AEGRUS nous montre en sortant ce troisième album qu’il a décidé d’être constant. Un album tous les deux ans, pour les années impaires. J’avais chroniqué le premier,
Devotion for the Devil, en 2015, mais je ne m’étais pas occupé du deuxième, paru en 2017. Pourtant
Thy Numinous Darkness était tout aussi efficace. C’est carrément une faute de ma part de ne pas en avoir parlé ! Comme si moi aussi je me concentrais uniquement sur les albums impairs… Allons-y alors, lançons-nous dans
In Manus Satanas.
Visuellement d’abord, petite déception, car même si cette pochette est très bonne, elle brise l’habitude prise sur les deux premiers opus de faire figurer un encapuché. J’aime quand il y a des éléments récurrents qui font office de fil conducteur. Rien de grave mais dommage de ne pas avoir poursuivi dans un style de pochette similaire. Musicalement ensuite, il n’y a pas grand chose à critiquer. 8 pistes qui respectent l’univers créé jusqu’à maintenant par
AEGRUS. 44 minutes de black metal finlandais ultra plaisant.
On y retrouve ce qui nous a fait, et qui continue de nous faire aimer le BM finlandais. Des pistes envolées, tour à tour agressives et mélodiques. Des pistes qui viennent se faire entrechoquer la rébellion et le désabusement. Les vocaux éraillés cotoient ou sont superposés à d’autres plus growlés. Le rythme est en grande partie rapide, tourmenté et violent comme un typhon titanesque. Mais il sait laisser la place à des passages plus sournois, plus lents, serpentants et angoissants, principalement sur « Ascending Shadows », petit bijou de sensations noires.
Les pistes ont des durées raisonnables, avec une moyenne autour des 7 minutes, mais elles ne donnent jamais l’impression d’être longues. Au contraire le temps passe très vite, on se retrouve surboosté devant l’enthousiasme ambiant. On a ainsi régulièrement envie d’y retourner, histoire de se prendre une petite dose de torgnoles revigorantes. Oh oui, ça bastonne bien, et les riffs, trémolos et autres petits sons ajoutés viennent vite se glisser en tête. Difficile d’oublier la force et les émotions d’un « Nemesis »
Pas grand chose à ajouter, ce groupe se débrouille encore très bien et même si certains passages sont moins marquants que d’autres, il sort du lot pas sa personnalité bien marquée et sa capacité à nourrir tous ceux qui aiment le trve black mélodique aux forts accents finlandais.
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