Ered Wethrin - Tides of War
Chronique
Ered Wethrin Tides of War
En m’amusant encore avec les options de rateyourmusic.com, je me rendais compte que j’ai dans ma collection 38 groupes de Paris, 26 d’Athènes, 19 d’Oslo et 17 de Bergen. Cela reflète sûrement mon origine (française) et mes goûts (pour le black grec), mais c’est vrai qu’il y a parfois des petits foyers à black metal sur notre bonne vieille Terre. Il suffit parfois d’un petit groupe de personnes pour que les formations foisonnent, soit parce que la passion se transmet, soit parce que chaque individu crée plusieurs projets. C’est un peu ce que l’on avait remarqué à Toulon ou Québec par exemple. Récemment ce sont les Etats-Unis que je surveille, et principalement San Francisco avec LEVIATHAN, DEAFHEAVEN, LASCOWIEC ou encore DRAUGAR. Mais le label allemand Northern Silence, lui, a semble-t-il déjà trouvé un nouveau vivier, à Salt Lake City. Souvenez-vous de CALADAN BROOD, le nouveau venu au black epic génial dans son rôle de petit frère de SUMMONING. Eh bien la liste est à agrandir puisque le même label a également dégoté GALLOWBRAID et ERED WETHRIN, originaires de la même ville et tous passionnés par un style assez proche : le black atmosphérique à tendances épiques.
Mais attention, il ne faudrait pas se laisser tromper par la comparaison faite par le label avec SUMMONING sinon la première écoute de cet album pourrait entraîner une petite déception. S’il y a des parallèles possibles avec ce groupe culte, il faut les faire avec ses débuts plus qu’avec ses albums sortis depuis le 21ème siècle. Il n’a pas non plus une approche similaire à CALADAN BROOD, bien au contraire. Il joue plutôt au cousin éloigné qui aurait eu les mêmes bases mais serait parti sur une autre route. Ainsi on pense bien aux Autrichiens sur certains passages sans équivoques comme lorsque les claviers prennent les rênes (au début et sur la partie centrale de « Frigid Tides », sur la première partie de « Requiem for the Fallen »...) ou comme lorsque les chœurs apparaissent (« Into the Stars »). Mais ces ressemblances ne sont pas continues et surtout elles sont utilisées de façon plus discrète. D’une part c’est parce que le son est bien plus étouffé, laissant à ERED WETHRIN une saveur underground, une impression de SUMMONING lo-fi. Même si l’on trouve des parties planantes, les ambiances sont plus obscures, relancées par des mélodies mêlées d’agressivité qui se rapprochent plus de groupes tels que NARGAROTH quand il se fait mélancolique (« Bloody Annals and Brooding Skies »).
Les compositions parviennent à maintenir l’attention, mais il y a quelques longueurs à cause de passages instrumentaux qui auraient dû être légèrement raccourcis. On se dit parfois que le son est un peu limite puis finalement on se ravise car c’est bien ce qui fait le charme et la caractéristique du groupe. Le côté « trve épique des années 90 » qui n’en fait pas trop plaira à ceux qui trouvent toujours que les formations actuelles se reposent trop sur les artifices grandiloquents ou les instruments et claviers pompeux. Le groupe est ainsi bien plus « humain » et fait « à l'ancienne », comme la pochette le laissait suggérer d'ailleurs...
Du coup on pourrait dire qu’avec SUMMONING on survole les Terres du Milieu à dos d’aigle et qu’avec ERED WETHRIN c’est à dos de cheval, voire à pied, qu’on se sent les traverser à l’écoute de ces 60 minutes réparties sur 6 morceaux. Une sortie plaisante, à prendre sans espérer avoir le meilleur album de l’année.
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