Ethereal Sin - Millendium
Chronique
Ethereal Sin Millendium
Ah revoilà les Japonais les plus mélodiques de tous les temps ! Voilà ETHEREAL SIN, l’un des rares survivants du black sympho à l’ancienne ! Ce groupe est à chouchouter car il est un réel dinosaure, et donc une rareté, pour plusieurs raisons ! Tout d’abord parce qu’il existe depuis 1997. Mine de rien cela veut dire qu’il a déjà 16 ans d’existence ! Et pourtant vous n’en avez jamais entendu parler ? Normal vu qu’il n’avait que des demos à son actif jusqu’en 2000. Il avait bien sorti un EP autoproduit en 1998, mais celui-ci n’avait pas réussi à dépasser le cadre local. C’est en 2008 que les choses sérieuses ont en fait été lancées avec la sortie d’un DVD destiné à la promotion et distribué en concert. Il manifestait l’envie d’attendre une autre dimension et annonçait donc le premier opus, ...The Abyss Will Also Gaze Into Thee. Limité à 666 exemplaires, il ne montrait pas le groupe sous son meilleur jour pour la simple raison qu’il manquait réellement des moyens qui lui étaient nécessaires. Il avait de bonnes intentions et l’on sentait que le groupe avait quelque chose, mais aussi bien la boîte à rythme pourrie que certains vocaux clairs masculins ridiculeusement déclamés et que le son globalement mal géré charcutaient les ambiances. C’était pénible... D’ailleurs ce premier essai est ressorti dans une version réenregistrée 4 ans plus tard, prouvant bien que le groupe lui-même avait de sérieux doutes sur le résultat. De toutes façons, on les avait déjà pardonné parce qu’entre temps était paru un EP qui avait gommé la plupart des défauts. The Psalms of Forgotten Saga était bluffant à cause du fossé qui le séparait du naufrage précédent. La maturité était impressionnante
Et ce deuxième album autoproduit suit le même chemin. C’est à dire que nos 6 protagonistes s’entêtent à jouer du black sympho inspiré directement de la scène de la fin des 90’s. / début 00’s. Il faut alors s’attendre à du clavier à fond les ballons et à des vocaux féminins en chœur à chaque tournant. Mais en fait ces derniers font que l’on ne pense pas qu’à CRADLE OF FILTH vieille fournée mais aussi à des groupes plus « gothiques » comme PENUMBRA ! Comment cela le mélange sent le kitch à plein nez ??? Eh bien oui, c’est vrai ! On repense effectivement à cette époque où le black se prenait pour le successeur de la musique classique mais aussi du heavy metal. C’est ça ETHEREAL SIN, un groupe qui se fout complètement d’être en 2013 et fait du vrai black sympho old school. Il se sert quand même de la technologie actuelle et la production, elle, est moderne. L’avantage certain est d’avoir de nouveaux titres suffisamment crédibles pour se laisser écouter avec plaisir. Ils ne remplaceront bien entendu pas les classiques mais se rangeront facilement aux côtés de ceux de TVANGESTE, LATRODECTUS, TYRANT (Japon) ou encore FURIA. D’ailleurs il y a un autre point commun avec ces derniers, auteurs d’A la Quête du Passé (2001) ou Un Lac de Larmes et de Sang (2003), c’est que les Japonais ont eux aussi le goût du fantastique et ont concocté une histoire bien débile et simpliste pour faire un album concept. Accrochez-vous, c’est tout aussi révolutionnaire que leur musique : « Il y a longtemps, bien longtemps, existait un royaume qui d’apparence était idyllique, riche et prospère, mais les plus démunis y étaient des esclaves, la corruption y était quotidienne et les opposants n’y faisaient pas de longs os. Jusqu’au jour où... ». Aaah, on est impatient de savoir ce qui va se passer !
Si ça vous donne envie, courez vous procurer cette galette car musicalement aussi on trouve la même naïveté. Et ce n’est pas nécessairement une critique car cela ne veut pas dire « amateurisme » ! C’est grandiloquent, baveux de mélodies, prévisible aussi, mais finalement c’est exactement ce qu’on réclame avec le style non ? La nostalgie est au rendez-vous en tous cas. J’adore les vocaux masculins superposés comme le faisait Dani Filth à son apogée, j’adore les vocaux féminins façon opéra qui ne sont pas l’oeuvre de la première pisseuse venue mais d’une vraie voix, j’adore les parties heavy / power metal qui s’élancent dans de grands élans démonstratifs.
En plus l’album est bien fourni avec 15 morceaux. C’est vrai qu’au premier abord on peut le trouver long mais l’envie d’y revenir est certaine grâce à certains passages qui restent tout de suite en tête. On se familiarise alors avec l’heure de jeu et l’on se laisse emporter par le dynamisme ambiant. À moins de ne pas aimer le style à la base on ne pourra que retrouver le sourire qui nous illuminait il y a plus de 10 ans et ce bien que tous les titres ne font pas mouche. C’est vrai que c’est ringard... et alors ?
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