Spectral Lore / Mare Cognitum - Sol
Chronique
Spectral Lore / Mare Cognitum Sol (Split-CD)
Pour sortir un peu du carcan album/EP, je vais aujourd'hui vous parler d'un split de près de 70 minutes regroupant deux formations de black/doom/atmosphérique/ambiant...
Hey, partez pas! J'ai pas fini! Y a du bon la dessus, je vous jure!...
Ok, merci d'être revenus fidèles lecte...heu, jeune curieux.
Reprenons. Ce split sorti chez I, Voidhanger records l'an passé, reuni donc deux one-man-band oeuvrant dans des dimensions musicales très proches, autour d'un concept commun évoquant les infinités cosmiques et les derniers instants de notre étoile. Trève de blabla, veuillez accueillir à ma droite: Mare cognitum, projet du Californien Jacob Buczarski, trois ans d'existence et deux albums bien accueillis au compteur; et à ma gauche: Spectral lore, projet solo du Grec Ayloss (guitariste du groupe de Death metal Divine elements), 8 ans d'expérience, trois albums et deux splits parus avant "Sol".
Au delà du concept de split album, on peut considérer "Sol" comme un disque collaboratif puisqu'il se découpe de la manière suivante: un titre pour Mare cognitum, où Ayloss (le gars de Spectral lore) pose des lignes de guitare, un titre pour Spectral lore, sur lequel Jacob Buczarski (le gars de Mare cognitum) pose des lignes de chant, et un morceau ambiant conçu en commun par les deux protagonistes. Vous suivez toujours?
Mare cognitum a l'honneur d'ouvrir le bal stellaire avec "Sol ouroboros", aux dimensions de géante gazeuse, affichant sans honte 29 minutes au compteur. Buczarski nous emmène dans un voyage mouvementé aux confins du cosmos, afin d'admirer sa beauté si violente et énigmatique. Au programme du premier tiers du périple, une trame black metal rapide et hyper mélodique, où règne la guitare lead presque sans partage, s'approchant très près des frontières du BM dépressif. Régulièrement, des plans doomy toujours bien mélos et des mélopées black/folk à la Agalloch/October falls viennent modérer le rythme général, jusqu'à la partie intérmédiaire du morceau, composée de nappes de claviers bruitistes évoquant sans doute quelque mouvement stellaire perpétuel aux confins de la galaxie. En gros 6 minutes de brr, de zrr et de wouh qui sans être déplaisants, font méchamment retomber l'attention. Néanmoins, après ceci, Mare cognitum repart dans son style de prédilection black/doom jusqu'à la fin de son temps de parole.
Spectral lore emboite le pas avec "Sol medius" et ses (seulement) 25 minutes. La démarche est très semblable à celle de son confrère – on pourrait presque copier/coller le paragraphe précédent ici - , à savoir un morceau tentaculaire multipliant les changements de rythmes et d'atmosphères dans un mélange d'influences black/doom/ambiant. L'approche de Spectral lore diffère essentiellement dans le son plus oppressant que celui de son confrère et l'utilisation d'une guitare lead plus brouillonne et moins mélodique. Celui ci semble également être plus sensible aux sirènes du funeral doom qu'aux élans black/folk, j'en veux pour preuve qu'après un pont ambiant de mi-parcours, Spectral lore fait de nouveau résonner les guitares dans un macabre et lancinant hommage à Evoken. Avant de reprendre le chemin du black metal. Si Mare cognitum était le fond sonore triste et coloré de l'explosion d'une étoile en supernova, Spectral lore serait plutôt son effondrement brutal en un terrifiant trou noir.
Quant à la troisième pièce, la fameuse collaboration entre les deux artistes, il y a peu à en dire. Elle se résume à des nappes de claviers et de bruitages – dans la même veine que les parties centrales des autres morceaux - , qui pour vous donner une idée, ressemblerait à peu de choses près à l'ambiance qui aurait régné dans le Nostromo si Ripley avait elle aussi fini dans l'estomac de l'Alien. Une sorte de bruit blanc oppressant évoquant le vide et la solitude. Raccourcie, elle aurait fait meilleure figure en milieu de disque en guise de transition.
Si en règle général, les participants à un split se contentent de poser leur(s) morceau(x) sur galette et partent siffler un demi, je dois avouer que ce concept de split collaboratif autour d'un thème commun est particulièrement bien géré par les deux protagonistes et donne une cohésion et un relief bienvenus à ce disque, qui pourrait en rebuter plus d'un au premier abord. Mais ce serait se priver trop vite d'un ensemble multi-couches et multi-facettes plaisant et suprenant enrobé dans un digipack soigné, pour ne rien gâcher.
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