Fenrisulf - Eternal Inheritance
Chronique
Fenrisulf Eternal Inheritance
« Rien ne ressemble plus à un Japonais qu’un autre Japonais ! »
Oh l’autre là, le veux cliché ! SIGH, MAGANE et ABIGAIL n’ont rien à voir et ont une personnalité irréprochable! Oui, bien entendu, mais aujourd’hui ce n’est pas d’eux qu’on parle mais de FENRISULF, et ce groupe né en 2008 essaie depuis ses débuts de piquer la place à ARKHA SVA, les vocaux de castré en moins. C’était le cas sur la compilation spéciale « nouvelle scène asiatique » Oriental Abyss sortie en 2010, c’était encore le cas sur la demo de 6 titres Muerte Mansa, c’est toujours le cas sur ce premier album officiel du quatuor.
La copie est honnête, mais le manque d’originalité l’empêche d’être assez marquante... C’est drôle mais j’ai l’impression que c’est ce que je dis à chaque fois que je chronique un album du label japonais Zero Dimensional Records ! Il s’intéresse aux petits groupes de sa scène et nous offre de bonnes découvertes, mais on ne peut pas dire que ce sont des cadors. Effectivement, difficile de classer dans le haut du panier FATAL DESOLATION, AMPULHETA, JUNO BLOODLUST, XLIX ou CATAPLEXY...
Par contre, on ne peut pas enlever à FENRISULF son intégrité. Tout comme ARKHA SVA, il fait avec sincérité un black inspiré directement par nos vieilles Légions Noires hexagonales en lui ajoutant lui aussi un grain de folie furieuse. Cela se manifeste d’abord par la musique souvent surexcitée, menée par une batterie qui galope comme un sprinter dont le short aurait pris feu, mais qui change beaucoup de rythme et cache de nombreuses mélodies et riffs en retrait. Le résultat en est une ambiance totalement dérangée ! C’est une boîte à musique pour mongoliens, un manège pour détraqués, la bande son d’un documentaire sur les asiles psychiatriques ! Et le vocaliste est parfaitement dans le ton ! Il s’implique corps et âme et dégueule une folie malsaine à travers des cris bestiaux mêlés à d’autres plus stridents et aigus, pires que ceux de Nattramn de SILENCER. Certains auront d’ailleurs du mal à les supporter tellement il en abuse. La palme revient à « Black Ancient Realm », outro sur laquelle il se lâche pour devenir Pinpin la chauve souris gémissant de souffrance.
J’avais beaucoup aimé Muerte Mansa parce qu’il était empli de désespoir et de douleur. Les 30 minutes de ses 6 titres formaient une durée idéale dont il était difficile de se lasser. Or, les 11 titres de cet Eternal Inheritance totalisent 55 minutes, éprouvant pour le style. Il y a un moment où l’on n’arrive plus à suivre et l'effet coup de poing fatigue à la longue. Il aurait fallu éviter de dépasser les 5 minutes pour que l’ensemble reste digeste. Cela n’en fait pas un mauvais album mais il est encore perfectible. Les Japonais devront apprendre à mieux gérer leur folie, à mieux placer leurs mélodies et devront aussi demander au chanteur de moins se mettre en avant. Alors ils pourront atteindre le même niveau que leurs ainés d’ARKHA SVA.
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