Crest of Darkness - In the Presence of Death

Il y a certains albums, vous devez les écouter un bon paquet de fois avant de déterminer s’ils sont géniaux ou s’ils sont merdiques. Il se peut effectivement que vous ne soyez pas dans l’esprit et avoir le déclic à un moment donné. Et puis parfois c’est le style qui ne vous convient pas alors que d’autres seront à genoux dès la première écoute.

Pour les albums de CREST OF DARKNESS, le problème est légèrement différent. C’est à dire que près de 8 personnes sur 10 n’auront aucun doute à l’écoute d’un de leurs albums. Ou alors un doute minime du style : « Est-ce une bouse ou bien une daube ? ». Et il reste 2 personnes. Une qui se demandera si c’est du génie avant de se ranger du côté de la majorité, et une dernière qui aura la révélation. Et personnellement je l’ai eue cette révélation il y a 9 ans, lorsque Evil Knows Evil est sorti. Très décrié en 2004, j’avais d’abord été attiré par les explications du leader, cet Amlien qui avait envie de sortir des clichés du black et même de les prendre à contrepied. La pochette en couleur, le démon qui se délecte de la luminosité, la musique atypique volontairement désagréable, cela me parlait bien et au final j’ai toujours une bonne affection pour lui.

Mais l’album suivant, sorti en 2007 n’arrivait pas à enfoncer le clou et mon intérêt s’envolait face à des titres sans grande originalité. Ils avaient peut-être un petit souci d’inspiration, et ils ont du coup mis plus de temps à faire paraître In the Presence of Death : 7 ans ont été nécessaires pour que l’on découvre ce 6ème album des Norvégiens. Le line-up n’a pas vraiment changé et seul le deuxième guitariste de Give Us the Power to do Your Evil a disparu, transformant le quatuor en trio. Cela n’a en rien affecté le style du groupe vu que c’est toujours Amlien qui est la tête pensante et qui a composé la totalité des 10 titres, légèrement assisté pour 4 d’entre eux. Et la bonne nouvelle (pour certains), c’est qu’il est parvenu à se rendre plus intéressant et décalé, comme sur Evil Knows Evil. Cela ne veut pas dire qu’il est efficace mais qu’il retrouve son toucher ? Du coup c’est à foison que nous avons des ajouts au black : death, punk, doom, heavy et rock s’invitent à chaque recoin. Et bien entendu, on retrouve les riffs hâchés, les refrains groovy, les claviers parfois psyché et les hurlements sans variation et trop systématiques qui ont toujours fait CREST OF DARKNESS.

Mais alors que les premières écoutes peuvent encore rebuter, quelques bonnes choses sortent du lot. Il faut reconnaître qu’il y a un sacré bon feeling sur « Demon Child » et « From the Dead ». Ces deux titres s’en sortent très bien et font taper du pied grâce au duo gagnant vitesse et mélodies. Ensuite alors que deux - trois titres sont encore de bonne facture (« In the Presence of Death » et le sauvage « Vampire Dreams »), le reste est plus problématique et se fait moins attractif, voire même lourdingue (« Welcome to my Funeral » accroche l’oreille une fois mais il ne tient pas la distance... ). Les compositions ne parviennent pas à convaincre et l’on sent que cela gesticule dans le vide...

Un autre souci du groupe vient de son manque de crédibilité. Il n’arrive pas vraiment à nous emporter, tout d’abord à cause des vocaux qui ne parviennent pas à se faire assez terrifiants mais également à cause du visuel. C’est important tout de même pour découvrir l’univers d’un groupe et là, cela fait un peu plouf ! Cette pochette « film d’horreur » mais aussi le livret sont d’un ringard ! Du coup on se demande constamment si c'est du sérieux ridicule ou du second degré débile qui ne colle pas à la musique...

Pour synthétiser, CREST OF DARKNESS a des petits hauts et des gros bas au sein même de son album. Mais l’aura est tellement manquante que les bonnes choses sont occultées. Que les curieux aillent faire un essai, personnellement j’ai bien aimé réécouter les meilleurs morceaux tout en voulant à chaque fois zapper le reste. J’aurais dit que le groupe a du potentiel s’il n’avait pas déjà 20 ans d’activité...

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