Throne Of Katarsis - The Three Transcendental Keys
Chronique
Throne Of Katarsis The Three Transcendental Keys
4ème album pour les Norvégiens signés depuis leurs débuts chez Candlelight, et confirmation de la vitesse de croisière d’un album tous les deux ans. C’est que la formation qui gravite autour du batteur Vardalv et du multi-instrumentiste Infamroth n’est pas vraiment adepte des changements, comme on le comprends à travers sa musique et son univers. Ainsi la seule évolution notable depuis le premier album en 2007 a été l’arrivée de deux membres, officiant également dans GEHENNA. Le premier, guitariste, est encore un inconnu, mais le deuxième n’est autre que Sanrabb, seul fondateur survivant du groupe. GEHENNA revient d’ailleurs d’entre les morts en 2013 avec Unravel, 8 ans après WW, et la chronique sera bientôt proposée dans ces pages. Par contre, ne soyez pas pressé, il est moins bon que l’album auquel nous nous intéressons ici, celui de THRONE OF KATARSIS...
Alors si vous n’avez jamais entendu parler de ce groupe, il va falloir vous mettre à la page parce que dans le genre trve black de qualité, il s’impose ! Il parvient à reproduire tout ce qu’on réclame du style en se faisant sombre, haineux et direct tout en intégrant de longs breaks rampants et des riffs vicieux, jamais envolés ou trop mélodiques. Et l’une des caractéristiques principales des Norvégiens est d’être capable de faire durer le plaisir de ces mélanges durant plus de 10 minutes. Et attention, ils le font sans faire tourner en boucle le même riff hypnotique lassant au bout de 3 écoutes ! Non, THRONE OF KATARSIS reste toujours dans du trve black qui nous amène d’un point A à un autre Z en nous tenant en haleine avec une facilité déconcertante. Le premier album faisait 55 minutes avec cinq morceaux, le deuxième et meilleur jusqu’à ce jour totalisait 57 minutes pour cinq morceaux aussi, et le troisième s’était étrangement montré moins gourmand, moins long (47 minutes) malgré un nombre de titres plus important (sept). Et alors que l’on s’attendait à ce que la tendance se poursuive, la nouvelle offrande reprend au contraire les bonnes vieilles habitudes et les accentue même : elle fait 47 minutes mais avec uniquement trois titres, trois « clés transcendentales ». 11 minutes, 15 minutes, et enfin 20 minutes ! Record ! Et si vous êtes sceptique quant à la possibilité de maintenir l’attention avec des titres aussi longs, vous allez vite être convaincu du contraire.
Car encore une fois, et peut-être même aussi efficacement que sur Helvete – Det Iskalde Morket, le groupe impose des ambiances terrifiantes. Il reprend les formules citées plus haut pour nous faire du pied. Et une fois que vous avez posé une petite oreille sur sa musique, vous êtes fini ! Vous tombez dans un précipice de ténèbres et la chute est sans fin. Les riffs sont glacés, la batterie est brûlante, l’ensemble est un mélange infernal qui gobe tout sur son passage. Pour le coup, « transcendental » est un mot bien choisi. Et le chant vient encore une fois parachever cela. Il est principalement constitué de cris hurlés et torturés de douleur qui viennent vous pénétrer la peau. Comment trouver le temps long lorsqu’un groupe maitrise autant l’art noir ? THRONE OF KATARSIS est evil, prenant d’un bout à l’autre et ce en se concentrant sur un black sans artifices ni concessions. On n'est pas très loin de la qualité d'un CLANDESTINE BLAZE.
Certains viendront pleurer qu’il n’y a rien de neuf, comme si le trve black avait besoin de nouveauté, mais ceux qui sont amateurs comme moi de black pur et dur qui s’amuse à noyer sa proie dans la mare du désespoir ne pourront que devenir adeptes.
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