Je ne suis pas un grand fan d’humour quand il est associé au Metal. On a déjà suffisamment à faire avec cette image de beauf qui nous colle à la peau qu’il ne me semble pas vraiment utile d’en rajouter une couche à coup de "bite", "couille", "poils", "cul" (sans offense pour les fans de Gronibard). Par contre, j’apprécie beaucoup l’autodérision, même quand elle est servi avec peu de finesse. Ghoul nous a prouvé depuis
We Came For The Dead!!! qu’il était tout à fait capable de faire sourire grâce à bon degré d’auto-parodie tout en se montrant dangereusement efficace.
Splatterthrash, sorti en 2006 sur Razorback Records, ne déroge pas à cette règle ni à aucune autre d’ailleurs.
Ce troisième album s’inscrit en effet dans la continuité des deux précédentes réalisations de Ghoul, soit un savoureux mélange d’influences aussi diverses et variées allant du Thrash au Death Metal en passant par la Surf Music, le tout sur fond de films d’horreur de série Z école Trauma. Un joyeux melting-pot que traduit plutôt bien cet artwork bordélique confié à Greg Oakes.
Digestor, Dissector, Cremator et Fermentor reprennent ainsi du service pour un peu plus de quarante minutes d’un Thrash/Death dégoulinant, toujours aussi catchy et vraiment pas prise de tête. Un second degré de tous les instants qui donne à Ghoul un capital sympathie extrêmement élevé.
Splatterthrash raconte ainsi les mésaventures d’individus tous plus tordus les uns que les autres. Celle d’un monstre né d’une prostituée parisienne et à qui l’ont jette des cailloux ("Merde!"), celle de Killbot enterré quelque part dans les montagnes Volkov ("Cult Of The Hunter", "Rise, Killbot, Rise!"), celle du roi des nerds, rejeté de tous et dont l’ultime salut vint du Heavy Metal et des comic books ("Mutant Mutilator"). Bref, un panel d’individus et de situations haut en couleurs qui rendent l’écoute de
Splatterthrash particulièrement fun.
Pour le reste, les rigolos de Ghoul continuent de délivrer ce même Thrash/Death old school fumant qui, une fois encore, fait ici référence à Impaled et donc à Carcass (merci les vocaux nasillards). Une musique de gentils dégénérés faite pour taper du pied, headbanger bêtement avec le poing en l’air. Tout en simplicité, Ghoul fait se succéder riffs Thrash à trois notes, séquences de tchouka-tchouka endiablées et de double pédale marécageuse, solos rock’n’roll et triple dose de chants à base de growls terreux et sanguinolents ou de cris tout aussi ragoûtants. Déjà bien à l’ouest, Ghoul continue pourtant d’incorporer ici et là quelques éléments incongrues comme ce break à 1:07 façon film d’horreur des années 50/60 sur "Cult Of The Hunter", "Psychoplasm" titre instrumental à la gloire des Beach Boys, "Mutant Mutilator" et ses chœurs bien Hardcore ou encore "Rise, Killbot, Rise!" avec ce robot qui parle et bien sur son solo 8 bit tout droit sorti d’un jeux vidéo des années 80.
Peut-être un tout petit peu moins bon que les trois autres albums de Ghoul,
Splatterthrash vous fera néanmoins passer un agréable moment. Pas de quoi s’émerveiller mais la promesse d’un Thrash/Death old school redoutable et sans prise de tête renouant avec une certaine simplicité et souligné par une touche d’humour et de légèreté des plus agréables.
"SPLATTERTHRASH!!! BANG YOUR FUCKING HEAD!!!
SPLATTERTHRASH!!! SLAY THE LIVING, EAT THE DEAD!!!
SPLATTERTHRASH!!! MOSHING LIKE A FOOL!!!
SPLATTERTHRASH!!! LIVE FOR METAL, DIE FOR GHOUL!!"
2 COMMENTAIRE(S)
27/11/2013 22:53
27/11/2013 20:51
Sinon, je comprends toujours pas comment vous pouvez entendre "tchouka-tchouka" sur un skank beat. C'est pas une putain de locomotive !