre cortex dès les premières écoutes pour ne plus jamais vous lâcher ("Sewer Chewer", "Boneless", "Maniaxe"...).
Le chant de Digestor (Sean McGrath) reprend une fois encore les gimmicks d'un certain Jeff Walker. Un timbre de voix quasi-identique, rugueux et éraillé, rappelant les heures de gloire du groupe Anglais. Mais ce dernier est également épaulé de temps à autre par un chant particulièrement guttural donnant davantage dans la caricature ainsi que par quelques cœurs (l'excellent "Numbskull") à reprendre le poing levé.
Enfin Ghoul ne serait pas Ghoul sans ce côté "fun" et décalé que le groupe cultive maintenant depuis ses débuts. Au delà même des paroles, on remarque surtout les titres suivants: "Ghoul Hunter" sur lequel intervient un individu venu nous raconter comment il s'est retrouvé kidnappé par les membres Ghoul alors qu'il se promenait dans un cimetière et comment il à finalement réussi à leur échapper, "Mechanized Death" et ce chant synthétique de robot, l'instrumental "The End" mettant en avant l'intérêt que porte Ghoul pour la Surf Music et la culture Rockabilly (intérêt que l'on retrouvera plus tard sur
Splatterhouse et
Transmission Zero) et enfin cette reprise incroyable de "What A Wonderful World" popularisée par le célèbre jazzman Louis Armstrong. Bref, un peu de fraîcheur pour un album qui sent la mort et le renfermé.
Death/Thrash/Gore/Grind... Ghoul c'est un peu tout ça à la fois avec une bonne dose de dérision en plus. Mais attention, le groupe cultive son univers avec soin et le résultat est loin de paraître ridicule. Qui plus est et malgré des influences évidentes et peu dissimulées, Ghoul propose notamment avec ce deuxième album une approche plus personnelle grâce à l'ajout de sonorités nouvelles permettant cette fois de clairement l'identifier face à ses pairs. Après un
We Came For The Dead!!! convaincant, Ghoul enfonce le clou avec l'excellent
Maniaxe gagnant au passage un demi point supplémentaire.
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